Au service de l’excellence opérationnelle

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°756 Juin 2020
Par Philippe BORNERT

Dans un envi­ron­ne­ment de plus en plus incer­tain, une sup­ply chain agile et rési­liente est clé pour assu­rer la com­pé­ti­ti­vi­té et la per­for­mance des entre­prises. Le point avec Phi­lippe Bor­nert, PDG d’AGILEA.

Quelques mots pour nous présenter AGILEA.

AGILEA est une socié­té de conseil et de for­ma­tion spé­cia­li­sée dans l’optimisation de la per­for­mance indus­trielle opé­ra­tion­nelle autour du sup­ply chain mana­ge­ment. L’entreprise compte aujourd’hui une tren­taine d’experts, tous des anciens opé­ra­tion­nels de l’industrie qui accom­pagnent nos clients dans l’apport de plus d’agilité et de rési­lience à leur sup­ply chain. Par agi­li­té, nous enten­dons la capa­ci­té d’une entre­prise à faire évo­luer ses opé­ra­tions d’approvisionnements, de pro­duc­tion ou de dis­tri­bu­tion sans dif­fi­cul­té finan­cière. Quant à la rési­lience, c’est la capa­ci­té d’une orga­ni­sa­tion à sur­mon­ter une épreuve ou un inci­dent en dépit des condi­tions défa­vo­rables. Ces deux notions ne se décrètent pas dans les orga­ni­sa­tions. Elles s’organisent, se défi­nissent et se pré­parent en amont, au tra­vers des outils, des pro­ces­sus et des com­pé­tences des collaborateurs…

L’excellence opérationnelle passe par une maîtrise de la supply chain. Comment accompagnez-vous vos clients dans ce cadre ?

L’excellence opé­ra­tion­nelle passe par la vitesse des flux d’achats et d’approvisionnement.

Il faut donc s’assurer que les acteurs de la chaîne logis­tique sont bien coor­don­nés et syn­chro­ni­sés. Sur un plan plus opé­ra­tion­nel, nous com­men­çons par la car­to­gra­phie de l’ensemble des chaînes de valeur d’une entre­prise. Ensuite, nous appor­tons plus d’agilité à ces chaînes de valeur en met­tant en place des solu­tions, des modèles d’organisation et des com­pé­tences pour accé­lé­rer le flux. Pour cela, nous nous ins­cri­vons dans une logique de par­te­na­riat avec nos clients afin qu’ils puissent pilo­ter leur sup­ply chain d’une manière agile et rési­liente. Cela sup­pose un trans­fert de com­pé­tences via notre acti­vi­té de formation.

Quelles sont les problématiques autour desquelles vous êtes sollicités ?

Nous inter­ve­nons à plu­sieurs niveaux :

  • Un plan opé­ra­tion­nel pour accom­pa­gner nos clients à syn­chro­ni­ser leurs flux ;
  • La relo­ca­li­sa­tion de l’approvisionnement avec des actions de sour­cing à l’international ;
  • Des réflexions d’ordre stra­té­gique et la concep­tion d’un réseau logistique ;
  • Des stra­té­gies indus­trielles notam­ment l’organisation des ate­liers et la défi­ni­tion de leur localisation ;
  • Des réflexions sur les outils digi­taux pour pilo­ter la sup­ply chain : ana­lyse des besoins, iden­ti­fi­ca­tion des acteurs, rédac­tion des cahiers des charges, sélec­tion de la meilleure offre…

L’innovation est un axe stratégique pour optimiser la Supply Chain de vos clients. Qu’en est-il ?

Nos clients sont ame­nés à prendre des déci­sions sou­vent récur­rentes et répé­ti­tives. Des moteurs d’intelligence arti­fi­cielle per­met­tant d’optimiser cette prise de déci­sion peuvent donc ouvrir de belles pers­pec­tives. En tant qu’entreprise avant-gar­diste, nous inves­tis­sons pour déve­lop­per ces tech­no­lo­gies du futur en finan­çant des thèses de doc­to­rat qui tournent autour de l’intelligence arti­fi­cielle. Nous avons éga­le­ment mon­té un labo­ra­toire de R&D en col­la­bo­ra­tion avec l’Institut Mines-Télécom. 

Nous avons aujourd’hui des proof of concept qui nous per­mettent de mettre à l’usage cer­taines théo­ries. Par exemple, nous avons déve­lop­pé un outil semi-auto­ma­ti­sé de diag­nos­tic des flux d’effluents indus­triels pour défi­nir les axes de tra­vail à prioriser.

Et pour conclure, comment voyez-vous le domaine de la supply chain évoluer ?

Des pla­te­formes logis­tiques com­plè­te­ment robo­ti­sées révo­lu­tionnent le sec­teur. Et la place de l’homme est désor­mais réduite à la super­vi­sion de ces robots. En paral­lèle, nous consta­tons l’émergence des tech­no­lo­gies d’intelligence arti­fi­cielle qui accom­pagnent les ges­tion­naires à la prise de déci­sion. Le concept de l’Internet phy­sique a aus­si chan­gé la donne et implique une cer­taine col­la­bo­ra­tion mul­ti-acteurs pour le trans­port et la distribution. 

Enfin, dans ce contexte excep­tion­nel, la crise du Covid-19 nous met dans une situa­tion d’incertitude quant à la recen­tra­li­sa­tion de la sup­ply chain vers les entre­prises natio­nales. À cela s’ajoute la démul­ti­pli­ca­tion des contraintes envi­ron­ne­men­tales qui vont venir influen­cer les métiers du sup­ply chain mana­ge­ment. Ces pro­fondes muta­tions néces­sitent des com­pé­tences nou­velles pour faire évo­luer la sup­ply chain en adé­qua­tion avec les enjeux de demain.

Poster un commentaire