Polytechniciens et rues de Paris

Dossier : Libres ProposMagazine N°553 Mars 2000Par : Jacques DEJEUMONT (47)

Ayant entre­pris d’analyser sys­té­ma­ti­que­ment des patro­nymes figu­rant sur les plaques des rues de Paris, je dis­pose actuel­le­ment d’environ 2 500 fiches, cha­cune d’entre elles cor­res­pon­dant à un patro­nyme. Ces fiches contiennent les ren­sei­gne­ments sui­vants : vie de l’intéressé, nom de la rue cor­res­pon­dante, année de désignation.

Un élé­ment très impor­tant dans ce tra­vail est l’année de dési­gna­tion de la rue. À ce sujet, il paraît utile de pré­ci­ser le pro­ces­sus actuel de dési­gna­tion, qui est du res­sort de la mai­rie de Paris.

Le cabi­net du maire de Paris reçoit chaque année de nom­breuses demandes éma­nant de veuves, d’admirateurs, d’associations d’anciens com­bat­tants, d’ambassades, etc., dési­rant immor­ta­li­ser le sou­ve­nir d’un dis­pa­ru. Pour chaque nou­vel espace, le cabi­net du maire de Paris extrait de ces demandes un seul nom.

Les cri­tères exi­gés sont les suivants

  • être décé­dé depuis au moins cinq années,
  • être sou­te­nu par un nombre impor­tant de demandes,
  • avoir dans la mesure du pos­sible, un lien avec Paris,
  • s’être illus­tré dans les domaines de la culture, de la poli­tique, de la défense ou de l’industrie.


La pro­po­si­tion est alors sou­mise à une com­mis­sion de déno­mi­na­tion de vingt membres, pré­si­dée par l’adjoint char­gé de l’urbanisme. Elle com­porte un pro­jet de dési­gna­tion, avec expo­sé des motifs et plan de situation.

Les choix de la com­mis­sion sont ensuite sou­mis aux conseils d’arrondissement, puis votés par le Conseil de Paris. Le maire de Paris signe enfin l’arrêté muni­ci­pal fai­sant office d’acte de baptême.

Entre 1974 et 1994, envi­ron 500 dési­gna­tions nou­velles ont été faites, soit en moyenne 24 dési­gna­tions par an.

Cer­taines de ces dési­gna­tions, issues du sys­tème démo­cra­tique expo­sé ci-des­sus, sur­prennent. Citons par exemple, en 1975, les dési­gna­tions, dans le XIXe arron­dis­se­ment, d’une allée Diane-de-Poi­tiers et d’une allée Gabrielle‑d’Estrées. On a sans doute jugé que ces deux dames s’étaient illus­trées dans le domaine de la politique…

Avant la mise en œuvre de ce sys­tème, il semble que les dési­gna­tions aient été faites de manière plus libre. En par­ti­cu­lier, la règle des cinq années a sou­vent été trans­gres­sée, prin­ci­pa­le­ment pour des rai­sons poli­tiques, et cer­tains per­son­nages ont don­né leur nom à une voie de leur vivant.

En 1912 : ave­nue Alphonse-XIII (mort en 1941).

En 1918 :

  • ave­nue Pierre‑Ier-de-Ser­bie (mort en 1921),– ave­nue du Pré­sident-Wil­son (mort en 1924),
  • cours Albert‑Ier (mort en 1934),
  • ave­nue Georges‑V (mort en 1936).


La période du second Empire a été très riche en dési­gna­tions : maré­chaux et géné­raux d’Empire, bien sûr, mais aus­si artistes divers, fran­çais et étran­gers. Les tra­vaux d’Haussmann ont évi­dem­ment joué un rôle impor­tant dans ces dési­gna­tions nom­breuses. Les choix ont en géné­ral été judi­cieux, don­nant une consé­cra­tion jus­ti­fiée aux per­son­nages désignés.

Ce n’est pas tou­jours le cas dans les époques pré­cé­dant le second Empire, en par­ti­cu­lier pour les dési­gna­tions faites sous l’ancien Régime.

