Carbec l’Américain

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°576 Juin/Juillet 2002Par : Philippe SIMIOTRédacteur : Michel DUREAU (53)

Dans la saga des Car­bec, voi­ci un roman qui nous fait vivre les années 1830 à la Nou­velle-Orléans et sur le Mis­sis­si­pi, et la monar­chie de Juillet dans les salons pari­siens comme sur les rem­parts de Saint-Malo et dans les malouinières.

Deux héros, le père (vété­ran des armées napo­léo­niennes) et le fils (poly­tech­ni­cien de 1832) nous y conduisent, entou­rés de nom­breux per­son­nages qui vivent avec eux les pas­sions de l’ambition et du coeur au gré des aven­tures où les mène leur des­tin romanesque.

La pre­mière par­tie, inti­tu­lée “ Mis­sis­si­pi river ”, donne à l’auteur l’occasion d’évoquer avec bon­heur les der­niers feux de la pré­sence fran­çaise en Loui­siane, les drames de l’esclavage et la démo­cra­tie bal­bu­tiante de la jeune Amérique.

La seconde par­tie “ Pour la patrie, les sciences et la gloire ” ramène le lec­teur dans la France de Louis-Phi­lippe où se pré­parent les bou­le­ver­se­ments poli­tiques, sociaux et scien­ti­fiques qui mar­que­ront le XIXe siècle fran­çais ; l’École poly­tech­nique et le mou­ve­ment saint-simo­nien y sont lar­ge­ment évo­qués tant à pro­pos de la conquête de l’Algérie que du déve­lop­pe­ment des che­mins de fer.

Cet ouvrage est agréable à lire : le fond his­to­rique est docu­men­té avec rigueur et les per­son­nages ima­gi­naires ne manquent ni d’humour ni d’humanité, ce qui ne les empêche pas de ren­con­trer le plus natu­rel­le­ment du monde A. de Toc­que­ville ou F. de Lamen­nais et de tenir des pro­pos poli­tiques et éco­no­miques qui ont une réso­nance actuelle. On peut même cher­cher la solu­tion du pro­blème de géo­mé­trie des tri­sec­trices expo­sé page 229.

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