Qui est Dieu ?

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°679 Novembre 2012Par : Jean SOLERRédacteur : Pierre BAZAN (56)

Couverture du livre : Qui est Dieu par Jean SOLERJean Soler, frère de Joseph Soler (56), est l’historien des reli­gions le moins pro­lixe et le plus éru­dit qui soit. Dans son der­nier ouvrage, La vio­lence mono­théiste (2009), Jean Soler dénonce un type de vio­lence d’essence religieuse.

Dans la logique du mono­théisme, il ne peut y avoir qu’une « vraie reli­gion du vrai Dieu », ce qui porte à punir au nom de Dieu les méchants de la ou des reli­gions concur­rentes, en les trai­tant de « mécréants », « d’infidèles », « d’incroyants ».

De cette atti­tude into­lé­rante sont nées les Croi­sades, l’Inquisition, les guerres de reli­gion, sans oublier les caillas­sages pres­crits par la loi de Dieu sous le doux nom de lapidations.

Son nou­veau livre, au titre pro­vo­ca­teur, Qui est Dieu ? – Dieu seul le sait ! et peut-être Moïse ? – per­met­tra à ceux qui sou­haitent décou­vrir Jean Soler de lire des résu­més fiables, parce que rédi­gés par l’auteur lui-même, de ce qu’il a déve­lop­pé dans ses ouvrages pré­cé­dents. Ils appren­dront ain­si que Moïse igno­rait les dogmes qui forment le socle du mono­théisme. Et donc que le héros des Livres saints ne sau­rait cau­tion­ner les trois reli­gions qui se réclament de lui : le judaïsme, le chris­tia­nisme et l’islam.

Commentaire

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Ludo­vicrépondre
13 novembre 2012 à 20 h 49 min

Idée usée jus­qu’à la corde

La vio­lence intrin­sèque, c’est une cri­tique clas­sique contre les « mono­théismes », qui ne tient pas long­temps lorsque l’on applique au chris­tia­nisme, dont pour rap­pel la prin­ci­pale révé­la­tion n’est pas celle d’un Dieu unique cla­mant une véri­té à impo­ser par la vio­lence mais le sacri­fice d’a­mour non violent de Dieu lui même pour le rachat de l’hu­ma­ni­té. Il n’est pas ques­tion ici d’y croire mais sim­ple­ment de reve­nir au textes fon­da­teurs et non pas au fan­tasme qu’on se fait de cette religion.

Certes, il y a eu les croi­sades, mais celles-ci n’é­taient pas conformes aux Evan­giles et étaient une guerre de réponse à une autre guerre d’en­va­his­se­ment plus qu’une expres­sion du « mono­théisme ». L’in­qui­si­tion était selon les his­to­riens un pro­grès judi­ciaire impor­tant à l’é­poque où elle a été mise en œuvre. Là encore, l’i­déal évan­gé­lique n’est pas atteint. Quant à la lapi­da­tion, elle est pros­crit direc­te­ment par Jésus Christ (cf. les évan­giles aus­si). Pour ce qui est du nou­veau livre, on nous dit « Moïse ignore les dogmes du monothéisme ».

Visi­ble­ment, c’est l’au­teur qui les ignore, car il sau­rait par exemple que les dogmes du chris­tia­nisme et de l’is­lam sont contradictoires.

En effet, les dogmes cen­traux du chris­tia­nisme sont incarnation/résurrection/trinité qui sont clai­re­ment pré­sen­tés comme faux dans le Coran. Dif­fi­cile de les mettre sur le même plan dans ces condi­tions. Par ailleurs, bien évi­dem­ment que Moïse ignore les dogmes du chris­tia­nisme et de l’is­lam qui sont venus après. Je n’ai bien sûr pas lu ces livres mais la recen­sion qui en est faite ici est indigne du mini­mum de culture que l’on attend dans la J&R pour un livre d’histoire.

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