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Asteelflash : une ETI au défi de la mondialisation

Dossier : TrajectoiresMagazine N°723 Mars 2017
Par Gilles BENHAMOU (74)

L’his­toire d’un entre­pre­neur qui vou­lait reprendre une petite socié­té pour assu­rer sa tran­qui­li­té. Objec­tif illu­soire sans doute devant l’a­ban­don par les grosses socié­tés des fabri­ca­tions secon­daires et les pro­po­si­tions de prendre en charge l’en­semble des pro­duits y com­pris la concep­tion. Alors Asteel­flash est deve­nue une ETI, lea­der sur le mar­ché mon­dial, dont notre entre­pre­neur est très fier.

En sor­tant de l’École poly­tech­nique, j’ai tra­vaillé pen­dant un peu moins de dix ans dans la fonc­tion publique, d’abord dans le sec­teur de la navi­ga­tion aérienne, puis pour une direc­tion régio­nale de l’industrie, où je me suis occu­pé de déve­lop­pe­ment indus­triel et de recon­ver­sion. J’ai été char­gé notam­ment du cas de la pape­te­rie Cha­pelle Darblay. 

« Un peu frustré, j’ai décidé de rejoindre le monde industriel »

Ces dif­fé­rentes mis­sions m’ont don­né l’occasion de ren­con­trer de nom­breux chefs d’entreprise et je me sen­tais un peu frus­tré quand je com­pa­rais mon rôle au leur. En 1986, j’ai déci­dé de rejoindre le monde indus­triel en rache­tant Facon, une petite socié­té qui réa­li­sait un chiffre d’affaires de 8 mil­lions d’euros et que je croyais en bonne san­té, mais qui s’est révé­lée être au bord du dépôt de bilan. 

J’ai mis un an à la redres­ser et à pas­ser d’un résul­tat néga­tif de près de 10 % à un résul­tat posi­tif de 10 %. 

PREMIÈRES ARMES DANS LA MONDIALISATION

Après cette entrée en matière un peu rude, j’ai consti­tué, à par­tir de cette socié­té, le groupe G. Car­tier, qui fabri­quait des modules de fonc­tions élec­tro­niques pour l’automobile.

SMALL IS… IMPOSSIBLE

En 2000, j’avais 46 ans et il était trop tôt pour prendre ma retraite. Je souhaitais reprendre une petite société qui ne dépasserait pas les 20 millions d’euros de chiffre d’affaires afin d’éviter de me retrouver dans un contexte multinational. Cet objectif s’est avéré complètement illusoire…

Quand notre chiffre d’affaires a atteint 100 mil­lions d’euros, je me suis trou­vé devant la néces­si­té d’en faire un groupe mon­dial afin de pou­voir répondre aux attentes de nos clients de l’automobile.

Nous avions déjà acquis des socié­tés en Alle­magne, en Argen­tine, au Maroc et en Tuni­sie. Nous avons pro­cé­dé à une fusion avec une entre­prise ita­lienne et une entre­prise anglaise du même sec­teur, ce qui nous a per­mis de deve­nir l’un des deux lea­ders euro­péens du domaine. 

Ce fai­sant, nous avons dû pas­ser d’un style de mana­ge­ment très direct et indi­vi­duel à une orga­ni­sa­tion pyra­mi­dale avec des niveaux inter­mé­diaires, fonc­tion­ne­ment que j’appréciais beau­coup moins. De plus, je me suis trou­vé assez rapi­de­ment en désac­cord avec les autres diri­geants, aus­si bien sur le mode de mana­ge­ment que sur la stra­té­gie de crois­sance. J’ai donc ven­du mes parts et quit­té ce Groupe. 

L’AVENTURE ASTEELFLASH

J’ai cher­ché des oppor­tu­ni­tés dans le sec­teur indus­triel que je connais­sais bien et j’ai consti­tué le groupe Asteel­flash par acqui­si­tions suc­ces­sives dans le domaine des EMS (Elec­tro­nic Manu­fac­tu­ring Services). 