Un fait mérite d’être signa­lé, qui nous fait hon­neur : par­mi les patro­nymes figu­rant sur les plaques des rues de Paris, 8 % sont étran­gers, ce qui est énorme. L’Italie est en tête avec 48 dési­gna­tions, sui­vie par les États-Unis (26 dési­gna­tions), la Grande-Bre­tagne (23 dési­gna­tions), l’Allemagne (18 dési­gna­tions), etc.

J’ai pen­sé qu’il pou­vait être inté­res­sant d’extraire, comme sous-ensemble du fichier géné­ral, une liste des poly­tech­ni­ciens qui ont leurs noms sur les plaques des rues de Paris.

POLYTECHNICIENS ET RUES DE PARIS
LISTE DES X CONCERNÉS Pro­mo ANNÉE DE DÉSIGNATION
1. Chef d’É​tat
CARNOT, M​arie, Fran­çois, Sadi 1837–1894 1857 Ave­nue Sadi Carnot 
vil­la Sadi Carnot 
XVe
XIXe
vers
1895
2. Mili­taires
ARCHINARD, Louis 1850–1932 1868 Rue du géné­ral Archinard XVIIe 1946
AVIA, Pierre 1888–1956 1907 Rue du colo­nel Pierre Avia XVe 1975
BIZOT, Michel, Brice 1795–1855 1811 Ave­nue du géné­ral Michel Bizot XIIe 1864
BOSQUET, Pierre, Jean, François 1810–1861 1829 Ave­nue, rue et vil­la Bosquet VIIe 1864
CLERGERIE, Jean-Baptiste 1854–1927 1874 Rue du géné­ral Clergerie XVIe 1829
COURBET, Amé­dée, Ana­tole, Prosper 1827–1885 1847 Rue de l’amiral Courbet XVIe
DENFERT-ROCHEREAU, Pierre, Phi­lippe, Aristide 1823–1878 1842 Ave­nue et place Denfert-Rochereau XIVe 1879
DUVIVIER, Fran­ciade, Fleurus 1794–1848 1812 Rue Duvivier VIIe 1860
ESTIENNE, Jean-Bap­tiste, Eugène 1860–1935 1880 Rue du géné­ral Estienne XVIe 1957
FAIDHERBE, Louis, Léon, César 1818–1889 1838 Rue Faidherbe XIe 1899
FAYOLLE, Émile 1852–1928 1873 Ave­nue du maré­chal Fayolle XVIe 1931
FERRIÉ, Gustave 1868–1932 1887 Ave­nue du géné­ral Ferrié VIIe 1932
FOCH, Ferdinand 1851–1929 1871 Ave­nue Foch XVIe 1929
GOURGAUD, Gaspard 1783–1852 1799 Ave­nue Gourgaud XVIIe 1859
JOFFRE, Joseph, Jacques, Césaire 1852–1931 1869 Place Joffre VIIe 1933
LAMORICIÈRE, Chris­tophe, Louis, (JUCHAULT DE) 1806–1865 1824 Ave­nue Lamoricière XIIe 1932
LEMONNIER, Émile, René 1893–1943 1912 Ave­nue du géné­ral Lemonnier Ier 1957
MAUNOURY, Joseph 1847–1923 1867 Ave­nue du maré­chal Maunoury XVIe 1929
MORTENOL, Sos­thène, Héli­dore, Camille 1859–1930 1880 Rue du com­man­dant Mortenol Xe 1984
NIEL, Adolphe 1802–1869 1821 Ave­nue et vil­la Niel XVIIe 1875
THOLOSÉ (DE), Henri 1781–1859 1797 Rue Tholosé XVIIIe 1877
VANEAU, Louis, Marie, Anne 1811–1830 1829 Rue et cité Vaneau VIIe 1830
3. Poli­tiques
CHABROL DE VOLVIC, Jacques, Joseph, Gaspard 1779–1843 1794 Rue et cité de Chabrol XIe 1822
DAUTRY, Raoul, François 1880–1951 1900 Place Raoul Dautry XVe 1967
GOUIN, Ernest, Alexandre 1815–1885 1834 Rue Ernest Gouin XVIIe 1933
LE PLAY, Pierre, Guillaume, Frédéric 1806–1882 1825 Ave­nue Fré­dé­ric Le Play VIIe 1927
LOUCHEUR, Louis, Albert, Joseph 1872–1931 1890 Rue Louis Loucheur XVIIe 1932
ROQUES, Pierre, Auguste 1857–1920 1875 Rue du géné­ral Roques XIVe 1933
ROUSSEAU, Paul, Armand 1835–1896 1854 Ave­nue Armand Rousseau XIIe 1931
4. Phi­lo­sophes
COMTE, Isi­dore, Auguste, Marie, Fran­çois, Xavier 1798–1857 1814 Rue Auguste Comte VIe 1885
RENOUVIER, Charles 1815–1903 1834 Rue Charles Renouvier XXe 1907
5. Ingé­nieurs
ALPHAND, Jean, Charles, Adolphe 1817–1891 1835 Ave­nue Alphand XVe 1907
ARMAND, Louis, François 1905–1971 1924 Rue et cours Louis Armand XVe 1977
BELGRAND, Marie, Fran­çois, Eugène 1810–1878 1829 Rue Belgrand XXe 1879
