Pour ne plus démotiver les inventeurs

Dossier : Fiscalité : les nouvelles formulesMagazine N°687 Septembre 2013
Par Georges De MONESTROL (54)
Par Jean-Marc DUBRUNFAUT (86)

Après avoir été la patrie incon­tes­tée de l’invention, la France ne cesse de recu­ler dans les pal­ma­rès mon­diaux du nombre de bre­vets. Para­doxe : pour aider l’invention, l’État fait de vrais efforts mais il les gâche avec une fis­ca­li­té com­plexe et excessive.

Même le fisc s’y perd

Le pre­mier pro­blème ren­con­tré par les inven­teurs est la com­plexi­té de la fis­ca­li­té de l’innovation. Le volume d’ouvrages tels que le mémen­to F. Lefebvre en donne une idée, sans même par­ler des coti­sa­tions sociales. Par leur com­plexi­té, leur manque de clar­té, leur évo­lu­tion constante (taux fluc­tuants et créa­tions de taxes nou­velles) et par­fois leur inco­hé­rence, les textes offi­ciels, truf­fés d’exceptions et de ren­vois, amènent les admi­nis­tra­tions elles-mêmes à en faire des inter­pré­ta­tions variables dans le temps et l’espace. Avec un effet anti­cons­ti­tu­tion­nel : d’une com­mune à l’autre, il n’y a pas éga­li­té devant l’impôt.

REPÈRES
S’il n’y avait le volet fis­cal, objet de cet article, le sort des inven­teurs indé­pen­dants sem­ble­rait assez enviable en France. Le pro­to­cole de Londres a réduit les frais de tra­duc­tion des bre­vets ; l’INPI leur accorde (comme aux PME) 50 % de réduc­tion sur les frais d’obtention du bre­vet fran­çais ; la lutte contre les contre­fa­çons s’améliore ; les centres régio­naux de l’INPI pro­diguent des conseils gra­tuits. Enfin, l’administration prend au sérieux leurs asso­cia­tions et les consulte régu­liè­re­ment sur l’évolution de la pro­prié­té industrielle.

Des prélèvements démotivants

Deuxième pro­blème, dont on ne don­ne­ra qu’une idée géné­rale en rai­son de la com­plexi­té pré­ci­tée, le niveau glo­bal de taxa­tion des inven­teurs. Celui qui détient un bre­vet sans l’exploiter lui-même peut gagner de l’argent en le cédant ou en en concé­dant des licences.

Un inven­teur peut payer plus que ce qu’il ne gagne

Ces reve­nus, après déduc­tion des frais réels ou for­fai­taires, sont, sous cer­taines condi­tions, impo­sables en PVLT (plus-values à long terme) donc à 16 %. Le total avec les 15,5% de CSG-CRDS serait encore sup­por­table (31,5%) si les royal­ties n’étaient en plus sou­mises à coti­sa­tions sociales. Car, pour l’administration, celui qui « licen­cie » ne serait-ce qu’une inven­tion est consi­dé­ré comme exer­çant une pro­fes­sion libé­rale donc lui devant envi­ron 28% de coti­sa­tions (mala­die, allo­ca­tions fami­liales, vieillesse, for­ma­tion, etc.).

Il n’est pas pos­sible de don­ner un chiffre pré­cis, car le cal­cul se com­plique avec, pour cer­taines caisses, des abat­te­ments, des par­ties for­fai­taires ou des taux variant sui­vant le niveau du revenu.

Cette ponc­tion a bien sûr pro­vo­qué de vives réac­tions, et même des pro­cès qui sont allés jusqu’en cas­sa­tion, mais en vain, la cour suprême ayant don­né rai­son à l’administration. Qui plus est, l’Urssaf qui est char­gée du recou­vre­ment peut récla­mer à l’inventeur une coti­sa­tion mini­male, même s’il ne gagne encore rien et même s’il est déjà assu­ré ailleurs. Ris­quer de payer plus qu’on ne gagne est décourageant.

