Une formation qui ouvre aux autres

Dossier : SolidaritéMagazine N°705 Mai 2015
Par Jean-Marie GONTIER

L’ASK déve­loppe une mul­ti­tude d’activités qui contri­buent lar­ge­ment à tour­ner les élèves vers autrui. Ces actions viennent en relais et en com­plé­ment du pro­jet péda­go­gique de l’École, fon­dé sur deux piliers : d’une part l’excellence aca­dé­mique carac­té­ri­sée par la plu­ri­dis­ci­pli­na­ri­té – avec le volet « huma­ni­tés et sciences sociales », l’initiation à la recherche et au monde de l’entreprise – et, d’autre part, la for­ma­tion humaine.

Cette for­ma­tion humaine passe par trois voies :

  • tout d’abord par l’épanouissement per­son­nel dont les temps forts sont le mois de for­ma­tion mili­taire en début de sco­la­ri­té et le stage de six mois soit dans les armées et la gen­dar­me­rie (les trois quarts des stages) soit dans le civil (un quart des stages) ;
  • en deuxième lieu, par l’accompagnement de proxi­mi­té et l’enseignement sportif ;
  • enfin par l’encouragement à la prise de res­pon­sa­bi­li­tés asso­cia­tives, par la par­ti­ci­pa­tion à des ini­tia­tives visant à pro­mou­voir l’égalité des chances, des acti­vi­tés à carac­tère social mais aus­si des évé­ne­ments cultu­rels, l’organisation de confé­rences et de débats ouverts sur les enjeux scien­ti­fiques et socié­taux de demain.

Un travail en profondeur

Le stage civil, par sa durée, per­met une décou­verte en pro­fon­deur d’autres mondes et oblige les élèves à s’impliquer plei­ne­ment dans les acti­vi­tés associatives.

C’est ain­si que cer­tains se trouvent enrô­lés dans les « cor­dées de la réus­site », dans des aca­dé­mies situées en zone d’éducation prio­ri­taire ou au sein d’associations comme Trem­plin, le Val­doc­co, La Main à la pâte : ils apportent ain­si soit un sou­tien sco­laire, soit une aide à la décou­verte des sciences à des jeunes issus de milieux défavorisés.

Mais ce sou­tien ne se limite pas aux dis­ci­plines sco­laires : il peut aus­si don­ner à ces jeunes un bagage cultu­rel auquel ils auraient dif­fi­ci­le­ment accès. C’est en par­ti­cu­lier le cas dans l’association « Une grande école, pour­quoi pas moi ».

Pour d’autres, c’est l’expérience du dénue­ment au quo­ti­dien, dans la rue et au contact des SDF : c’est le cas des stages à l’Hôtel social 93 ou au sein d’ATD Quart Monde dont le pré­sident est Pierre-Yves Madi­gnier (75).

C’est aus­si le tra­vail de sou­tien et d’animation auprès de la jeu­nesse désoeu­vrée des quar­tiers dif­fi­ciles auprès d’associations comme « Le rocher, oasis des cités » ou « Arts et déve­lop­pe­ment », ou encore « Asphalte ».

C’est éga­le­ment le contact avec le milieu car­cé­ral où les sta­giaires donnent des cours de rattrapage.

Un investissement à long terme

Pour les élèves, ces stages marquent une rup­ture avec la vie qu’ils ont connue jusqu’alors. Rup­ture géo­gra­phique, car les stages les éloignent de leurs familles. Rup­ture sociale par la décou­verte d’une France en souf­france. Rup­ture com­por­te­men­tale, enfin : ils ne sont plus dans le cadre de l’émulation des classes pré­pa­ra­toires et se trouvent confron­tés à de dures réa­li­tés qui les amènent à se dévoiler.

Donc une occa­sion d’épanouissement per­son­nel et une expé­rience du monde réel. Plus tard, lorsqu’ils auront des res­pon­sa­bi­li­tés sou­vent impor­tantes, ils se sou­vien­dront de ces moments et sau­ront consa­crer du temps aux autres.

Cer­tains conti­nuent du reste à se dévouer à des asso­cia­tions dans les­quelles ils ont fait leurs stages, aus­si bien en cours de sco­la­ri­té que par la suite.

S’ouvrir aux autres

Si le stage de for­ma­tion humaine et mili­taire consti­tue un moment fort de la for­ma­tion humaine, celle-ci a de mul­tiples pro­lon­ge­ments en cours de sco­la­ri­té. Les acti­vi­tés du binet ASK en attestent mais ce ne sont pas les seules.

L’implication des élèves dans des binets divers et variés est aus­si une forme d’ouverture utile – un jeune de 20 ans qui se construit ne peut pas don­ner tout son temps à des actions caritatives.

Et ils savent aus­si se mon­trer géné­reux dans des actions non cari­ta­tives comme le sport en ins­cri­vant leurs évé­ne­ments en sou­tien d’associations qui agissent en faveur du han­di­cap, voire en aidant des per­sonnes en situa­tion de han­di­cap à par­ti­ci­per à des épreuves.

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