Daniel Robequain (X59) une vocation territoriale

Au cours d’une carrière consacrée aux collectivités territoriales, Daniel Robequain a su anticiper et innover pour répondre aux défis climatiques et sociétaux du monde actuel. Retraité, il a continué à apporter son expertise et son temps à cette mission.
C’est au lycée Saint-Louis, près du Collège de France où son père enseignait la géographie, que Daniel a préparé les concours des grandes écoles. Il est né le 10 octobre 1939 à Rennes. À sa sortie de l’X, il choisit le corps des Ponts et Chaussées et entama sa carrière d’ingénieur au centre d’études techniques de l’équipement d’Aix-en-Provence dont il fut le chef de la division informatique. Cette structure technique publique a été dissoute en 2013, achevant la disparition du corps des Ponts, trois cents ans après sa création.
C’est la fin du processus de décentralisation. Les ingénieurs qui restent attachés au service des infrastructures et à l’activité territoriale se tournent vers le service technique des grandes villes. C’est le cas de Daniel Robequain. Après un bref passage à Nantes, il rejoint Montpellier et va diriger les services techniques de la ville pendant plus de vingt ans, de 1984 à 2005.
Répondre à des défis majeurs
Plongé dans les remous de la décentralisation, Daniel a dû faire face à des défis majeurs. Rappelons pour ne plus y revenir que Daniel a su, en dépit d’obligations professionnelles captivantes, créer une belle famille avec Michelle son épouse, rencontrée à Marseille par l’intermédiaire de Jean Salmona (X56), qui deviendra le grand ami du couple. Quatre enfants sont nés de cette union, trois garçons et une fille qui ont brillamment réussi.
Sous l’égide de Georges Frêche, grand bâtisseur et visionnaire, Daniel a été le réalisateur des ambitions d’un maire très controversé. En se promenant dans Montpellier aujourd’hui, on ne peut que constater le résultat d’une politique délibérément orientée vers le « propre », avec le centre de tri Déméter, la création d’un service de maîtrise de l’énergie en 1985 et plus largement la mise en place de politiques d’économie d’énergie.
Pour y arriver Daniel a dû affronter de nombreux défis. Deux sont apparus comme difficiles à relever, l’optimisation des ressources et l’évolution de la société où les solutions techniques des ingénieurs ne sont plus acceptées d’emblée mais doivent être expliquées et justifiées auprès de citoyens plus informés – mais mal – et parfois plus critiques. Ainsi Daniel s’est révélé, au-delà du brillant expert technique qu’il était, un gestionnaire, un communicant et un innovateur.
Aider les populations démunies
Après ce long voyage dans l’administration territoriale, Daniel Robequain avait bien mérité d’une retraite paisible. C’est oublier sa volonté de faire profiter de son expertise en matière de logement des organismes investis auprès des populations démunies. Il a ainsi été le représentant de la Fondation Abbé Pierre (aujourd’hui Fondation pour le logement des défavorisés) en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il s’est de la sorte employé, ne ménageant ni son temps ni sa peine, à créer une société plus juste.
À la fin de sa vie, il s’est encore intéressé à un problème difficile, la gestion des ressources en eau. Il s’est demandé pourquoi, à l’instar de ce qui avait été réalisé dans la région grâce au canal d’irrigation du Bas-Rhône Languedoc, un schéma directeur d’irrigation ne pouvait être mis en place notamment dans la région Ouest, où le thème des bassines lui était apparu comme un gâchis de l’eau potable des nappes.
Voilà pour l’ingénieur et le grand directeur ! Il reste derrière cette grande figure un homme profondément engagé dans la vie sociale et toujours prêt à donner un coup de main à son prochain en difficulté. La jeune pasteure qui a dirigé la cérémonie des obsèques le 28 février 2025 a fait son homélie sur la parabole du bon Samaritain. C’est vrai ! Daniel était un bon Samaritain.