Un taux glo­bal de près de 60%
Le total des pré­lè­ve­ments peut atteindre 60 % des royal­ties, ce qui est vrai­ment démo­ti­vant pour un reve­nu qu’il est dif­fi­cile et rare d’obtenir, et cela au prix de risques élevés.
Les frais de bre­vet, dont les très coû­teuses exten­sions à l’étranger puis les frais de pro­to­ty­page et d’essais, sou­vent indis­pen­sables, se chiffrent en dizaines de mil­liers d’euros, alors que la réus­site éco­no­mique ne récom­pense que 5% à 10% des déposants.

Choisir entre deux maux

La ces­sion de bre­vet est une solu­tion moins taxée puisque, étant per­çue en une fois, elle n’est pas assu­jet­tie aux coti­sa­tions sociales. Mais, en contre­par­tie du régime avan­ta­geux des PVLT, le fisc en refuse le lis­sage par une répar­ti­tion du reve­nu sur plu­sieurs exercices.

Et sur­tout, cette méthode est peu favo­rable à l’inventeur car la valeur mar­chande de son inven­tion est très sous-éva­luée en début d’exploitation. Il va donc évi­ter une taxa­tion exces­sive, mais bra­de­ra son invention.

Se mettre à son compte ?

Quand l’inventeur crée sa « boîte »
Il ren­contre trois obstacles :
1) la dif­fi­cul­té géné­rale à trou­ver des inves­tis­seurs (5 fois moins de busi­ness angels qu’en Grande-Bre­tagne) est décu­plée quand c’est sur un pro­duit entiè­re­ment nouveau ;
2) le love money, échap­pa­toire clas­sique au pro­blème pré­cé­dent, est inap­pli­cable en rai­son du niveau de dépenses dans l’innovation ;
3) les pro­fils du start-upper et de l’inventeur sont si dif­fé­rents que cumu­ler les deux talents est rarissime.

Le troi­sième pro­blème est celui de la créa­tion d’entreprise. Car cette voie, la seule favo­rable au plan fis­cal, est rare­ment pra­ti­cable pour les inven­teurs. Une aide fis­cale spé­ci­fique pour l’inventeur qui se lance mal­gré tout serait donc jus­ti­fiée, car si le pro­chain Dys­on était fran­çais, le fisc en serait le pre­mier bénéficiaire.

Quant au cré­dit d’impôt recherche, il est sim­ple­ment inac­ces­sible à l’inventeur alors que toute son acti­vi­té est, par défi­ni­tion, tour­née vers le déve­lop­pe­ment de nou­veaux produits.

Comparaison internationale

Le qua­trième pro­blème, le plus grave, est l’écart avec la fis­ca­li­té étran­gère. Le tableau ci-des­sous montre que la France est le mau­vais élève. Dans un monde fer­mé, cela ne ferait que frei­ner les inno­va­teurs mais, dans un monde ouvert, c’est sui­ci­daire car rien n’est plus facile à empor­ter dans ses bagages que ses idées.

Un écart avec les discours sur l’innovation

L’innovation n’est pas que le high-tech

La fis­ca­li­té sur l’invention ne reflète donc pas les dis­cours élo­gieux sur l’innovation. Le légis­la­teur méjuge l’apport à moyen terme des inven­teurs car il n’en voit que le poids éco­no­mique immé­diat (certes insi­gni­fiant), mais sur­tout il croit que seuls les pro­grès dis­rup­tifs et spec­ta­cu­laires ont de la valeur : récem­ment, un exa­mi­na­teur de l’INPI nous disait que le bre­vet du Post-it aurait été refu­sé en France faute de carac­tère inventif.

S’inspirer de l’Allemagne

C’est parce qu’elle n’a pas ce mal­thu­sia­nisme des idées, ce mépris du concret que l’Allemagne a déve­lop­pé ce Mit­tel­stand que la France lui envie mais que son fisc n’aide pas à imiter.

Car si, en théo­rie, les aides fis­cales (CIR ou CICE) s’appliquent à toutes les recherches, en pra­tique, elles béné­fi­cient sur­tout à celles de long terme ou à gros bud­gets, alors que l’Allemagne innove par le biais de ses ETI (entre­prise de taille inter­mé­diaire) et de ses indé­pen­dants dans des domaines aus­si clas­siques que la mécanique.