BERTIN, Louis, Émile 1840–1903 1858 Rue Émile Bertin XVIIe 1934
BIENVENÜE, Ful­gence, Marie, Auguste 1852–1936 1870 Place Bienvenüe XVe 1933
CITROËN, André, Gustave 1878–1935 1898 Quai André Citroën XVe 1958
DEPORT, Joseph, Albert 1846–1926 1866 Rue du lieu­te­nant-colo­nel Deport XVe 1932
DURAND-CLAYE, Alfred, Augustin 1841–1888 1861 Rue Alfred Durand-Claye XIVe 1887
EMMERY, Hen­ri, Charles 1789–1842 1805 Rue Emmery XXe 1863
FORESTIER, Jean, Charles, Nicolas 1861–1930 1880 Square Charles, Nico­las, Forestier XIIIe 1998
FRANQUET DE FRANQUEVILLE, Albert, Charles 1809–1876 1827 Rue de Franqueville VIIIe 1904
JULLIEN, Pierre, Alexandre, Adolphe 1803–1879 1821 Rue Adolphe Jullien Ier 1903
LAMÉ (dit DE LA DROITIÈRE), Gabriel 1795–1870 1814 Rue Gabriel Lamé XIIe 1885
LE CHATELIER, Louis 1815–1873 1834 Rue Le Chatelier XVIIe 1881
MILLE, Adolphe, Auguste 1812–1894 1832 Rue Adolphe Mille XIXe 1904
NAVIER, Claude, Louis, Marie, Henri 1785–1836 1802 Rue Navier XIVe 1885
PERDONNET, Jean, Albert, Vincent, Auguste 1801–1867 1821 Rue Perdonnet Xe 1868
PETIET, Napo­léon, Félix 1813–1871 1829 Rue Petiet XVIIe 1905
POLONCEAU, Antoine, Rémy 1778–1847 1796 Rue Polonceau XVIIIe 1848
RÉSAL, Louis, Jean, Vic­tor, Âme 1854–1919 1872 Rue Résal XIIIe 1934
SÉJOURNÉ, Aignan, Paul, Marie, Joseph 1851–1939 1871 Rue Paul Séjourné VIe 1953
VICAT, Louis, Joseph 1786–1861 1804 Rue Léon Vicat XVe 1965
6. Mathé­ma­ti­ciens
CAUCHY, Augus­tin, Louis 1789–1857 1805 Rue Cauchy XVe 1881
CHASLES, Michel 1793–1880 1812 Rue Michel Chasles XIIe 1900
CORIOLIS, Gas­pard, Gustave 1792–1843 1808 Rue Coriolis XIIe 1889
HERMITE, Charles 1822–1901 1842 Rue Charles Hermite XVIIIe 1992
LIOUVILLE, Joseph 1809–1882 1825 Rue Joseph Liouville XVe 1943
OCAGNE (D’), Phil­bert, Maurice 1862–1938 1880 Ave­nue Mau­rice d’Ocagne XIVe 1956
POINCARÉ, Jules, Henri 1854–1912 1873 Rue Hen­ri Poincaré XXe 1912
POINSOT, Louis 1777–1859 1794 Rue Poinsot XIVe 1864
POISSON, Simon, Denis 1781–1840 1798 Rue Denis Poisson XVIIe 1907
PONCELET, Victor 1788–1867 1807 Rue et pas­sage Poncelet XVIIe 1868
7. Phy­si­ciens
BECQUEREL, Antoine, César 1788–1878 1805 Rue Becquerel XVIIIe 1875
BIOT, Jean-Baptiste 1774–1802 1794 Rue Biot XVIIe 1864
CLAPEYRON, Benoît, Paul, Émile 1799–1864 1816 Rue Clapeyron VIIIe 1867
DULONG, Pierre, Louis 1785–1838 1801 Rue Dulong XVIIe 1864
FRESNEL, Augus­tin, Jean 1788–1827 1804 Rue Fresnel XVIe 1877
MALUS, Étienne, Louis 1775–1812 1794 Rue Malus Ve 1881
8. Chi­miste
GAY, Louis, Joseph 1778–1850 1797 Rue Gay-Lussac Ve 1804
9. Astro­nomes
ARAGO, Domi­nique, Fran­çois, Jean 1786–1853 1803 Bou­le­vard Arago XIIIe 1864
LE VERRIER, Urbain, Jean, Joseph 1811–1877 1831 Rue Le Verrier VIe 1888
10. Aéro­nautes
FERBER, Louis, Ferdinand 1862–1909 1882 Rue du capi­taine Ferber XXe 1915
NOGUÈS, Mau­rice, Charles, Richard 1889–1934 1909 Rue Mau­rice Noguès XIVe 1959
RENARD, Charles 1847–1905 1866 Rue du colo­nel Renard XVIIe 1939
11. Éco­no­mistes
CONSIDÉRANT, Vic­tor, Prosper 1808–1893 1826 Rue Vic­tor Considérant XIVe 1894
RUEFF, Jacques, Léon 1896–1978 1919S Place Jacques Rueff VIIe 1984
SAUVY, Alfred, Marie, Louis, Bernard 1898–1990 1920S Place Alfred Sauvy XVe 1998
12. Résis­tant
ESTIENNE D’ORVES (D’), Hen­ri, Louis, Honoré 1901–1941 1921 Place d’Estienne d’Orves IXe 1944

