Tant qu’il y aura des seniors

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°692 Février 2014Par : Jean-Pierre WIEDMER (79)Rédacteur : Professeur Françoise FORETTEEditeur : Éditions Nouveaux Débats Publics – 2013

En 2050, un Fran­çais sur trois sera âgé de 60 ans ou plus, selon les pro­jec­tions de l’INSEE. Si l’allongement de l’espérance de vie en bonne san­té est une bonne nou­velle pour l’Humanité, l’inéluctable vieillis­se­ment de la popu­la­tion mon­diale consti­tue l’un des grands défis du XXIe siècle.

Livre : Tant qu'il y aura des seniors par J-P WidmerFace à l’ampleur de ce phé­no­mène démo­gra­phique sans pré­cé­dent, les éco­no­mies matures sont confron­tées au dés­équi­libre de leur mar­ché de l’emploi et in fine de leur modèle social.

Depuis plu­sieurs décen­nies, la France a enga­gé de nom­breuses réformes para­mé­triques pour assu­rer la péren­ni­té de son sys­tème de retraite, dont le prin­ci­pal cur­seur est la durée de coti­sa­tion. Les débats spo­ra­diques sur le recul de l’âge effec­tif de départ à la retraite ne doivent pour­tant pas occul­ter une réflexion de fond sur l’emploi des seniors et la ges­tion des fins de carrière.

En 2011, seule­ment 41,5 % des 55–64 ans étaient en emploi en France, contre 47,4% en moyenne dans l’Union euro­péenne. C’est la res­pon­sa­bi­li­té des entre­prises et des pou­voirs publics de prendre des mesures pour per­mettre aux seniors de pro­lon­ger leur vie pro­fes­sion­nelle dans de bonnes conditions.

Jean-Pierre Wied­mer affirme que le vieillis­se­ment de la popu­la­tion repré­sente une oppor­tu­ni­té à sai­sir pour gagner quelques pré­cieux points de crois­sance. Les seniors contri­buent à finan­cer l’économie et à nour­rir la crois­sance direc­te­ment (emploi, béné­vo­lat, épargne, consom­ma­tion) et indi­rec­te­ment (Sil­ver eco­no­my).

Main­te­nir les seniors dans l’emploi n’est donc pas seule­ment une solu­tion pour sau­ver le sys­tème de retraite par répar­ti­tion, mais bien un enjeu de compétitivité.

Repen­ser la res­source humaine senior passe, selon lui, par la décons­truc­tion d’un sché­ma ter­naire de la vie (édu­ca­tion, emploi, retraite) pour prendre en compte et valo­ri­ser la diver­si­té des pro­fils et des parcours.

L’auteur pro­pose ain­si plu­sieurs pistes pour rele­ver le défi de l’employabilité des seniors : la modu­la­tion du temps de tra­vail, une plus grande flexi­bi­li­té de la rému­né­ra­tion, la trans­mis­sion de savoirs et com­pé­tences, etc.

À l’heure où repen­ser tra­vail et retraite appa­raît indis­pen­sable pour des rai­sons éco­no­miques, pour la péren­ni­té de nos sys­tèmes sociaux et pour garan­tir un vieillis­se­ment actif et en bonne san­té, cet excellent ouvrage vient à point nommé.

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