Com­pren­dra-t-on un jour qu’il n’y a pas d’innovations moins nobles que d’autres ?

La baisse constante du nombre de bre­vets attri­bués à des per­sonnes phy­siques (28% des demandes fran­çaises en 2002, 15% en 2011) est sans rap­port avec la créa­ti­vi­té incom­pa­rable de notre pays.

Si l’un de ses diri­geants déci­dait de sup­pri­mer l’assujettissement contre-pro­duc­tif, injuste et d’un rap­port infime des inven­teurs à l’Urssaf, il enver­rait un signal fort.

Tableau établi par Jean-Marc Dubrunfaut : « Fiscalité comparée » dans différents pays

États-Unis Royaune-Uni Pays-Bas France Alle­magne Japon Suisse
Sociétés​
amor­tis­se­ment des frais de brevets
frais de création oui (5 ans) ? non mais repor­table ad vitam1 oui (5 ans) non oui (8 ans) oui (5 ans)
frais d’ac­qui­si­tion oui (15 ans) oui sous conditions non mais repor­table ad vitam oui (5 ans)5 oui (8 ans) oui (8 ans) oui (5 ans)
impo­si­tion des plus-values nettes
conces­sion de licence taux de droit com­mun (35%) taux nor­mal d’IS, à savoir :
– 10% sur les pre­miers 10 k£
– 22,5% sur les 40 k£ suivants
– 20% sur les 250 k£ suivants
– 32,5% sur les 1 200 k£ suivants
– 30% au-delà
taux de droit com­mun (30% jus­qu’à 22,5 k€; 35 % au delà) taux de droit com­mun (36,43%) ou, sous condi­tions, régime des PVLT (20,76 %)7 taux nor­mal d’IS (25% + 5,5%) taux nor­mal d’IS (22 à 33 % + 5
à 7% + 10%)
taux nor­mal d’IS (24,18%) sur 20% ou 100% selon le cas9
ces­sion de brevet taux nor­mal d’IS (33,33%) + contri­bu­tion addi­tion­nelle (6%) + CSBS (contri­bu­tion sociale sur les béné­fices des socié­tés) (3,3%) taux nor­mal d’IS (24,18%)
Inven­teurs salariés
Impo­si­tion du com­plé­ment de salaire taux nor­mal d’IR (35%) taux nor­mal d’IR4, à savoir :
– 0% sur les pre­miers £ 4 535
– 10% sur les £ 1 880 suivants
– 22% jusqu’à £ 27 520 000
– 40% au-delà de £ 27 520 000
taux nor­mal d’IR (52%) * pour les inven­tions de mission,
taux nor­mal d’IR (53,25 %)
* pour les autres, com­plé­ment de salaire taxé en BNC (16% + CSG, CRDS, SS) + taxa­tion de la part éven­tuelle des licences (cf. inven­teurs indépendants)
taux nor­mal d’IR (48,5% + 5,5%) taux nor­mal d’IR (37% + 13%) sur une assiette pon­dé­rée13 taux nor­mal d’IR (43%)
Inven­teurs indépendants
amor­tis­se­ment des frais de brevets
frais de création oui (5 ans) ? non mais repor­table (8 ans) non mais repor­table (10 ans)6 non oui (8 ans) ?
frais d’ac­qui­si­tion oui (15 ans) ? non mais repor­table (8 ans) non mais repor­table (10 ans)6 oui (8 ans) oui (8 ans) ?
impo­si­tion des plus-values nettes
conces­sion de licence impo­si­tion en tant que reve­nus ordi­naires (35%) taux nor­mal d’IR4, à savoir :
– 0 % sur les pre­miers £ 4 535
– 10 % sur les £ 1 880 suivants
– 22 % jusqu’à £ 27 520 000
– 40 % au-delà de £ 27 520 000
tim­po­si­tion en tant qu’ac­ti­vi­té indus­trielle et com­mer­ciale (31,5%) IR au taux réduit (16%) + pré­lè-vements sociaux (15,5%) + coti­sa­tions sociales (cf. article) taux nor­mal d’IR (48,5% + 5,5%) taux nor­mal d’IR (37% + 13%) après abat­te­ment de 2,9 M¥ taux nor­mal d’IR (43%)
ces­sion de brevet régime fis­cal des plus-values à long terme (20%) taux de droit com­mun (30% jus­qu’à 22,5 k€; 35% au delà) IR au taux réduit (16%) + pré­lè-vements sociaux (15,5%)10 taux nor­mal d’IR (48,5% + 5,5%)
