Cardioline : 60 ans d’innovation en cardiologie diagnostique

Depuis sa créa­tion en 1962, Car­dio­line s’est for­gée une place de choix dans le domaine de la car­dio­lo­gie diag­nos­tique. Alliant tra­di­tion et inno­va­tion, cette entre­prise ita­lienne a tra­ver­sé les décen­nies en se réin­ven­tant, tout en res­tant fidèle à son enga­ge­ment : faci­li­ter le diag­nos­tic médi­cal grâce à des solu­tions acces­sibles et per­for­mantes. Entre­tien avec Rachelle Rul­laud, Coun­try Mana­ger France.

Pouvez-vous revenir sur les grandes étapes de votre évolution et sur ce qui vous a permis de rester à la pointe de l’innovation ?

Fon­dée en 1962 sous le nom d’Elettronica Tren­ti­na, Car­dio­line a immé­dia­te­ment mar­qué le domaine médi­cal avec son pre­mier élec­tro­car­dio­graphe, deve­nu une réfé­rence en Ita­lie. Si popu­laire que « fare una car­dio­li­na » est encore aujourd’hui uti­li­sé en ita­lien pour dési­gner la réa­li­sa­tion d’un ECG.

Un tour­nant majeur inter­vient entre 2011 et 2014, lorsque l’entreprise adopte le sta­tut de Car­dio­line SpA. Ce chan­ge­ment struc­tu­rel reflète une double ambi­tion : pré­ser­ver son héri­tage tout en ren­for­çant sa capa­ci­té d’innovation et en déve­lop­pant une pré­sence internationale.

En 2021, le rachat par le groupe Archi­med donne un nou­vel élan à cette dyna­mique. La créa­tion d’une filiale en France en 2022 témoigne d’une stra­té­gie pen­sée pour répondre aux enjeux glo­baux tout en s’appuyant sur les valeurs du « Made in Ita­ly » : tech­no­lo­gie, desi­gn et qualité.

Quelles innovations majeures avez-vous introduites récemment dans le domaine de la cardiologie diagnostique ?

L’innovation chez Car­dio­line s’est tou­jours concen­trée sur l’idée d’alléger et de sim­pli­fier l’utilisation de l’électrocardiographe pour les pra­ti­ciens. En 2016, l’entreprise a bou­le­ver­sé le sec­teur avec le tou­chECG Sys­tem, un boî­tier ultra­por­table qui com­mu­nique direc­te­ment avec des appa­reils Android ou Win­dows via Blue­tooth. Ce dis­po­si­tif redé­fi­nit la place de l’ECG dans la pra­tique médi­cale quo­ti­dienne, com­bi­nant légè­re­té, connec­ti­vi­té et ergonomie.

Avec l’ECGWebApp, lan­cée en 2017, Car­dio­line a fran­chi une étape clé en inté­grant les solu­tions cloud. Cette pla­te­forme per­met de relire, ana­ly­ser et par­ta­ger des ECG à dis­tance, ouvrant des pers­pec­tives impor­tantes pour la télé­ex­per­tise et la télémédecine.

Récem­ment, le module Cla­ri­ty a été conçu pour répondre aux besoins des entre­prises de recherche cli­nique (CRO). Il per­met une confi­gu­ra­tion pré­cise des dis­po­si­tifs selon les pro­to­coles des études mul­ti­cen­triques, mon­trant ain­si la volon­té de Car­dio­line de s’adresser à des usages spé­ci­fiques tout en res­tant à la pointe.

Quels sont les principaux bénéfices de vos solutions pour les cardiologues et les patients ?

Pour les car­dio­logues, nos solu­tions ont été conçues pour sim­pli­fier leur quo­ti­dien. Nous savons que les pra­ti­ciens doivent sou­vent jon­gler entre de mul­tiples tâches. C’est pour­quoi nos dis­po­si­tifs s’intègrent par­fai­te­ment dans les sys­tèmes exis­tants, rédui­sant les étapes admi­nis­tra­tives et le risque d’erreurs. Cela leur per­met de se concen­trer sur leur cœur de métier : ana­ly­ser les don­nées et dia­lo­guer avec leurs patients.

Quant aux patients, notre prio­ri­té est de rendre les exa­mens aus­si confor­tables et dis­crets que pos­sible. C’est dans cet esprit que nous avons déve­lop­pé des solu­tions comme le hol­ter ECG sans fil, si léger qu’il est sou­vent oublié une fois ins­tal­lé. Ce type d’innovation contri­bue à réduire l’anxiété sou­vent asso­ciée à ce type de diagnostic.

Comment votre plateforme optimise-t-elle la gestion des données et assure-t-elle la cybersécurité ?

La ges­tion des don­nées est un enjeu majeur pour les pro­fes­sion­nels de san­té. Avec l’ECGWebApp, nous avons déve­lop­pé une solu­tion qui sim­pli­fie leur accès et leur mani­pu­la­tion, tout en garan­tis­sant une sécu­ri­té maximale.

