Avant la nuit où

Avant la nuit où

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°804 Avril 2025Par : Hector Bergeix, nom de plume de Christophe Lavorel (X74)Rédacteur : Philippe Bismut (X74)Editeur : Éditions du Palio, février 2025

C’est un sujet bien lourd auquel s’est atta­qué notre cama­rade. Un tra­gique secret est ins­crit dans toutes les têtes des membres de la famille, mais per­sonne ne veut en par­ler, sauf pour affa­bu­ler afin de mieux l’occulter. Notre auteur s’emploie à faire émer­ger la véri­té sur ce pas­sé funeste. Il brise l’omerta et tente en vain d’embarquer ses proches avec lui dans sa révolte.

À l’instar de Gar­cia Mar­quez dans sa Chro­nique d’une mort annon­cée, d’entrée de jeu notre auteur nous assène sa conclu­sion, fai­sant tom­ber tout sus­pense sur la véra­ci­té des faits, puis il réus­sit le tour de force de nous tenir en haleine jusqu’au bout. Pas d’enquête poli­cière, pas de pièce à convic­tion, mais un che­mi­ne­ment au plus pro­fond de l’âme de chaque per­son­nage. Il explore les consé­quences du far­deau enfoui, psy­cho­lo­giques et même phy­siques, sur lui-même et sur ses proches. Remon­tant dans le pas­sé, il recons­truit les per­son­nages du drame, les fait vivre, les met en scène. De façon ori­gi­nale, il com­mu­nique lui-même direc­te­ment avec la vic­time dis­pa­rue. Nous sommes entraî­nés dans cette explo­ra­tion qui nous bouleverse.

Il semble qu’il y ait bien peu de fic­tion dans ce roman auto­bio­gra­phique. Les pages de l’œuvre n’en sont que plus oppres­santes. On aurait aimé un peu plus de pauses pour res­pi­rer, mais l’auteur laisse poindre quelques touches d’humour ici et là. Le style est pré­cis, aéré et varié, le voca­bu­laire est riche, tout cela contri­bue à une lec­ture somme toute facile et rapide.

On ne peut que chau­de­ment recom­man­der de plon­ger dans cette œuvre qui est une véri­table thé­ra­pie, et d’accompagner l’auteur dans cette quête de la vérité. 

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