(exo­né­ra­tion totale si le bre­vet est cédé plus d’1 an après son achat)
taux nor­mal d’IR (37% + 13%) après abat­te­ment de 500 000 ¥14
taxes s’ap­pli­quant à tous (toute per­sonne physique/morale)​
TVA (conces­sion ou cession) exo­né­ra­tion complète pres­ta­tions de ser­vices (17,5%) taux nor­mal (19%) taux nor­mal (20,6%)11 pres­ta­tions de ser­vices (7%) pas de TVA pres­ta­tions de ser­vices (7,6%)
ISF pas d’ISF pas d’ISF pas d’ISF exo­né­ra­tion sous condi­tions12 pas d’ISF pas d’ISF pas d’ISF
coti­sa­tions sociales 7,3% prs phy. 7,7% prs mor. 7,3% prs phy. 12,2% prs mor. pas de coti­sa­tions sociales2 cf. texte de l’article pas de coti­sa­tions sociales pas de coti­sa­tions sociales pas de coti­sa­tions sociales
mesures incitatives​
sous condi­tions, réduc­tions d’im­pôts sur les rede­vances per­çues par les entreprises abat­te­ment sur tout salaire ver­sé par une entre­prise dans la R&D : 40% jusqu’à 90k€; 13 % au delà
+
sys­tème de « Ruling« 3
cré­dit d’impôt recherche (réser­vé aux entre­prises): 30% des dépenses de recherche et déve­lop-pement15 cré­dit d’impôt recherche (toutes per­sonnes phy­siques ou morales) :
15% de ce qui dans les frais de recherches dépasse un cer­tain mon­tant (le « mon­tant standard »)
sys­tème de « ruling« 9
mesures ciblées​
« R&D tax relief » (CIR de 225% pour les PME), « ATL Cre­dit » (CIR amé­lio­ré pour les grandes socié­tés), « patent box » (taux de 10% si l’in­ven­tion est anglaise) FCPI8 : en plus des avan­tages habi­tuels accor­dés aux FCPR, réduc­tion d’im­pôt égale à 25 % des ver­se­ments effec­tués pen­dant l’année pour un hob­byiste (par­ti­cu­lier qui invente à l’oc­ca­sion), les plus-values nettes tirées d’un bre­vet sont tota­le­ment exo­né­rées (pertes nettes non déductibles) pour les PME, le CIR est de 10% sur la tota­li­té des dépenses au lieu de 15% sur une par­tie (cf. ci-des­sus) et son pla­fond est de 15% de l’IS au lieu de 12%
En l’ab­sence de men­tion contraire, tous les taux d’im­po­si­tion indi­qués sont les taux maximaux
1. des réduc­tions sup­plé­men­taires (de 3% à 25% du mon­tant inves­ti) sont accor­dées si les recherches concernent l’en­vi­ron­ne­ment et/ou la maî­trise de l’énergie.
2. sauf sur reve­nus salariaux
3. même prin­cipe géné­ral qu’en Suisse : les rede­vances reçues par une socié­té néer­lan­daise pra­ti­quant la sous-licence de bre­vets sont exo­né­rées à 93%.
4. avec la pos­si­bi­li­té pour tout résident bri­tan­nique d’in­té­grer un sixième des gains réa­li­sés dans son salaire de l’an­née concer­née et dans ceux des cinq années sui­vantes. Les non rési­dents ne peuvent deman­der qu’un éta­le­ment du paie­ment sur six ans, ce qui est moins favo­rable en rai­son de la progressivité.
5. par tolé­rance admi­nis­tra­tive car le prin­cipe est plu­tôt d’a­mor­tir sur la durée d’utilisation effective
6. les per­sonnes phy­siques peuvent choi­sir entre l’im­pu­ta­tion des frais réels ou d’un for­fait de 30%
