Changer Bercy pour changer la France

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°707 Septembre 2015Par : Avec l’assistance de Dominique MERCIER et Valérie PASCALE Bernard ZIMMERN (49)Rédacteur : Gérard DRÉAN (54)Editeur : Blois – Éditions Tatamis – 2014 – 103, rue Albert-Ier, 41000 Blois

Dans son court pam­phlet Chan­ger Ber­cy pour chan­ger la France, Ber­nard Zim­mern n’a pas de ces pudeurs. Dès le sous-titre, il annonce la cou­leur Les riches sont la solu­tion, pas le pro­blème.

Il com­mence par une démo­li­tion en règle du best-sel­ler de Tho­mas Piket­ty, sous une ava­lanche de chiffres et de sta­tis­tiques, et conti­nue en énon­çant quelques évi­dences de mau­vais goût : ce sont les entre­prises qui créent l’emploi utile ; avant d’être grande, une entre­prise doit être moyenne, et avant d’être moyenne, elle doit être petite ; pour qu’il y ait du tra­vail (de l’emploi), il faut du capi­tal (et réci­pro­que­ment) ; sans capi­ta­listes, et donc sans liber­té de deve­nir riche, pas de créa­tion d’emplois.

Il faut donc que les « pauvres », s’ils sont entre­pre­nants, aient un réel espoir de deve­nir mil­lion­naires, et que les mil­lion­naires aient un réel espoir de deve­nir mil­liar­daires. S’en prendre aux riches, c’est in fine tuer l’emploi.

Ce qui manque le plus en France, ce sont les busi­ness angels, des entre­pre­neurs qui ont accu­mu­lé assez de for­tune et conser­vé assez de pas­sion pour tom­ber amou­reux de jeunes pro­jets et y ris­quer de leur poche quelques cen­taines de mil­liers d’euros, tout en appor­tant leur expé­rience pour les aider à pas­ser de l’état d’idée à celui de jeune pousse can­di­date au capital-risque.

Encore faut-il que leurs poches soient suf­fi­sam­ment gar­nies, ce que Ber­cy s’acharne à empê­cher quelle que soit la cou­leur du gou­ver­ne­ment, pré­fé­rant trans­fé­rer l’argent vers des construc­tions éta­tiques qui ne pour­ront jamais rem­pla­cer l’alchimie de pas­sion et d’expérience qu’incarnent les busi­ness angels.

Ber­nard Zim­mern raconte ses confron­ta­tions sur ce sujet avec la poi­gnée de fonc­tion­naires qui décident sou­ve­rai­ne­ment de taxer tel ou tel, sur fond d’idéologie éga­li­taire mar­xi­sante et d’ignorance éco­no­mique soi­gneu­se­ment entre­te­nue par l’enseignement académique.

À lire toutes affaires cessantes.

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