PriceMatch : le yield simple et sur mesure

Dossier : ExpressionsMagazine N°693 Mars 2014
Par Virginie BOURDAIS

Depuis plus d’un an et demi, Raphaël Thé­ron, Tan­crède Bes­nard, Quen­tin de Metz, Mat­thieu Gen­dreau, quatre poly­tech­ni­ciens de la pro­mo­tion 2009, Arthur Wal­ler et Félix Blos­sier, tous deux diplô­més du mas­ter recherche en éco­no­mie de l’École poly­tech­nique, tra­vaillent acti­ve­ment au déve­lop­pe­ment de Pri­ce­Match, une start-up qui a ima­gi­né et créé une pla­te­forme de yield mana­ge­ment intel­li­gente et simple d’utilisation, à des­ti­na­tion des hôte­liers indépendants.

Six amis qui ont en com­mun le goût de l’aventure et du risque. « C’est très sti­mu­lant de tra­vailler pour Pri­ce­Match car nous avons conçu nous-mêmes un pro­duit que nous amé­lio­rons sans cesse au quotidien.

Chaque jour­née qui passe est une petite brique qui s’ajoute à notre pro­jet », explique Tan­crède, déve­lop­peur et direc­teur asso­cié chez Price- Match.

Engager la seconde révolution du yield management

Leur pro­jet ? Celui de conseiller l’hôtelier sur le prix opti­mal de sa chambre, en fonc­tion de la demande, afin d’augmenter ses reve­nus. Ce conseil repose sur le yield mana­ge­ment, une méthode de ges­tion déve­lop­pée aux États-Unis dans les années 1980.

Il s’agit d’un sys­tème ration­nel de cal­cul des prix qui per­met de mettre en adé­qua­tion, de façon opti­male, l’offre et la demande.

Pri­ce­Match n’a donc rien inven­té, mais l’entreprise entend bien enga­ger « la seconde révo­lu­tion du yield mana­ge­ment », dans l’hôtellerie, en l’industrialisant davan­tage et en le ren­dant plus acces­sible. Com­ment ? « Grâce au déve­lop­pe­ment d’un outil Web inno­vant que les ingé­nieurs de Pri­ce­Match ont entiè­re­ment conçu avec et pour des hôte­liers qui ne maî­trisent pas encore le yield mana­ge­ment », explique Raphaël, cofon­da­teur et direc­teur asso­cié de PriceMatch.

La plu­part des logi­ciels de ges­tion pro­po­sés aujourd’hui sur le mar­ché sont en effet des­ti­nés à des reve­nue-mana­gers pro­fes­sion­nels, tra­vaillant sou­vent pour de grands groupes hôte­liers. Dif­fi­ciles à mettre en place et peu intui­tifs, ces logi­ciels ne conviennent pas aux hôte­liers indépendants.

Un outil fait sur mesure, ergonomique et pratique

Plus concrè­te­ment, la pla­te­forme inven­tée par Pri­ce­Match est « un site Inter­net où chaque hôte­lier peut se connec­ter à un espace pri­vé où se trouve un calen­drier figu­rant les 90 nuits à venir et les recom­man­da­tions mises à jour en temps réel », résume Mat­thieu, qui a rejoint depuis deux mois la jeune socié­té en tant que développeur.

C’est un outil qui est donc très facile d’utilisation mais aus­si très rapide à mettre en place. Entiè­re­ment auto­ma­ti­sée, la pla­te­forme récu­père les don­nées et trans­met les nou­veaux tarifs pro­po­sés, après appro­ba­tion de l’hôtelier, vers les canaux de dis­tri­bu­tion. Un gain de temps appré­ciable pour les res­pon­sables d’hôtels qui gardent tou­jours la main sur leur poli­tique tarifaire.