Les don­nées sont acces­sibles via un simple navi­ga­teur, sans qu’il soit néces­saire d’installer un logi­ciel com­plexe sur chaque poste. De plus, elles sont trans­mises en for­mat brut, ce qui per­met aux uti­li­sa­teurs de retra­vailler l’examen selon leurs besoins. Cette flexi­bi­li­té est essen­tielle dans un envi­ron­ne­ment médi­cal où chaque détail compte.

Enfin, nous avons inves­ti dans les normes les plus strictes en matière de cyber­sé­cu­ri­té, à com­men­cer par la confor­mi­té RGPD, et visons l’obtention de l’ISO 27032, ren­for­çant ain­si notre enga­ge­ment dans ce domaine.

Quelles avancées concrètes avez-vous observées grâce à vos solutions de télémédecine ?

La télé­mé­de­cine repré­sente une oppor­tu­ni­té ines­ti­mable pour répondre aux défis des déserts médi­caux et de la pénu­rie de car­dio­logues. Avec nos solu­tions, les infir­miers, sou­vent en pre­mière ligne, peuvent réa­li­ser des ECG direc­te­ment au domi­cile des patients. Les don­nées sont ensuite trans­mises à des centres de relec­ture, per­met­tant une prise en charge rapide et adaptée.

“La télémédecine représente une opportunité inestimable pour répondre aux défis des déserts médicaux et de la pénurie de cardiologues.”

Dans le domaine des urgences, nous avons éga­le­ment fait évo­luer nos dis­po­si­tifs pour qu’ils soient inté­grés aux logi­ciels des pom­piers et ambu­lan­ciers. Ces pro­fes­sion­nels peuvent désor­mais effec­tuer des ECG en inter­ven­tion et trans­mettre les résul­tats en temps réel, amé­lio­rant ain­si la rapi­di­té et la pré­ci­sion des diagnostics.

Comment assurez-vous un haut niveau de qualité et de sécurité dans vos solutions ?

La qua­li­té et la sécu­ri­té sont au cœur de notre démarche. Tous nos dis­po­si­tifs répondent aux normes inter­na­tio­nales les plus exi­geantes, comme les cer­ti­fi­ca­tions ISO 13485 pour les dis­po­si­tifs médi­caux et ISO 27001 pour la ges­tion de la sécu­ri­té de l’information.

Mais au-delà des cer­ti­fi­ca­tions, nous avons struc­tu­ré notre approche autour d’un prin­cipe simple : tout ce que nous déve­lop­pons doit être fiable, durable et cen­tré sur les besoins des pro­fes­sion­nels et des patients. Cela implique un contrôle rigou­reux à chaque étape, de la concep­tion à la mise sur le marché.

Quels sont vos objectifs en matière d’expansion internationale ?

Nous sommes pré­sents dans plus de 85 pays grâce à un réseau de dis­tri­bu­teurs par­te­naires, mais nous déve­lop­pons éga­le­ment des filiales pour être au plus près des uti­li­sa­teurs finaux. Après la France et le Bré­sil, d’autres mar­chés stra­té­giques sont en ligne de mire.

Cette approche directe nous per­met de mieux com­prendre les spé­ci­fi­ci­tés locales et d’adapter notre offre, notam­ment dans des pro­jets de télé­mé­de­cine où il est sou­vent néces­saire de coor­don­ner plu­sieurs acteurs à l’échelle internationale.

Comment voyez-vous l’avenir de la cardiologie diagnostique ?

Je com­pare sou­vent notre indus­trie à l’industrie auto­mo­bile en rai­son des enjeux envi­ron­ne­men­taux qui existent mais sur­tout en rai­son des étapes de l’évolution de l’ECG vers le numé­rique comme la voi­ture vers l’électrique. En moins de 50 ans, nous sommes pas­sés d’un ECG non connec­té, lourd, coû­teux, peu durable dans le temps en rai­son du papier ther­mique notam­ment à un ECG por­table numé­rique pou­vant être impri­mé sur une impri­mante laser ou trans­mis en for­mat PDF en quelques secondes. Nous pen­sons que l’avenir repose sur des solu­tions hybrides, qui répondent aus­si bien aux besoins des grandes métro­poles qu’à ceux des régions moins connectées.

En col­la­bo­rant avec des ini­tia­tives comme Pari­San­té Cam­pus, nous tra­vaillons éga­le­ment à ren­for­cer l’interopérabilité entre les dif­fé­rents acteurs du domaine médi­cal. Pour nous, la tech­no­lo­gie doit être un vec­teur de sim­pli­fi­ca­tion, et non un frein, à la rela­tion entre le pra­ti­cien et son patient.

Car­dio­line, forte de ses 60 ans d’histoire, conti­nue de redé­fi­nir les stan­dards en car­dio­lo­gie diag­nos­tique. En asso­ciant tra­di­tion et inno­va­tion, l’entreprise répond aux enjeux d’aujourd’hui et anti­cipe ceux de demain, tout en pla­çant tou­jours les pro­fes­sion­nels de san­té et leurs patients au centre de ses préoccupations. 

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