7. le régime des PVLT (plus-values à long terme) est un régime de faveur réser­vé aux conces­sions de licences (les ces­sions de bre­vets en sont expli­ci­te­ment exclues) et sou­mis à plu­sieurs condi­tions par­mi les­quelles ne pas avoir acquis le bre­vet depuis moins de 2 ans, ne pas tirer les reve­nus de licence d’une ces­sion à une enti­té ayant des liens avec le cédant, ne pas avoir comme acti­vi­té le com­merce de tech­no­lo­gies, ne pas redis­tri­buer les rede­vances per­çues… Il est même condi­tion­né par l’é­tat du bud­get natio­nal (la RSPVLT, « réserve spé­ciale des plus-values à long terme » ne doit pas être épuisée).
8. le FCPI (Fonds com­muns de pla­ce­ment dans l’in­no­va­tion) est un FCPR (Fonds Com­mun de Pla­ce­ment à Risques) consti­tué à au moins 60% de titres de socié­tés non cotées consi­dé­rées comme inno­vantes. Sont consi­dé­rées comme inno­vantes les socié­tés ayant réa­li­sé au cours des 3 der­niers exer­cices une dépense cumu­lée de R&D égale à au moins le tiers du C.A. le plus éle­vé réa­li­sé au cours de ces exer­cices ou jus­ti­fiant du carac­tère inno­vant des pro­duits ou pro­cé­dés utilisés.
9. une per­sonne morale ayant uni­que­ment une acti­vi­té admi­nis­tra­tive en Suisse (avec éven­tuel­le­ment une acti­vi­té com­mer­ciale à l’étranger) est qua­li­fiée de « socié­té auxi­liaire ». C’est le cas, en par­ti­cu­lier, d’une socié­té concé­dant des sous-licences d’exploitation à des filiales étran­gères appar­te­nant au même groupe qu’elle. Les socié­tés rele­vant de ce régime peuvent obte­nir un « ruling » de l’administration, c’est-à-dire un accord entre le contri­buable et l’administration fis­cale, ce qui per­met, entre autres, d’exo­né­rer d’impôt can­to­nal 80% des reve­nus de source étran­gère (dont les reve­nus de licences). De plus, cer­tains can­tons renoncent tota­le­ment à la part can­to­nale de l’IS.
10. mais s’il existe un lien de dépen­dance entre l’inventeur cédant et l’entreprise ces­sion­naire (c’est-à-dire si l’in­ven­teur détient direc­te­ment ou indi­rec­te­ment la majo­ri­té du capi­tal de l’entreprise ou y exerce un pou­voir de déci­sion), le fruit de la ces­sion des bre­vets est impo­sable au taux mar­gi­nal de l’IR de l’inventeur.
11. les inven­teurs indé­pen­dants peuvent béné­fi­cier, si leur chiffre d’affaires ne dépasse pas un cer­tain pla­fond, du régime de fran­chise en base de TVA. Ce régime a pour effet de dis­pen­ser le contri­buable de la décla­ra­tion et du paie­ment de la TVA et d’en faire un « assu­jet­ti non rede­vable ». En revanche, une ces­sion de bre­vet est sou­mise à TVA dans tous les cas « car elle consti­tue par nature une acti­vi­té éco­no­mique », même si elle pré­sente un carac­tère unique et non reproductible.
12. cf. Art. 885 I, 3e ali­néa du CGI ain­si que Inst. 28 avril 1989, 7 R‑1–89, n°147 ; D. adm. 7 S‑3432, n°5, 1er octobre 1999
13. addi­tion du com­plé­ment de rému­né­ra­tion ver­sé par l’employeur dimi­nué de 500 000 ¥ puis divi­sé par 2 et des éven­tuelles rétro­ces­sions par la socié­té des rede­vances per­çues par elle, sans aucun abattement
14. après abat­te­ment, cette somme est encore réduite de 50% si la per­sonne est le créa­teur du bre­vet ou s’il l’a acquis plus de 5 ans avant.
15. ce taux a chan­gé plu­sieurs fois ; la der­nière ver­sion (avril 2013) est décrite dans :
http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/CIR/58/6/CIR-03–12_vweb_212586.pdf

