Cairdac : Révolutionner le pacemaker avec une innovation autonome et sans sonde

Cairdac repense le pacemaker avec une approche novatrice alliant miniaturisation, autonomie énergétique et suivi médical continu. Edouard Fonck, son directeur général nous partage les ambitions de sa technologie et les prochaines étapes de développement de cette innovation majeure en cardiologie.
Pour commencer, pourriez-vous nous rappeler l’origine de Cairdac et sa mission principale ?
La genèse de Cairdac repose sur un constat simple : depuis son invention dans les années 1960, le pacemaker n’a que très peu évolué. Bien que cet appareil sauve des vies en régulant le rythme cardiaque des patients souffrant de bradycardie, son design et ses fonctionnalités n’ont pas véritablement répondu aux besoins modernes des patients et des médecins. Chez Cairdac, nous avons voulu repenser totalement ce dispositif. Notre objectif est de concevoir un pacemaker révolutionnaire, qui non seulement remplit sa fonction vitale, mais améliore la qualité de vie des patients en étant discret, autonome et adapté aux exigences médicales d’aujourd’hui. Nous avons ainsi développé un pacemaker miniaturisé et sans sonde, directement implantable dans le cœur. De plus, grâce à notre technologie unique basée sur le piézoélectrique, le dispositif capte l’énergie cinétique du cœur pour alimenter son fonctionnement, éliminant ainsi le besoin de remplacer des batteries.
En quoi votre pacemaker se distingue-t-il de ce qui existe sur le marché ?
Notre pacemaker présente plusieurs différences majeures. D’abord, il ne nécessite pas de sonde transveineuse ni de poche sous-cutanée, ce qui élimine des risques d’infection ou de rupture de câbles. Il est inséré directement dans le cœur, minimisant ainsi les complications postopératoires. Ensuite, notre technologie piézoélectrique convertit l’énergie cinétique du cœur en électricité. L’appareil s’autoalimente grâce aux mouvements cardiaques, évitant ainsi les remplacements fréquents et les batteries à durée de vie limitée.
De plus, le dispositif offre un monitoring continu du patient, des alertes automatiques, une remontée de données en temps réel, ce qui correspond à l’essor de la médecine préventive, personnalisée et connectée. Les cardiologues peuvent ainsi anticiper d’éventuelles complications, ajuster plus finement les réglages du pacemaker et améliorer globalement la prise en charge. Concrètement ce suivi continu permet de détecter très tôt des anomalies et d’éviter des hospitalisations inutiles. Cette flexibilité ouvre la voie à une cardiologie 2.0, où l’on n’intervient plus seulement après coup, mais où l’on prévient les problèmes et on adapte le traitement en continu.
Quels ont été les principaux défis techniques dans le développement de votre technologie ?
Les défis ont été multiples. D’abord, la miniaturisation : intégrer une électronique avancée, des capteurs, des composants piézoélectriques et une intelligence logicielle de pointe dans un dispositif de quelques millimètres. Ensuite, il y a eu la question réglementaire : les standards européens et américains en matière de dispositifs médicaux implantables sont stricts, et à juste titre. Nous avons dû anticiper les exigences des autorités de santé, de la Commission européenne à la FDA, en passant par l’élaboration de protocoles de tests précliniques, de vérification et validation (V&V) et de suivi des données. Enfin, le dernier grand défi a été la mobilisation de ressources financières, humaines et matérielles. Heureusement, l’écosystème français est très riche, avec des ingénieurs hautement qualifiés, des chercheurs reconnus mondialement, des partenaires comme le Groupe Vermon et des investisseurs tels que Merieux Equity Partners, BPI France, Relyens ou Supernova, qui nous accompagnent depuis le début et partagent notre vision.
Où en est Cairdac dans son développement et quelles sont les prochaines étapes clés qui jalonneront votre parcours dans les années à venir ?
Actuellement, nous sommes en pleine phase de vérification et de validation précliniques (V&V). Cela implique des tests approfondis en laboratoire afin de garantir la sécurité, l’efficacité et la fiabilité de notre Pacemaker. Nous prévoyons de lancer nos premiers essais cliniques en 2025, ce qui constituera un jalon déterminant pour obtenir les autorisations de mise sur le marché. À l’horizon 2027, nous visons la commercialisation du dispositif, d’abord en Europe puis aux États-Unis. Parallèlement, nous travaillons déjà à l’élargissement de notre savoir-faire dans d’autres domaines médicaux. Les principes qui sous-tendent notre technologie – miniaturisation, autonomie énergétique, communication sans fil sécurisée – peuvent être appliqués à d’autres dispositifs implantables, notamment dans le domaine de la neurologie ou de la gestion de la douleur.
Pouvez-vous nous en dire plus sur l’équipe derrière Cairdac ? Quelles sont les compétences, les valeurs et la culture interne qui soutiennent ce projet ambitieux ?
Cairdac réunit aujourd’hui une quarantaine de collaborateurs aux profils variés. Nous comptons des ingénieurs spécialistes de l’électronique, de mécanique de précision et de gestion de la qualité, ainsi qu’une équipe d’experts en développement logiciel, réglementaire et clinique. Nous bénéficions également de partenariats avec des médecins de renommée internationale, notamment en France mais aussi aux États-Unis. Cette collaboration étroite avec le corps médical est cruciale pour affiner nos stratégies cliniques, concevoir des essais pertinents et comprendre les besoins réels du terrain.
“Cairdac : un pacemaker sans sonde et autoalimenté, ouvrant la voie à une nouvelle ère en cardiologie.”
Sur le plan culturel, Cairdac est portée par la passion de l’innovation et la volonté d’avoir un impact positif sur la vie des patients et des professionnels de santé. Nous cultivons une exigence élevée, un esprit d’équipe, la transparence dans la communication, et un respect strict des normes de qualité. Notre marché est considérable, plus de 5 milliards d’euros, avec 2 millions de pacemakers implantés chaque année dans le monde. Nous avons la ferme intention de faire du pacemaker sans sonde la référence mondiale, et pour cela, nous recherchons constamment de nouveaux talents, prêts à relever avec nous ces défis technologiques et médicaux. Par chance, la France bénéficie d’un vivier d’ingénieurs hautement qualifiés.
Pour conclure, comment envisagez-vous l’avenir de Cairdac ?
Nous voyons l’avenir avec un immense enthousiasme. Technologiquement, nous continuerons à perfectionner nos pacemakers afin d’offrir toujours plus de performances, de connectivité et de sécurité. Notre objectif est d’obtenir les certifications nécessaires, puis de lancer notre produit en Europe et aux États-Unis. Nous voulons réellement améliorer la qualité de vie des patients, réduire les complications, faire baisser les coûts, et encourager une médecine plus proactive et moins invasive. Cette vision guide notre équipe au quotidien et nous pousse à innover constamment, tant sur le plan technologique que médical.