Ces mythes qui ruinent la France

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°673 Mars 2012Par : Alain Mathieu (57)Rédacteur : Bogdan CalinescuEditeur : Les éditions du Cri 1 – 2011 - . 42, rue des Jeûneurs, 75002 Paris. Tél. : 01 42 21 16 24.

Si vous voulez savoir pourquoi la France con­tin­ue à couler et ce qu’il faut faire pour y remédi­er, lisez le dernier livre d’Alain Math­ieu, prési­dent de Con­tribuables Asso­ciés : Ces mythes qui ruinent la France.

Couverture du livre : Ces mythes qui ruinent la FranceIls sont 30. Ce sont les mythes qui ne font qu’enfoncer la France. Après avoir dis­séqué dans un pre­mier livre le mod­èle social français que tout le monde nous envie mais que per­son­ne ne copie, Alain Math­ieu passe en revue tous les men­songes économiques véhiculés par les poli­tiques ou les médias et qui ne font qu’aggraver la sit­u­a­tion économique du pays. Par­mi ces 30 mythes (il y en a sûre­ment d’autres mais il a fal­lu faire le tri), on trou­ve ceux qui con­cer­nent notre fonc­tion publique (« les fonc­tion­naires ne sont pas des priv­ilégiés », « nous man­quons de policiers, d’infirmiers et de pro­fesseurs »), l’écologie (« les emplois verts sont la solu­tion au chô­mage »), le mod­èle social (« notre mod­èle social pro­tège les pau­vres », « les HLM sont des loge­ments soci­aux », « la France est un pays très iné­gal­i­taire »), l’Europe (« prêter à la Grèce, c’est sauver l’euro »). La liste est longue car l’imagination est fer­tile aussi.

L’auteur part d’un con­stat inquié­tant : en ter­mes de PIB par habi­tant, cinq pays nous ont dou­blés depuis trente ans. C’est énorme dans un monde qui ne cesse de se dévelop­per économique­ment. Nous avons per­du la bataille des entre­pris­es (la France crée des entre­pris­es à durée de vie très courte) mais nous avons gag­né celle des prélève­ments oblig­a­toires : l’Allemagne n’a que 55 prélève­ments oblig­a­toires alors que la France en a plusieurs centaines.

Par ailleurs, nous sommes perçus comme un pays avec un taux de cor­rup­tion élevé et la con­damna­tion d’un ancien prési­dent de la République n’a pas arrangé les choses.

Très intéres­sant la com­para­i­son que fait l’auteur avec l’Allemagne car il est dif­fi­cile de soutenir que dans ce pays les ser­vices publics sont cat­a­strophiques et que ces habi­tants seraient mal soignés. Et pour­tant, l’Allemagne dépense 150 Mds d’euros de moins que la France et cela tous les ans. Sa fonc­tion publique est beau­coup moins chère que la fonc­tion publique française et les HLM alle­mands ont été en grande par­tie pri­vatisés. Les Alle­mands par­tent plus tard à la retraite et les allo­ca­tions chô­mage sont beau­coup moins généreuses qu’en France. Pour faire des économies, on pour­rait déjà faire comme les Allemands.

Alain Math­ieu revient aus­si sur la crise de 2008 car de nom­breux mythes sont apparus à cette occa­sion. Il remet les pen­d­ules à l’heure con­cer­nant le cap­i­tal­isme financier et ses impli­ca­tions dans la crise, l’économie soidis­ant réelle et celle « irréelle », et rap­pelle l’importance de la spécu­la­tion et l’échec des relances économiques éta­tiques. Mieux vaut faire des baiss­es d’impôts et de dépens­es publiques, sur­veiller les ban­ques cen­trales et leurs poli­tiques moné­taires et accepter la fail­lite des grandes ban­ques privées ou semi-privées.

L’ouvrage ne se con­tente pas de pass­er en revue les tares de notre économie. Les solu­tions pro­posées sont détail­lées et présen­tées de manière péd­a­gogique : adopter la démoc­ra­tie directe en don­nant plus de poids à l’individu, sup­primer le statut des fonc­tion­naires, réformer la fis­cal­ité en instau­rant la flat tax. Les idées ne man­quent pas et elles sont toutes de bon sens. Alain Math­ieu a la pos­si­bil­ité de se faire enten­dre grâce à son excel­lent livre et à l’Association qu’il pré­side, Con­tribuables Asso­ciés, forte de plus de 100 000 membres.

Poster un commentaire