DVD la flûte enchantée pat le philharmonique de Berlin

W. A. MOZART : La flûte enchantée

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°729 Novembre 2017Par : l'orchestre philharmonique de Berlin, direction Sir Simon RattleRédacteur : Marc DARMON (83)Editeur : Un DVD ou Blu-ray BPO

Cette pro­duc­tion de La Flûte enchan­tée de Mozart a fait le tour du monde. La mise en scène de Robert Car­sen arrive à conju­guer l’histoire ini­tia­tique ori­gi­nale, la sim­pli­ci­té des per­son­nages et la com­plexi­té pro­fonde des situa­tions avec une grande modernité. 

Nous avons eu la chance de voir cette pro­duc­tion à l’Opéra Bas­tille en 2014 (au pre­mier rang, mais un jour de grève des machi­nistes) puis à nou­veau cette année. Chaque fois le même enchan­te­ment. La pelouse buco­lique entoure la fosse, les chan­teurs des­cendent dans la salle, ou bien s’interposent entre l’orchestre et les spectateurs. 

L’affrontement entre le bien et le mal est illus­tré par les cou­leurs sim­plistes des cos­tumes, mais Car­sen ajoute de nom­breuses ambi­guï­tés, comme cette liai­son amou­reuse ou même peut-être mari­tale entre la Reine de la Nuit et Sarastro. 

Belle pro­duc­tion, qui res­pecte l’œuvre et les chan­teurs, tout en étant ori­gi­nale. Car­sen avait déjà mon­té il y a vingt ans une Flûte enchan­tée au Fes­ti­val d’Aix. Le seul point com­mun en est le côté omni­pré­sent de la mort. 

Le DVD a été fil­mé en 2013 à Baden-Baden où la pro­duc­tion avait été créée, Fes­ti­val de Pâques de Baden- Baden, où c’est désor­mais le fameux Orchestre phil­har­mo­nique de Ber­lin qui joue dans la fosse, ce soir-là diri­gé par son chef Sir Simon Rattle. 

Un orchestre riche, pro­fond, usant de tem­pos larges. Le der­nier opé­ra de Mozart, créé dans un petit théâtre popu­laire à Vienne deux mois avant sa mort fin 1791, est en fait un Sing­spiel, suc­ces­sion de réci­ta­tifs en alle­mand et d’airs, sou­vent très célèbres, à juste titre. 

La musique for­mi­dable a en plus la capa­ci­té de per­mettre à l’opéra d’être tou­jours moderne mal­gré les côtés impré­sen­tables aujourd’hui du livret (posi­tions vis-à-vis des femmes, du peuple, des Noirs…). 

Mozart, à 17 ans, avait déjà com­po­sé la musique de scène de Tha­mos, roi d’Égypte, dont l’histoire et les per­son­nages ont beau­coup en com­mun. Sans atteindre, de loin, le niveau de la musique de La Flûte enchan­tée, la musique de Tha­mos est mal­gré tout à connaître. 

Notons pour cette pro­duc­tion de luxe quelques rôles secon­daires magni­fi­que­ment dis­tri­bués. José Van Dam, for­mi­dable bary­ton des der­nières décen­nies du XXe siècle, inter­prète ici l’Orateur. Petit rôle, énorme présence. 

Les trois dames, ensemble déter­mi­nant du pre­mier acte, sont inter­pré­tées par un trio de pre­mier plan, trois chan­teuses célèbres : la sopra­no Mag­da­le­na Kožená (Mme Rat­tle à la ville), la mez­zo Natha­lie Stutz­mann et la sopra­no colo­ra­ture Annick Mas­sis (qui a fait une for­mi­dable car­rière depuis ses débuts que nous avons sui­vis au Théâtre impé­rial de Com­piègne en Mignon puis Ophé­lie il y a un quart de siècle). Elles sont for­mi­dables, des moments que je pro­jette sou­vent à mes amis. 

Ce DVD (et le Blu-ray, très conseillé) est édi­té et dis­tri­bué direc­te­ment par l’Orchestre phil­har­mo­nique de Ber­lin, dont les publi­ca­tions sont toutes de très grande qualité. 

Dis­po­nible sur le site des Phil­har­mo­ni­ker, en com­mande , ou en strea­ming HD.

Une courte pré­sen­ta­tion de 30 secondes

 
NDLR : il existe un avis fon­da­men­ta­le­ment différent :
 

Simon Rat­tle rate sa Flûte enchan­tée

Poster un commentaire