« Je n’avais pas le choix : il fallait passer au niveau international »

Au bout de six ans, le chiffre d’affaires attei­gnait déjà 200 mil­lions d’euros, avec plu­sieurs éta­blis­se­ments en France et un centre de pro­duc­tion à bas coût en Tuni­sie. Nous étions le numé­ro un fran­çais et j’avais lar­ge­ment dépas­sé l’objectif maxi­mum que je m’étais fixé. 

Mais la concur­rence était vive et le mar­ché mon­dial était en train de se conso­li­der : je n’avais pas le choix, il fal­lait pour­suivre cette démarche de construc­tion, cette fois à l’international.

NE PAS DÉVIER DE SA STRATÉGIE

La stratégie d’Asteelflash a été définie en 2000 et nous n’en avons jamais dévié, en dépit de nos acquisitions successives. Cette stratégie consistait à être un manufacturier et à nous positionner dans le service en proposant aux entreprises d’intégrer leurs fonctions électroniques.

En 2008, nous avons rache­té la socié­té Flash Elec­tro­nics, implan­tée sur la côte Ouest des États-Unis et en Chine, ain­si qu’une petite socié­té anglaise. Notre chiffre d’affaires est ins­tan­ta­né­ment pas­sé de 200 mil­lions d’euros à 450 mil­lions de dol­lars. À par­tir de cette date, en effet, confor­mé­ment au sou­hait des action­naires, nous avons tenu notre comp­ta­bi­li­té en dol­lars et nous avons, par ailleurs, adop­té l’anglais comme langue de référence. 

En 2011, nous avons rache­té Cata­lyst Manu­fac­tu­ring Ser­vices Inc., une socié­té implan­tée sur la côte Est des États-Unis et au Mexique, puis, en 2012, une entre­prise allemande. 

En 2014, grâce à ces acqui­si­tions et à notre crois­sance interne, nous sommes deve­nus le numé­ro deux en Europe. Asteel­flash compte désor­mais cinq mille col­la­bo­ra­teurs, dont neuf cents en France, et notre chiffre d’affaires devrait atteindre cette année 800 mil­lions de dollars. 

UNE STRATÉGIE POUR ASTEELFLASH

Quand j’ai défi­ni la stra­té­gie d’Asteelflash, en 2000, je me suis ins­pi­ré de ce qui se pas­sait dans l’automobile : les construc­teurs ne deman­daient plus seule­ment à leurs four­nis­seurs de leur fabri­quer des cartes ou de poser des com­po­sants, mais d’assembler des pro­duits com­plets et même de les accom­pa­gner dans la concep­tion et la fabri­ca­tion de ces produits. 


Il ne s’agissait plus seule­ment de fabri­quer des cartes ou de poser des com­po­sants, mais d’assembler des pro­duits com­plets. © ASTEELFLASH GROUP

Je pré­voyais qu’il en serait bien­tôt de même dans les autres sec­teurs, comme l’aéronautique, et c’est bien ce qui s’est passé. 

Pour­tant, à l’époque, lorsque j’expliquais à mes inter­lo­cu­teurs, par exemple chez Schlum­ber­ger, que nous pou­vions assu­rer l’intégration de leurs fonc­tions élec­tro­niques et plas­tur­giques en les fai­sant béné­fi­cier de la mutua­li­sa­tion des achats et en par­ti­ci­pant au desi­gn, ils me pre­naient pour un hurluberlu. 

Désor­mais, nous fabri­quons des sous-ensembles des­ti­nés à des têtes de mis­siles qui com­prennent une quin­zaine de cartes élec­tro­niques et coûtent cha­cune 100 000 euros, mais aus­si des cartes à quelques euros pièce des­ti­nées à des tables de cuis­son ou à des lis­seurs de che­veux, ou encore des cir­cuits élec­tro­niques pour des cartes de paie­ment sans contact qui per­met­tront l’identification du por­teur par son empreinte digi­tale et pour­ront même, à terme, ser­vir de cartes d’identité.

Nous tra­vaillons avec nos clients non seule­ment sur le desi­gn et l’industrialisation de ces pro­duits, mais aus­si sur le dimen­sion­ne­ment des lignes de pro­duc­tion à mettre en œuvre au fil des mois et des années, en fonc­tion de l’accroissement des besoins. 