De l’art d’utiliser les algorithmes

L'équipe de PriceMatchPour arri­ver à recom­man­der un prix opti­mal, les ingé­nieurs de Pri­ce­Match uti­lisent des algo­rithmes, c’est-à-dire des outils mathé­ma­tiques et éco­no­mé­triques com­plexes. Ça tombe bien, nos poly­tech­ni­ciens en sont friands. Ces algo­rithmes per­mettent d’obtenir un résul­tat pré­cis et sont capables de prendre en compte dans leurs cal­culs, en paral­lèle de la demande, de mul­tiples autres don­nées, propres à chaque hôtel, telles que l’historique des réser­va­tions, le taux d’occupation et prix moyens, les prix des concur­rents ou même des billets de trans­port, les évé­ne­ments, la météo, etc.

Tous ces cri­tères réunis per­mettent de savoir quand, com­ment et à quel prix les clients achèteront.

Une start-up opérationnelle

Com­po­sée aujourd’hui de seize membres, la jeune pousse gran­dit vite. Pour accom­pa­gner sa crois­sance, Pri­ce­Match vient ain­si de réa­li­ser une pre­mière levée de fonds d’un mil­lion d’euros. Déjà opé­ra­tion­nelle, la socié­té sus­cite l’intérêt de nom­breux hôte­liers.« Actuel­le­ment, une cen­taine de clients sont en train de tes­ter gra­tui­te­ment pen­dant deux mois notre pro­duit. Les retours sont très posi­tifs puisque nous avons réus­si à aug­men­ter leur chiffre d’affaires de 6 % à 15 %. Nous espé­rons col­la­bo­rer avec plus de 600 clients d’ici sep­tembre 2014. »

Raphaël, lui, pense qu’il faut avant tout « oser se lan­cer. Ensuite tout s’apprend sur le tas. » « Un poly­tech­ni­cien peut revê­tir de mul­tiples cas­quettes. J’ai étu­dié l’économie d’énergie, Mat­thieu a fait de la méca­nique et Raphaël s’est spé­cia­li­sé en mana­ge­ment de l’innovation.

À l’École poly­tech­nique, on nous donne toutes les cartes pour réus­sir notre ave­nir pro­fes­sion­nel », conclut Tancrède.

L’innovation encouragée à l’École polytechnique
par les masters IREN et PIC

Le master « Projet–Innovation–Conception »

Le master de recherche PIC « Projet-Innovation-Conception » est une formation diplômante tournée vers le management de projet innovant dans les entreprises. Cette formation de l’École polytechnique avec Mines ParisTech, HEC et Télécom ParisTech, en partenariat avec l’université Paris-Dauphine, est rattachée à la chaire de management de l’innovation de l’École polytechnique.
L’ambition du master PIC est de former des experts de l’implantation et du pilotage des processus d’innovation en les mobilisant dans le cadre d’une situation d’innovation réelle en entreprise tout au long du cursus.

Le master IREN (Industrie de réseaux et économie numérique)

La spécialité IREN a pour objectif de former des étudiants de haut niveau maîtrisant les principes de fonctionnement des industries de réseaux et de l’économie numérique, dotés de capacités d’analyse et de méthodologie permettant de suivre des phénomènes en forte évolution, soit dans l’univers de la recherche et de l’enseignement supérieur, soit à des postes opérationnels dans les entreprises, les administrations, les regroupements de consommateurs ou d’utilisateurs, les institutions de la régulation.
Il compte deux parcours (recherche et professionnel) et quatre spécialisations thématiques : économie numérique, innovation, industrie de réseaux, market design.

L’option entrepreneuriat,

mise en place dans le master par P. J. Benghozi (DR CNRS, professeur à l’École polytechnique, coresponsable du master IREN et membre du PREG-CRG) en partenariat avec Jean-Michel Dalle (directeur d’Agoranov, professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie, coresponsable du master et chercheur associé au PREG-CRG), représente une innovation pédagogique inédite et importante qui offre aux étudiants du master l’opportunité de suivre un parcours original, à côté des parcours traditionnels « recherche » et « professionnel ».
Elle offre un suivi adapté permettant aux étudiants de développer leur projet d’entrepreneuriat, sous la supervision d’enseignants et avec des objectifs de complétude de la formation, de qualité et de rigueur en tous points semblables à ceux des autres parcours.

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