Bien mener une recherche d’emploi

Dossier : ExpressionsMagazine N°644 Avril 2009
Par Michel PRUDHOMME (64)

D’a­bord, tour­ner la page. Une chose est cer­taine : l’a­ve­nir sera dif­fé­rent. Regar­der vers le futur, ne pas résis­ter au chan­ge­ment, se remettre en ques­tion, tirer une leçon de l’é­tape qui vient de s’a­che­ver. Res­ter en poste pen­dant la recherche la rend plus dif­fi­cile. Cette phase de deuil peut durer de trois semaines à trois mois. Un bon moyen est de tra­vailler sur son pro­jet pro­fes­sion­nel, si ce n’est déjà fait.

Se préparer

Le paque­tage mini­mum à empor­ter pour la tra­ver­sée du désert com­prend cer­tains élé­ments incon­tour­nables : pro­jet pro­fes­sion­nel, cahier des charges de l’en­vi­ron­ne­ment de tra­vail qui convien­dra le mieux ; outils de com­mu­ni­ca­tion écrite : CV, lettre d’ap­proche directe ; outils de com­mu­ni­ca­tion orale : pré­sen­ta­tion indi­vi­duelle, réponses aux ques­tions clés ; ciblage : qui va-t-on ren­con­trer ? Lors­qu’on béné­fi­cie d’un accom­pa­gne­ment (out­pla­ce­ment ), il faut un bon mois pour cette phase, plu­tôt deux mois dans le cas contraire.

Agir

Trou­ver un emploi consiste à ren­con­trer d’é­ven­tuels patrons jus­qu’à ce que l’un d’entre eux au moins fasse une pro­po­si­tion. En effet, il ne faut comp­ter que sur ses propres res­sources et s’ins­tal­ler dans la durée : le suc­cès ou l’é­chec ne dépend que de soi.

Il faut aller vers les autres, savoir écou­ter, géné­rer la confiance, res­ter ouvert tout en étant orga­ni­sé et sys­té­ma­tique : c’est affaire de méthode et de déter­mi­na­tion. Le moral est cru­cial dans cette phase où la chance joue certes un rôle, mais moins impor­tant que le sien. Le che­min est semé d’embûches, de détours et de rebon­dis­se­ments : l’ir­ra­tion­nel pré­do­mine, le sens poli­tique sera mis à rude épreuve.

Il est fré­quent qu’après quelques mois de recherche active on reçoive plu­sieurs propositions

Une chose est cer­taine : si l’on fait ce qu’il faut, sans ména­ger sa peine (c’est un tra­vail à plein-temps que de trou­ver un nou­vel emploi), si l’on apprend vite la logique floue de la recherche en obser­vant des règles simples (un ren­dez-vous par jour, 70 % du temps à » faire du réseau »), on trouve.

Mieux : il est fré­quent que, après quatre à cinq mois de recherche active (moyenne consta­tée, rela­ti­ve­ment indé­pen­dante de l’é­tat du mar­ché de l’emploi), une per­sonne ait plu­sieurs pro­po­si­tions entre les­quelles il n’y a plus qu’à choi­sir. De plus, ces deux ou trois pro­po­si­tions arrivent sou­vent en même temps, tout sim­ple­ment parce que les graines semées en début de la recherche mettent le même temps à pousser.

Il fau­dra semer beau­coup de graines : pour un poste, comp­ter dix » pistes qua­li­fiées » ; pour dix pistes qua­li­fiées, il faut cent entretiens.

Savoir conclure

Par­mi les cri­tères de choix de son éven­tuel patron, les com­pé­tences ne sont qu’une petite par­tie. Beau­coup res­tent numé­ro deux dans la short list, car ils n’ont pas inté­gré le fait que dyna­misme, moti­va­tion, com­pa­ti­bi­li­té cultu­relle, esprit d’é­quipe, confiance (tels que ces élé­ments sont res­sen­tis par l’employeur) sont autre­ment plus impor­tants pour lui. Savoir don­ner envie de tra­vailler avec soi n’est pas natu­rel à beaucoup.

Pour cela, il faut savoir par­ler de soi, savoir faire par­ler l’autre de ses besoins, et lui mon­trer qu’on pour­ra l’ai­der. Par­ler de ses propres capa­ci­tés d’a­na­lyse ou de syn­thèse est du temps perdu.

Réussir son intégration

Une fois le contrat signé, tout n’est pas ter­mi­né. Il ne faut pas bais­ser la garde et se lais­ser aller. Ceux qui sont remer­ciés avant la fin de la période d’es­sai, ou le plus sou­vent dans la pre­mière année s’y sont mal pris. Or cela arrive, et de plus en plus sou­vent en ces temps dif­fi­ciles. Les dégâts peuvent alors être consi­dé­rables, sur­tout si la nos­tal­gie de l’an­cien employeur s’ins­talle. La ques­tion taraude : pour­quoi donc ai-je démissionné ?

Cer­taines tech­niques per­mettent cepen­dant d’as­su­rer l’in­té­gra­tion dans les nou­velles fonctions.

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