LA VOITURE COMME « ORDINATEUR À ROUES »

On observe aujourd’hui la coexistence de deux univers, celui de l’industrie traditionnelle, avec des constructeurs comme Peugeot ou Renault, et celui des start-ups comme Tesla ou Faraday Future, qui considèrent la voiture comme un ordinateur à roues, ne possèdent aucun outil industriel en propre et attendent de sous-traitants comme Asteelflash qu’ils les accompagnent dans leur industrialisation et leur fabrication au niveau mondial.

CRÉER UNE ETI EN TROIS POINTS

D’après mon expé­rience, si l’on veut créer une ETI, il faut veiller à trois points essen­tiels. D’abord, défi­nir une stra­té­gie et s’y tenir, en par­ti­cu­lier en ce qui concerne le type d’activité que l’on veut exer­cer et les zones où l’on veut s’implanter.

Trop d’entreprises changent constam­ment leur fusil d’épaule. Elles se lancent dans une pre­mière acti­vi­té mais, quand vous vous adres­sez à elles au bout de quelque temps, vous vous ren­dez compte qu’elles sont déjà pas­sées à autre chose. Deux ans plus tard, elles ont encore chan­gé de sujet. 

On ne peut pas réus­sir en modi­fiant en per­ma­nence sa stra­té­gie fon­da­men­tale. Ce qui a chan­gé au fil du temps, c’est la dimen­sion de notre mar­ché et la façon dont nous avons com­plé­té notre offre de service. 

Nous sommes pas­sés du niveau natio­nal au niveau mon­dial, et nous avons pro­gres­si­ve­ment ren­for­cé notre contri­bu­tion au desi­gn et à l’industrialisation en recou­rant à des tech­no­lo­gies de plus en plus pointues. 

SAVOIR CHOISIR SES COLLABORATEURS

Le deuxième point essen­tiel est de savoir choi­sir ses col­la­bo­ra­teurs, en dis­tin­guant deux types de profils. 

BIEN CHOISIR LES DIRIGEANTS

On ne peut pas gérer un chiffre d’affaires d’1 million, de 100 millions ou d’1 milliard d’euros avec les mêmes personnes. Il faut adapter les profils à la réalité de la croissance. Or, pour une ETI, il est très délicat d’aller recruter ce type de profils dans des grands groupes.
Au lieu de chercher à comprendre la situation de l’entreprise et d’innover en tenant compte de cette situation, ces personnes seront tentées d’appliquer les méthodes apprises dans leur poste précédent et elles risquent de « tuer » l’entreprise.

Le pre­mier est celui de diri­geants for­ma­tés pour gérer des socié­tés de 10 à 50 mil­lions d’euros. Asteel­flash en compte deux ou trois qui sont extrê­me­ment per­for­mants dans cet exercice. 

L’un d’eux est un ancien tech­ni­cien qui a gra­vi tous les éche­lons de sa socié­té de méca­tro­nique auto­mo­bile et connaît son métier par­fai­te­ment. Je ne consacre qu’un quart d’heure par jour à sa socié­té, qui dégage un pro­fit de 10 %, ce qui est un exploit dans l’automobile, et dont le chiffre d’affaires aug­mente de 10 % chaque année. 

En revanche, il ne faut pas deman­der à ce type de diri­geants d’envisager une quel­conque dimen­sion inter­na­tio­nale et, par ailleurs, quand ils prennent leur retraite, il n’est pas tou­jours évident de leur trou­ver des rem­pla­çants ayant les mêmes com­pé­tences et tra­vaillant dans le même esprit. 

Le deuxième pro­fil est celui des diri­geants capables de pas­ser à un mode de mana­ge­ment glo­bal, ce qui est indis­pen­sable au fur et à mesure que vous inter­na­tio­na­li­sez votre société. 

