Cinquante années de femmes à Polytechnique

Cinquante années de liberté et d’audace pour les femmes de Polytechnique

Dossier : 50 ans de féminisation de l'XMagazine N°777 Septembre 2022
Par Marie-Louise CASADEMONT (X74)

Nous voi­là arri­vés au demi-siècle de pré­sence fémi­nine à l’École polytechnique !

Pour une femme comme moi qui fait par­tie des toutes pre­mières pro­mo­tions fémi­ni­sées et encore pré­sentes sur la Mon­tagne-Sainte-Gene­viève, c’est un score ver­ti­gi­neux… Je suis donc très heu­reuse de pou­voir fêter ces « noces d’or » en vous offrant ce numé­ro de La Jaune et la Rouge spé­cial « 50 ans de femmes à l’X ». Ce fut un plai­sir pour moi que de regrou­per les nom­breuses pro­po­si­tions d’intervention venues spon­ta­né­ment des « femmes de l’X ». D’autant que ces pro­po­si­tions ont per­mis, je crois, de cou­vrir les thèmes les plus essen­tiels pour la vie des femmes de l’X, ain­si que de nom­breux sec­teurs pro­fes­sion­nels dans les­quels elles se sont enga­gées après l’X.

Vous trou­ve­rez donc dans ce numé­ro deux par­ties, l’une rela­tive aux élèves à l’École, notam­ment par­ti­ci­pant aux divers cycles actuel­le­ment pré­sents sur le pla­tâl, l’autre rela­tive aux femmes du cycle ingé­nieur dans leurs car­rières après l’X. Au fil de mes ren­contres pour l’élaboration de ce numé­ro, j’ai été frap­pée de voir mes jeunes cama­rades si pré­oc­cu­pées par le fait d’être mino­ri­taires dans la popu­la­tion des X. Il semble qu’elles le vivent comme une entrave à leurs pro­jets. Ce n’était pas le cas pour les filles des toutes pre­mières pro­mo­tions, qui étaient pour­tant encore plus mino­ri­taires qu’aujourd’hui !

Natu­rel­le­ment nous ne sommes encore pas, cin­quante ans après, dans une com­mu­nau­té pari­taire (les femmes repré­sentent glo­ba­le­ment 12,4 % de la popu­la­tion des 50 pro­mo­tions du cycle ingé­nieur depuis 1972 et, en moyenne sur les dix der­nières années, 17,1 % de l’effectif des pro­mo­tions) et je veux bien admettre que, dans une socié­té qui est aujourd’hui agi­tée par divers types d’anta­gonisme homme-femme, cela ait pour résul­tat d’inquiéter pour l’avenir. Mais il me semble que nous sommes davan­tage face à une ques­tion de socié­té qu’à une ques­tion de mino­ri­té de femmes à l’X.

Dans ce contexte, ce numé­ro per­met­tra, je crois, de faire la part des choses et de sur­mon­ter cette inquié­tude : se sen­tir libre, oser, sai­sir les oppor­tu­ni­tés, c’est ce que pré­sentent les par­cours diver­si­fiés de nos auteures, sans mas­quer les dif­fi­cul­tés qui se sont pré­sen­tées à elles ici ou là. 

Osez, Mes­dames les X, osez tou­jours et sans attendre, cela sera le mieux pour vous-mêmes, puisque vous attein­drez vos objec­tifs de vie, comme pour l’ensemble de la socié­té, car ain­si les femmes ne seront plus marginalisées…
Et n’oubliez jamais : cher­chez bien à rendre, par vos acti­vi­tés en socié­té et notam­ment envers toutes les femmes, tout ce que l’École vous a appor­té et vous per­met de réa­li­ser et, en par­ti­cu­lier, pen­sez à encou­ra­ger les jeunes filles autour de vous à étu­dier les sciences. 

Bonne lec­ture !

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