10 Commentaires

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serge.delwasserépondre
15 septembre 2013 à 16 h 17 min

j’ai plus simple
jean-marc,
mer­ci pour ton article qui m’ouvre un domaine que je ne soup­çon­nais pas
il te reste tou­jours la solu­tion de mon­ter une boîte à Hong-Kong – ou Cal­ga­ry – et lui appor­ter l’in­ven­tion. C’est elle qui com­mer­cia­lise les bre­vets, et tu te retrouves sou­mis à la fis­ca­li­té locale que je ne connais pas mais dont je suis prêt à parier qu’elle est net­te­ment plus aimable.
amitiés
serge

Phi­lippe VINCENT (X61)répondre
17 septembre 2013 à 11 h 07 min

Le régime du cal­cul du CIR en France à actualiser.

J’ai rele­vé une erreur impor­tante dans le tableau de com­pa­rai­son éta­bli par Jean-Marc Dubrun­faut, dans le pavé « mesures inci­ta­tives », colonne France : La men­tion : « cré­dit d’impôt recherche (réser­vé aux entre­prises): 50% de l’é­cart entre les dépenses de recherche de l’an­née et la moyenne de celles des 2 années pré­cé­dentes » me semble cor­res­pondre au régime datant de 7 ou 8 ans au moins. Il n’y a plus de réfé­rence à un quel­conque accrois­se­ment par rap­port à des années pré­cé­dentes. Le taux est de 40% (1ère année d’ap­pel au CIR), 35% (2e année), puis, pour les années sui­vantes, 30% des dépenses de R & D. Par ailleurs,


Il fau­drait ajou­ter à cet excellent article l’ef­fet dis­sua­sif en France du com­por­te­ment du fisc qui, non seule­ment véri­fie sys­té­ma­ti­que­ment les Entre­prises au bout de 3 ans de béné­fice du CIR (contrôle sur 3 années consé­cu­tives), mais adopte une atti­tude de « pré­somp­tion de culpa­bi­li­té » en s’a­char­nant à prou­ver coûte que coûte que les dépenses ne sont pas éligibles.


J’en ai fait l’ex­pé­rience coû­teuse en temps per­du (mis bouts à bouts, plu­sieurs mois!), même si ma per­sé­vé­rance a été payante au bout du compte. Cela m’a pous­sé à écrire l’ar­ticle paru dans le numé­ro d’a­vril 2012 de La Jaune et la Rouge sous le titre : « Il faut sau­ver le sol­dat PME ».

Phi­lippe VINCENT (61)

jean-marc.dubrunfautrépondre
18 septembre 2013 à 12 h 54 min
– En réponse à: Philippe VINCENT (X61)

CIR et contrôles

Bon­jour Philippe,

Tu as rai­son, le CIR est sans cesse rema­nié (en gros, tous les 2 ans). C’est ain­si que les taux que tu indiques (40%, 35% et 30%) sont entrés en vigueur le 1er Jan­vier 2011 mais ont dis­pa­ru le 31 décembre 2012 pour un taux unique de 30%. Encore un exemple de cette insup­por­table « bou­geotte » légis­la­tive dénon­cée dans l’article.

Je te rejoins aus­si sur la pro­li­fé­ra­tion des contrôles et redres­se­ments depuis début 2013. J’ai été mar­qué, cet été, par le « Good Mor­ning Busi­ness » consa­cré par BFM à ce sujet (aller sur http://www.bfmtv.com/economie/guy-mamou-mani-le-fisc-mise-controles-credit-dimpot-recherche-recuperer-largent-588372.html et bien écou­ter les anec­dotes à 4′40″ et à 7′20″). .

JMarc

Jean-Marc DUBRUNFAUT (86)répondre
18 septembre 2013 à 8 h 00 min

Bon­jour Philippe,

Bon­jour Philippe,

Tu as rai­son, le CIR est sans cesse rema­nié (en gros, tous les 2 ans). C’est ain­si que les taux que tu indiques (40%, 35% et 30%) sont entrés en vigueur le 1er Jan­vier 2011 mais ont dis­pa­ru le 31 décembre 2012 pour un taux unique de 30%. Encore un exemple de cette insup­por­table « bou­geotte » légis­la­tive dénon­cée dans l’article.

