Schubert : Le Voyage d’hiver

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°637 Septembre 2008Par : Récital Christa LudwigRédacteur : Marc DARMON (83)

Couverture DVD Récital Christa LudwigArthaus édite à l’occasion de l’anniversaire de Chris­ta Lud­wig deux DVD des réci­tals d’Athènes en 1994, au cours des­quels l’artiste inter­pré­tait par­mi les plus beaux lie­der alle­mands du réper­toire. Concerts excep­tion­nels par le pro­gramme, mais sur­tout par l’art de la mez­zo-sopra­no, abso­lu­ment intact à l’époque de ces prises.

Le Voyage d’hiver est le plus beau cycle de lie­der jamais écrit, vingt-quatre pièces magni­fiques avec un accom­pa­gne­ment de pia­no phé­no­mé­nal. Écrit pour bary­ton-basse, ce cycle a eu pour plus grands et célèbres défen­seurs Hans Hot­ter et Die­trich Fischer-Dies­kau (avec les meilleurs accom­pa­gna­teurs : Gerald Moore, Alfred Bren­del et Daniel Baren­boïm). Il est très rare­ment chan­té par une femme, et pour­tant l’interprétation qu’en donne C. Lud­wig, au prix de quelques trans­po­si­tions il est vrai, est superbe.
Le second DVD offre une sélec­tion de lie­der de Mah­ler, Richard Strauss, Hugo Wolf, et à nou­veau Schu­bert avec les célèbres Truite et La Jeune Fille et la Mort.

Sans natu­rel­le­ment rien dévoi­ler de l’âge de l’artiste à l’époque, il faut tout de même recon­naître notre sur­prise et notre plai­sir d’entendre une voix tou­jours superbe. Les inter­pré­ta­tions sont très émou­vantes. Chris­ta Lud­wig a été une des plus grandes mez­zo-sopra­nos de la seconde moi­tié du XXe siècle. Son disque à empor­ter sur l’île déserte est pro­ba­ble­ment son enre­gis­tre­ment du Chant de la Terre de Mah­ler, sous la direc­tion de Klem­pe­rer. Son réper­toire était très éten­du, et on a aus­si vu une tru­cu­lente vieille dame dans le Can­dide de Bern­stein, où le récit de la perte de sa fesse gauche (d’après Vol­taire) est un som­met d’humour et de style. Les DVD sont d’ailleurs com­plé­tés, pour s’en convaincre, par des mas­ter class récentes qu’elle don­na en Alle­magne, et par de courts extraits de Fal­staff et de Cosi fan tutte, dans les années soixante-dix. Très bon, vraiment.

Poster un commentaire