Un hub panafricain aux portes de l’Europe

Dossier : Dossier FFE sur le MarocMagazine N°699 Novembre 2014

Avec 60 % des terres arables de la pla­nète, des mar­chés agri­coles et agroa­li­men­taires qui pour­raient dépas­ser les 1 000 mil­liards de dol­lars à l’horizon 2030, des gise­ments de gaz et de pétrole, l’Afrique s’impose défi­ni­ti­ve­ment comme le nou­vel eldo­ra­do des inves­tis­seurs internationaux.

Impor­tant labo­ra­toire d’innovation où tout est encore pos­sible, ce grand chan­tier à ciel ouvert dis­pose d’indéniables leviers de déve­lop­pe­ment pour concré­ti­ser les ambi­tions affi­chées par de nom­breux pays : se his­ser dans le club des pays émer­gents, voire émergés.

Mais, pour y par­ve­nir, les nations afri­caines doivent mettre à niveau leurs infra­struc­tures afin d’exploiter au mieux leurs res­sources natu­relles, notam­ment minières, cap­ter les capi­taux étran­gers et, déve­lop­per une classe moyenne capable de sou­te­nir la crois­sance indis­pen­sable à la réa­li­sa­tion des ambi­tions nationales.

C’est pour répondre à l’ensemble de ces Casa­blan­ca Finance City Autho­ri­ty enjeux que le Maroc, réso­lu­ment atta­ché à un déve­lop­pe­ment pan­afri­cain, a créé un éco­sys­tème ver­tueux dédié aux ins­ti­tu­tions finan­cières, pres­ta­taires de ser­vices, et aux sièges régio­naux de grands groupes : Casa­blan­ca Finance City Autho­ri­ty (CFCA).

Un écosystème financier performant

Casa­blan­ca Finance City Autho­ri­ty (CFCA) est une ins­ti­tu­tion créée en avril 2010 par la loi 44–10. Son texte fon­da­teur a été amen­dé par la loi 68–12 qui a per­mis d’apporter des dis­po­si­tions tech­niques cor­rec­tives, adap­tées et conformes aux stan­dards des places finan­cières inter­na­tio­nales, afin de gagner en cohé­rence et en per­ti­nence dans son rôle de pla­te­forme de finan­ce­ment et d’investissement, visant à ser­vir la région d’Afrique du Nord, de l’Ouest et Centrale.

Ain­si, le texte a per­mis d’introduire la notion de pres­ta­taires de ser­vices d’investissement (PSI) dans les acti­vi­tés éli­gibles, avec une défi­ni­tion qui regroupe des ser­vices de banques d’investissement, des ser­vices finan­ciers spé­cia­li­sés et des ser­vices d’intermédiation boursière.

De plus, les cri­tères d’éligibilité ont été cla­ri­fiés et assou­plis, per­met­tant désor­mais aux suc­cur­sales et bureaux de repré­sen­ta­tion de s’installer à CFC. Autre signal fort envoyé aux opé­ra­teurs inter­na­tio­naux : le texte pré­voit l’accès des éta­blis­se­ments de cré­dit ayant le sta­tut CFC aux dépôts des per­sonnes morales résidentes.

Enfin, la loi donne une base légale au code déon­to­lo­gique, en vigueur au niveau de la place finan­cière, qui rap­pelle aux acteurs de CFC l’importance du res­pect de cer­tains prin­cipes de « bonne conduite » dans l’exercice de leur acti­vi­té. Aujourd’hui, quatre ans après sa créa­tion, la struc­ture ins­ti­tu­tion­nelle, por­tant le pro­jet CFC, est dotée d’un arse­nal d’atouts uniques sur le conti­nent pour répondre aux enjeux de la poli­tique éco­no­mique du Maroc, et par­ti­ci­per acti­ve­ment à la construc­tion de l’Afrique du IIIe mil­lé­naire, grâce à une pro­po­si­tion de valeur per­met­tant aux inves­tis­seurs étran­gers de déployer leur stra­té­gie pan­afri­caine en toute sérénité.

Une entrée remarquée dans le GFCI

Ce tour­nant a ini­tié un chan­ge­ment de rythme cer­tain dans le déploie­ment par l’Institution de sa stra­té­gie de déve­lop­pe­ment, mar­quant ain­si le pas­sage du stade de pro­jet à la réa­li­té opé­ra­tion­nelle de la place finan­cière de Casa­blan­ca, dont l’entrée dans le Glo­bal Finan­cial Centres Index a été très remarquée.