Je te rejoins aus­si sur la pro­li­fé­ra­tion des contrôles et redres­se­ments depuis début 2013. J’ai été mar­qué, cet été, par le « Good Mor­ning Busi­ness » consa­cré par BFM à ce sujet (aller sur http://www.bfmtv.com/economie/guy-mamou-mani-le-fisc-mise-controles-credit-dimpot-recherche-recuperer-largent-588372.html et bien écou­ter les anec­dotes à 4′40″ et à 7′20″).

Jean-Marc DUBRUNFAUT (86)répondre
5 mars 2014 à 17 h 26 min

Et voi­ci ce que fait la

Et voi­ci ce que fait la Bel­gique : http://www.droit-technologie.org/actuality-1601/deduction- fiscale-pour-revenus-de-brevets-les-petites-entreprises-be.html

jean-marc.dubrunfautrépondre
27 avril 2014 à 9 h 03 min

Et voi­ci ce que fait la Belgique

Et voi­ci ce que fait la Bel­gique : http://www.droit-technologie.org/actuality-1601/deduction- fiscale-pour-revenus-de-brevets-les-petites-entreprises-be.html

jean-marc.dubrunfautrépondre
27 avril 2014 à 9 h 06 min

Bon­jour Philippe,

Bon­jour Phi­lippe, Tu as rai­son, le CIR est sans cesse rema­nié (en gros, tous les 2 ans). C’est ain­si que les taux que tu indiques (40%, 35% et 30%) sont entrés en vigueur le 1er Jan­vier 2011 mais ont dis­pa­ru le 31 décembre 2012 pour un taux unique de 30%. Encore un exemple de cette insup­por­table « bou­geotte » légis­la­tive dénon­cée dans l’ar­ticle. Je te rejoins aus­si sur la pro­li­fé­ra­tion des contrôles et redres­se­ments depuis début 2013. J’ai été mar­qué, cet été, par le « Good Mor­ning Busi­ness » consa­cré par BFM à ce sujet (aller sur http://www.bfmtv.com/economie/guy-mamou-mani-le-fisc-mise-controles-credit-dimpot-recherche-recuperer-largent-588372.html et bien écou­ter les anec­dotes à 4′40″ et à 7′20″).

CAHUZAC Georgesrépondre
22 juillet 2017 à 18 h 48 min

sta­tut de l’in­ven­teur per­sonne phy­sique lors d’une recherche
Il semble qu’il n’est pas pré­vu qu’une per­sonne phy­sique soit un inven­teur et par­ti­cipe au déve­lop­pe­ment de son inven­tion dans un pro­jet de recherche uni­ver­si­taire. S’il a un sta­tut de prof cher­cheur , il est payé. S’il est sala­rié d’une entre­prise, cette entre­prise doit contri­buer aux dépenses occa­sion­nées par le déve­lop­pe­ment de cette inven­tion. Mais s’il n’est pas sala­rié d’une entre­prise et pos­sède un bre­vet d’in­ven­tion, quel peut être son sta­tut et com­ment peut-on lui rem­bour­ser ses frais de dépla­ce­ment, sans par­ler de tous les autres frais ?

MARTIN Clauderépondre
14 mai 2018 à 3 h 05 min

décla­ra­tion reve­nus de licences
Bon­jour,
Je suis retrai­té depuis décembre 2016, après 23 de ma car­rière en tant que sala­rié, puis le der­nier tiers comme ingé­nieur indé­pen­dant (libé­ral). Je conti­nue à tou­cher en 2017 des com­mis­sions sur un bre­vet déve­lop­pé pour et rétro­cé­dé à une socié­té du domaine paramédical.
Com­ment décla­rer ces reve­nus sur l’imprimé ?
cordialement
CM 

franckrépondre
4 juillet 2022 à 9 h 37 min

excellent article par­fai­te­ment lucide sur la situa­tion réelle et concrete de l’in­ven­teur Fran­cais… decou­ra­geant est un euphémisme…

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