X‑TECH, l’esprit d’entreprendre et l’émergence des technologies

Dossier : ExpressionsMagazine N°535 Mai 1998

Vu de l’extérieur le bâti­ment XPôle situé au bout de l’aile 0 du Centre de recherche de l’École poly­tech­nique reste dis­cret. Pour­tant, comme son nom l’indique, ces murs ren­ferment une véri­table pépi­nière de “ cher­cheurs”. Diri­gé par Mon­sieur Domi­nique de Lap­pa­rent assis­té de Madame Alzi­ra Da Ague­da, X‑Technologies tente d’exploiter au maxi­mum les syner­gies entre la recherche et l’industrie.

Ses domaines reposent essen­tiel­le­ment sur l’accompagnement des étu­diants por­teurs de pro­jets de créa­tion d’activité ou d’entreprises et éga­le­ment sur le déve­lop­pe­ment de l’emploi des jeunes doc­to­rants et post-docs dans l’entreprise.

PRÉSENTATION DÉTAILLÉE ET CHIFFRÉE D’X‑TECHNOLOGIES

X‑Technologies dis­pose actuel­le­ment d’une sur­face de 600 m² dans le bâti­ment X‑Pôle, per­met­tant d’accueillir une dizaine de socié­tés. Une exten­sion de 200 m² est pré­vue pour la for­ma­tion des futurs entre­pre­neurs. La clien­tèle d’X‑Technologies varie, compte tenu des mul­tiples facettes du trans­fert de tech­no­lo­gie. Elle s’adresse aus­si bien aux jeunes doc­to­rants, qu’aux équipes mixtes recherche-indus­trie, aux socié­tés en for­ma­tion ou en démar­rage, en col­la­bo­ra­tion avec un labo­ra­toire de recherche, aux équipes de Recherche et Déve­lop­pe­ment de socié­tés indus­trielles et aux essai­mages des labo­ra­toires publics ou privés.

Effec­tif total : 41

  • per­ma­nents : 2
  • cher­cheurs : 9
  • doc­to­rants ou post-docs : 10
  • indus­triels : 17
  • experts exté­rieurs (CEA, HEC) : 3


Nombre d’équipes mixtes recherche-industrie :

  • en place : 6
  • en attente : 3


Bud­get de fonc­tion­ne­ment annuel :

  • 1 mil­lion de francs

Les membres fon­da­teurs du pro­jet sont l’École poly­tech­nique, HEC et le CEA/Saclay (Com­mis­sa­riat à l’Énergie ato­mique), éga­le­ment sou­te­nus par la Région Île-de-France. “X‑Tech” fonc­tionne sur le prin­cipe des “ équipes mixtes Recherche-Indus­trie ”. Le sché­ma en est le suivant :

– au démar­rage émerge un pro­jet pro­po­sé par deux ou trois “cher­cheurs”, doc­to­rants ou post-docs, et deux ou trois “ indus­triels ”, dans le cadre d’un pro­to­cole de par­te­na­riat de Recherche & Déve­lop­pe­ment ou d’une enti­té juri­dique, Socié­té Ano­nyme ou Socié­té à Res­pon­sa­bi­li­té Limi­tée, dans des locaux de type pépi­nière d’entreprises per­met­tant un accom­pa­gne­ment solide ;
– ensuite, on passe à la réa­li­sa­tion d’un démons­tra­teur tech­no­lo­gique et, paral­lè­le­ment, à la rédac­tion d’un pré-busi­ness- plan ;
– la troi­sième étape consiste en la pré­sen­ta­tion des résul­tats du démons­tra­teur tech­no­lo­gique à des par­te­naires indus­triels et finan­ciers capables de pro­mou­voir la phase du lan­ce­ment indus­triel et com­mer­cial du projet ;
– la der­nière étape est celle du démar­rage de la pro­duc­tion du pro­jet dans une zone d’activité normale.

Une PME est ain­si née ! L’expérience d’X‑Technologies, qui est menée depuis cinq ans par l’École et ses par­te­naires, a per­mis de mesu­rer les poten­tia­li­tés et les risques de ces types de créa­tions. Les pre­mières, basées sur le modèle de la “ start-up” amé­ri­caine, n’ont pas don­né les meilleurs résul­tats et on a défi­ni le modèle basé sur le concept de l’équipe mixte, qui per­met de fonc­tion­ner dans les meilleures condi­tions depuis deux ans.

La pre­mière équipe mixte mise en place a été celle du Labo­ra­toire de phy­sique des inter­faces et des couches minces (PICM) et de “ Ins­tru­ments SA Jobin-Yvon ”. Cette équipe a obte­nu en 1996 le prix de “ L’Équipe de Recherche de l’année ”. Jobin-Yvon a embau­ché quatre doc­to­rants for­més par PICM et réa­li­sé vingt mil­lions de chiffres d’affaires en ellip­so­mé­trie en 1996. À l’heure actuelle, six équipes mixtes sont en place sur le site d’X‑Pôle. Celles-ci couvrent des domaines variés : la micro­élec­tro­nique, les télé­com­mu­ni­ca­tions, la san­té, l’environnement, les maté­riaux et plas­mas ou encore les transports.

Si X‑Technologies accom­pagne le démar­rage de nou­velles acti­vi­tés, elle encou­rage plus par­ti­cu­liè­re­ment la créa­tion d’entreprises de haute tech­no­lo­gie par des cher­cheurs, ce qui est un puis­sant moyen d’assurer à la fois emplois et valo­ri­sa­tion de la recherche. En effet, l’entreprise de haute tech­no­lo­gie se carac­té­rise par l’objet, néces­sai­re­ment issu de la haute tech­no­lo­gie, par le niveau de ses diri­geants, sou­vent titu­laires d’une thèse, par la pos­ses­sion de bre­vets ou d’autres titres de pro­prié­té indus­trielle, recon­nus au niveau international.

Et même s’il semble encore néces­saire de mettre en place un fonds d’amorçage tech­no­lo­gique des­ti­né à contri­buer au finan­ce­ment de la phase de l’équipe mixte, l’expérience d’X‑Technologies peut appor­ter des réponses aux dif­fé­rentes ques­tions de modes de ges­tion, d’expertise, de pro­prié­té indus­trielle, de recru­te­ment et de for­ma­tion des mana­gers. Il semble d’un inté­rêt plus qu’important d’étendre pro­gres­si­ve­ment et prag­ma­ti­que­ment l’expérience d’X‑Technologies à d’autres éta­blis­se­ments de l’Enseignement supé­rieur et de la Recherche.

Poster un commentaire