Une orga­ni­sa­tion évo­lue de façon très pro­gres­sive et on ne peut pas tout chan­ger en même temps. À l’arrivée de notre direc­teur logis­tique actuel, qui venait de chez Flex­tro­nics où il avait géré jusqu’à qua­rante-deux éta­blis­se­ments, je l’ai envoyé faire le tour de l’ensemble des sites pen­dant un an et demi, afin qu’il com­prenne bien notre métier et les pro­blèmes que nous pou­vons rencontrer. 

Sur le moment, il a un peu « râlé », mais, depuis, il m’en reparle sou­vent et il est convain­cu que cette phase d’acclimatation était vrai­ment indispensable. 

« Trop d’entreprises changent constamment leur fusil d’épaule »

Une autre solu­tion consiste à faire mon­ter en puis­sance, en interne, des per­sonnes ayant à la fois une grande connais­sance du ter­rain, une apti­tude à com­prendre les enjeux à long terme et suf­fi­sam­ment de cha­risme pour mobi­li­ser leurs équipes et les pous­ser vers l’avenir.

Les chances de suc­cès sont mul­ti­pliées par deux ou trois par rap­port à un recru­te­ment externe. Nous avons alors iden­ti­fié une ving­taine de col­la­bo­ra­teurs dans nos dif­fé­rentes struc­tures et nous leur avons pro­po­sé une for­ma­tion de cinq ans pour en faire nos diri­geants de demain. 

ADAPTER LA CULTURE INTERNE

Un troi­sième aspect sur lequel il faut veiller de très près lors de la trans­for­ma­tion d’une PME en ETI est la néces­saire adap­ta­tion de la culture interne. 

Les outils de gestion
À par­tir de 2008, confor­mé­ment au sou­hait des action­naires, nous avons tenu notre comp­ta­bi­li­té en dol­lars et nous avons adop­té l’anglais comme langue de réfé­rence. © KTASIMAR / FOTOLIA.COM

Sur le plan finan­cier, dans une PME, on s’intéresse avant tout au compte d’exploitation et au résul­tat. Dans une ETI, on doit pas­ser à ce que j’appelle la « culture du cash », avec notam­ment l’EBITDA (Ear­nings Before Inter­est, Taxes, Depre­cia­tion, and Amor­ti­za­tion) et le repor­ting selon les normes IFRS (Inter­na­tio­nal Finan­cial Repor­ting Stan­dards) et non selon les normes locales. 

Ce chan­ge­ment a des impli­ca­tions concrètes, comme le fait de réduire les actifs en limi­tant les stocks ou de négo­cier des délais plus avan­ta­geux pour le paie­ment des four­nis­seurs, car tous ces élé­ments peuvent avoir une inci­dence sur le volume de « cash » et même sur la valeur de l’entreprise.

Si l’on ne com­prend pas la néces­si­té de ce chan­ge­ment de pers­pec­tive, on ne peut pas adop­ter une stra­té­gie de croissance. 

Un autre chan­ge­ment lié à la trans­for­ma­tion en ETI concerne l’équilibre à trou­ver entre le local et le cor­po­rate. L’augmentation du chiffre d’affaires n’est pas le seul cri­tère d’une trans­for­ma­tion réus­sie et un groupe ne peut pas être seule­ment une accu­mu­la­tion de PME, même si cha­cune fait par­fai­te­ment son travail. 

Il faut que le client puisse retrou­ver, d’un éta­blis­se­ment à l’autre, la même phi­lo­so­phie, la même stra­té­gie, les mêmes outils industriels. 

Pour par­ve­nir à har­mo­ni­ser les règles au sein d’Asteelflash, j’ai déci­dé de ren­for­cer le siège en recru­tant des direc­teurs de très haut niveau char­gés cha­cun d’un domaine d’expertise (le Lean, les tech­no­lo­gies, la qua­li­té, le com­merce, l’informatique, la finance…) et en met­tant en place un outil infor­ma­tique unique. 

Nous avons effec­ti­ve­ment réus­si à har­mo­ni­ser les règles. En revanche, ce fonc­tion­ne­ment « en silos » nous a fait un peu perdre de vue l’objectif final, car les direc­teurs du siège étaient obli­gés de « papillon­ner » entre les vingt sites, et les diri­geants d’établissement étaient lar­ge­ment déres­pon­sa­bi­li­sés : ils appli­quaient les pro­cé­dures qui leur étaient impo­sées, mais n’étaient plus proac­tifs dans la prise de décision. 