En ville à CasablancaAin­si, en occu­pant la 62e place mon­diale et la 2e place afri­caine de cet indice, CFC confirme sa cré­di­bi­li­té et ren­force son attrac­ti­vi­té à l’international. « Notre entrée dans le clas­se­ment est la recon­nais­sance de la per­ti­nence de notre posi­tion­ne­ment comme “Hub éco­no­mique et finan­cier” dédié à l’Afrique.

Sous le lea­der­ship de Sa Majes­té le Roi Moham­med VI, qui a affir­mé et ampli­fié la voca­tion afri­caine du Maroc, il est indé­niable que le Royaume est aujourd’hui consi­dé­ré comme l’un des pays de réfé­rence du conti­nent » décla­rait à cette occa­sion M. Said Ibra­hi­mi, CEO de Casa­blan­ca Finance City Authority.

Pour rap­pel, Le GFCI per­met d’établir un clas­se­ment des places finan­cières en fonc­tion de deux cri­tères principaux :

La com­pé­ti­ti­vi­té et attrac­ti­vi­té. Il se base pour cela sur deux sources de don­nées, l’une externe qui agrège et intègre 103 indices de com­pé­ti­ti­vi­té par­mi les­quels ceux de la Banque Mon­diale, du WEF, de l’ONU ou de l’OCDE.

Le second est le résul­tat d’évaluations de pro­fes­sion­nels inter­na­tio­naux de la finance qui doivent répondre à un ques­tion­naire com­pa­ra­tif inté­gré éva­luant les places entre elles.

Immeuble à CasablancaLe Maroc, un acteur d’exception dans une Afrique en pleine croissance

Depuis plus d’une décennie, le Maroc a initié des strat égies industrielles sectorielles , mises en oeuvre dans un cadre macro économique sta ble, et fixant un horizon qualitatif et quantitatif transparent . Ainsi, sur la base d’une économie saine favorisée par d’importantes réformes structurelles , le Maroc poursuit ainsi son développement économique et humain. Aujourd’hui, le Maroc compte :
  • 35 millions de personnes,
  • 5 % de croissance annuelle,
  • plus de 50 pays reliés à son économie grâce à la signature d’accords de libre-échange (ALE), soit un accès à plus d’un milliard de consommateurs ,
  • près de 2 000 kilomètres d’autoroutes réalisés sur la dernière décennie,
  • 34,9 millions de tonnes de marchandises traitées par le port de Tanger Med en 2013, soit une croissance de 39 % par rapport à 2012,
  • 1 ligne TGV en cours de construction et devant relier Tanger à Casablanca en 2 h 10
  • 19 aéroports internationaux , dont celui de Casablanca qui dessert 32 destinations en Afrique.

Africa50 à Casablanca Finance City

Cou­ron­ne­ment des efforts de l’Institution, qui a déjà su séduire plus de 50 entre­prises de renom­mée inter­na­tio­nale, l’implantation en son sein du siège d’Africa50, nou­velle pla­te­forme d’investissement, conçue par la Banque afri­caine de déve­lop­pe­ment (BAD), et dédiée au finan­ce­ment de pro­jets natio­naux et régio­naux d’infrastructures qui par­ti­cipent à la trans­for­ma­tion struc­tu­relle de toute l’Afrique.

Ce qui confère à Africa50 l’image d’une ini­tia­tive sans pré­cé­dent est sa nature mul­ti­di­men­sion­nelle qui inter­vien­dra sur l’ensemble du cycle des pro­jets et com­bi­ne­ra les acti­vi­tés ini­tiales de déve­lop­pe­ment à celles de finan­ce­ment à long terme.

Elle a donc pour voca­tion d’agir selon deux axes : la struc­tu­ra­tion des pro­jets, d’une part, et le finan­ce­ment de pro­jets, d’autre part. Ces carac­té­ris­tiques fixées sont le résul­tat d’une large consul­ta­tion auprès d’investisseurs pri­vés, des états, des ins­ti­tu­tions conti­nen­tales et des com­mu­nau­tés éco­no­miques régionales.

D’un point de vue ins­ti­tu­tion­nel et par sa gou­ver­nance, Africa50 sera le moteur de la mobi­li­sa­tion et un cadre de col­la­bo­ra­tion tant des acteurs publics que pri­vés. Il s’agira d’une enti­té auto­nome, léga­le­ment et finan­ciè­re­ment indé­pen­dante, béné­fi­ciant tou­te­fois du par­te­na­riat étroit avec la BAD et les états afri­cains, et ce, en vue de faci­li­ter l’atteinte rapide des objec­tifs de développement.

Sur le plan opé­ra­tion­nel, Africa50 sera gérée à tra­vers une struc­ture agile, cen­trée sur la réa­li­sa­tion des béné­fices atten­dus par ses investisseurs,très atten­dus par CFC.

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