Une vague d’innovation pour demain

Dossier : Dossier FFEMagazine N°698 Octobre 2014
Par Bruno BENSASSON (92)

GDF SUEZ s’engage donc pour l’éolien maritime ?

Oui ! Un des enjeux de la tran­si­tion éner­gé­tique est de déve­lop­per de nou­veaux modes de pro­duc­tion d’énergie qui soient durables, pas ou peu émet­teurs de CO2 et acces­sibles financièrement.

GDF SUEZ a fait de cet enjeu un élé­ment clé de sa stra­té­gie en Europe, avec l’ambition d’être l’acteur indus­triel de réfé­rence des éner­gies renou­ve­lables. Nous sommes déjà n°1 de l’éolien ter­restre en France et un acteur de pre­mier plan dans l’hydroélectricité, la bio­masse et le photovoltaïque.

Quant aux nou­velles éner­gies marines renou­ve­lables, nous vou­lons explo­rer le poten­tiel qu’elles recèlent et nous tra­vaillons pour être à la pointe des inno­va­tions qui per­met­tront de déve­lop­per ce poten­tiel, sous condi­tion de compétitivité.

Nous misons en par­ti­cu­lier sur l’éolien mari­time posé, mais nous sommes aus­si pré­sents sur d’autres tech­no­lo­gies notam­ment l’hydrolien (éner­gie des courants).

Notre réponse à l’appel d’offre public éolien en mer en France consacre un enga­ge­ment de longue date de notre Groupe dans cette forme d’énergie. Les pro­jets pour les­quels notre can­di­da­ture a été rete­nue s’appuient sur une dizaine d’années de déve­lop­pe­ment de notre part et de celle de nos par­te­naires, le por­tu­gais EDP Rene­wables et le fran­çais Neoen Marine.

La sélec­tion de notre consor­tium asso­cié au tur­bi­nier Are­va est une recon­nais­sance de la qua­li­té et de la com­pé­ti­vi­té de notre offre, dont nous sommes très fiers.

La France se donne une trajectoire ambitieuse : disposer de 3000 MW d’éolien maritime d’ici 2020, en partant de zéro. Quels sont les enjeux et les défis de tels projets et quelle part vous revient en tant qu’industriel ?

Le pre­mier enjeu de l’éolien mari­time, c’est le poten­tiel de pro­duc­tion d’électricité renou­ve­lable non émet­trice de CO2 qu’il recèle.

Par rap­port à l’éolien ter­restre, l’implantation en pleine mer, à bonne dis­tance des côtes, per­met d’envisager des machines et des parcs de très grande dimen­sion. Ain­si au total la pro­duc­tion des parcs du Tré­port et des îles d’Yeu et Noir­mou­tier pour les­quels GDF SUEZ et ses par­te­naires ont été rete­nus repré­sen­te­ra la consom­ma­tion annuelle directe en élec­tri­ci­té de 1,6 mil­lion de personnes.

Ces pro­jets sont aus­si, en tant que tels, des inno­va­tions à forts enjeux indus­triel, éco­no­mique et socié­tal. J’en cite­rai cer­tains qui nous tiennent par­ti­cu­liè­re­ment à cœur :

  • Enjeux de déve­lop­pe­ment indus­triel et d’emploi en France :Nos pro­jets éoliens en mer ont été conçus de manière glo­bale, avec l’ambition de déve­lop­per une véri­table filière indus­trielle créa­trice d’activités et d’emplois pour les régions. Concrè­te­ment, nous menons un tra­vail d’identification et de sélec­tion des entre­prises locales et orga­nismes de recherche sus­cep­tibles de contri­buer aux dif­fé­rentes briques du pro­jet, et qui consti­tue­ront le socle de cette filière. Plus de 500 entre­prises ont déjà été contac­tées dans cette optique.

    Quant aux emplois directs et indi­rects mobi­li­sés pour le pro­jet, nous éva­luons leur nombre à 6 000 dans la phase de construc­tion et d’installation : 3 000 emplois sur les tur­bines Are­va construites dans 5 usines au Havre et 1 usine à Dun­kerque, et 3 000 emplois sur la fabri­ca­tion et l’installation des fon­da­tions, des câbles et des sous-sta­tions électriques.
    En phase d’exploitation et main­te­nance à par­tir de 2021, ce sont 1 000 emplois pérennes directs et indi­rects qui seront mobi­li­sés pour les deux parcs, avec des bases de main­te­nance pré­vues à Yeu et Noir­mou­tier pour l’un, et à Dieppe et au Tré­port pour l’autre.

    Enfin une équipe de 200 per­sonnes sera mobi­li­sée jusqu’en 2018 pour le déve­lop­pe­ment. Toutes les régions du Grand Ouest (Poi­tou-Cha­rentes, Pays de la Loire, Bre­tagne, Haute-Nor­man­die, Basse-Nor­man­die), ain­si que la Picar­die et le Nord-Pas-de-Calais, sont concer­nées par ce tis­su indus­triel riche qui se met en place pour les années à venir.

  • Enjeux d’acceptation localeLe dia­logue avec les acteurs locaux et l’écoute de leurs besoins est une dimen­sion fon­da­men­tale de pro­jets indus­triels de cette ampleur et de cette nou­veau­té, qu’il nous revient de mener. L’insertion des parcs – situés à 15 km de la côte – dans le pay­sage, la bonne har­mo­nie avec l’activité tou­ris­tique et avec les autres usages de la mer sont au centre de ces échanges. Ce dia­logue a déjà influen­cé et peut conti­nuer à influen­cer cer­tains de nos choix indus­triels et débou­cher sur des mesures d’accompagnement.

    Nous accor­dons une atten­tion par­ti­cu­lière au sec­teur de la pêche. La concer­ta­tion avec les comi­tés de pêcheurs des régions concer­nées a induit cer­tains choix indus­triels : la volon­té de pré­ser­ver la pos­si­bi­li­té de navi­guer a été un des cri­tères en faveur du choix d’éoliennes Are­va de 8 MW, qui per­mettent une implan­ta­tion moins dense des éoliennes. De même nous nous sommes enga­gés à pri­vi­lé­gier des fon­da­tions métal­liques, pro­pices au main­tien et au déve­lop­pe­ment de la faune.

  • Enjeux tech­niquesLes offres remises par le consor­tium incluent cer­tains par­tis pris struc­tu­rants mais il nous reste, avant d’entrer en phase de construc­tion, à ins­truire et arbi­trer avec nos par­te­naires de nom­breux choix tech­niques, tels que les fon­da­tions d’éoliennes et la façon de les ins­tal­ler. C’est l’un des objets de la phase dite de levée des risques qui doit s’achever en 2016. Le desi­gn de l’éolienne de 8 MW elle-même reste à fina­li­ser et fait l’objet d’un pro­ces­sus de sui­vi tech­no­lo­gique pour assu­rer la via­bi­li­té éco­no­mique du pro­duit final.

Quelles perspectives à l’export pour l’éolien maritime français ?

Avec les pro­jets en cours, nous construi­sons en France des objets indus­triels et tech­niques inno­vants à très haute valeur ajou­tée, fai­sant appel à des com­pé­tences de pointe en ingé­nie­rie et conception.

Ces déve­lop­pe­ments sont de nature à ren­for­cer la com­pé­ti­ti­vi­té de l’éolien mari­time et à posi­tion­ner favo­ra­ble­ment la France sur le mar­ché inter­na­tio­nal de l’éolien en mer.

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