DONNER DU TEMPS À LA TRANSFORMATION DES CULTURES

Il est très important de réussir à faire appliquer les mêmes règles de fonctionnement partout, qu’elles concernent les achats et les ventes ou encore l’acceptation des commandes, les réponses aux appels d’offres, la coordination des appels d’offres, etc.
Or, si passer de 100 millions à 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires peut se faire en deux ans, obtenir que la totalité des collaborateurs appliquent les règles communes prend environ cinq à dix ans et exige d’énormes efforts.

Tout cela s’est tra­duit par une forte dimi­nu­tion de notre ren­ta­bi­li­té et nous a conduits, après quelques années, à faire pen­cher le balan­cier dans le sens inverse. Nous avons réduit le niveau cor­po­rate à quelques per­sonnes seule­ment et redon­né le pou­voir à l’échelon local, celui-ci étant consti­tué à la fois par quatre grands patrons de régions (Alle­magne, France et Tuni­sie, États-Unis et Mexique, Chine) et par les patrons d’établissement.

Désor­mais, ces der­niers gèrent eux-mêmes l’ensemble de leurs acti­vi­tés, y com­pris com­mer­ciales, ce qui leur confère de bien plus grandes réac­ti­vi­té et responsabilité. 

Le risque est main­te­nant celui du relâ­che­ment dans le res­pect des règles de fonc­tion­ne­ment du Groupe… C’est pour­quoi j’imagine que, d’ici quelques années, il fau­dra à nou­veau ren­ver­ser le balan­cier et redon­ner du pou­voir au niveau siège. 

LA PLACE DU LOCAL DANS LE GLOBAL

« Un commercial américain aura beaucoup de mal à mettre en confiance un client français »

Notre stra­té­gie d’acquisitions inter­na­tio­nales ne visait pas seule­ment à accroître notre chiffre d’affaires, mais éga­le­ment, et sur­tout, à nous rap­pro­cher de nos clients, ce qui est indis­pen­sable dans un métier de service. 

Rache­ter des socié­tés nous a per­mis de gagner du temps en nous dotant dans chaque pays d’une base indus­trielle expé­ri­men­tée et en nous per­met­tant de dis­po­ser d’emblée d’équipes par­lant la langue et connais­sant les façons locales de faire du com­merce, qui varient for­te­ment d’un pays à l’autre.

Seul un com­mer­cial amé­ri­cain sait com­ment abor­der un client amé­ri­cain et, en revanche, il aura beau­coup de mal à mettre en confiance un client français. 

Dans notre métier, nous avons éga­le­ment besoin de mana­gers capables de se rendre dans les ate­liers, de régler un pro­blème de qua­li­té sur une ligne de pro­duc­tion, de négo­cier avec les orga­ni­sa­tions syn­di­cales, de s’adresser aux sala­riés sans avoir for­cé­ment un res­pon­sable des res­sources humaines à leurs côtés. 

CHARYBDE ET SCYLLA

Une ETI doit en permanence se garder de deux écueils : croître trop vite sans avoir fixé des lignes directrices suffisamment claires, ou passer trop de temps sur les règles et négliger la rentabilité, fruit de la responsabilité locale.

Enfin, nous devons bien sûr tenir compte des spé­ci­fi­ci­tés locales en matière de plan comp­table, de règles fis­cales, de mode de ges­tion du per­son­nel, ou encore de méthodes pour résoudre les pro­blèmes ren­con­trés avec l’Administration.

Tout cela implique de pou­voir s’appuyer sur des diri­geants locaux en qui nous ayons toute confiance. 

Notre comi­té de direc­tion reflète la diver­si­té de nos implan­ta­tions. À l’origine, il com­pre­nait deux tiers de Fran­çais, mais il se com­pose désor­mais d’Américains, de Mexi­cains, d’un Cana­dien, de Chi­nois, d’Allemands… et je dois être le seul membre français

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