Commentaires

Il me paraît utile d’apporter quelques pré­ci­sions sur cer­tains poly­tech­ni­ciens, dont les acti­vi­tés sont peut-être mal connues.

Ces élé­ments très suc­cincts doivent per­mettre au moins de situer le personnage.

  • Bos­quet a par­ti­ci­pé à la conquête de l’Algérie et à la guerre de Cri­mée (Alma, Inker­mann, Sébas­to­pol). Il a été bles­sé à Mala­koff et est deve­nu maré­chal de France et séna­teur en 1856.
  • Archi­nard a suc­cé­dé en 1888 à Gal­lie­ni comme com­man­dant du Haut- Séné­gal et du Niger, et assu­ré la pré­sence de la France au Sou­dan en 1891.
  • Michel Bizot a com­man­dé l’École poly­tech­nique. Il a été tué à Sébastopol.
  • Cler­ge­rie a été chef d’état-major du gou­ver­ne­ment mili­taire de Paris, en 1914.
  • Duvi­vier a par­ti­ci­pé à la conquête de l’Algérie, et a été tué en juin 1848, en com­bat­tant l’insurrection.
  • Gour­gaud, offi­cier d’ordonnance de Napo­léon, a accom­pa­gné l’Empereur à Sainte-Hélène. Il a été nom­mé lieu­te­nant-géné­ral en 1845 par Louis-Phi­lippe, et élu à l’Assemblée légis­la­tive en 1849.
  • Pierre Avia, après avoir été le plus jeune capi­taine fran­çais de la Grande Guerre, a com­man­dé les FFI de l’Île-de-France, à la Libération.
  • Mor­te­nol a été le pre­mier Noir admis à l’École polytechnique.
  • Hen­ri Tho­lo­sé (de), lieu­te­nant-géné­ral sous Louis-Phi­lippe, a par­ti­ci­pé à la cam­pagne d’Algérie.
  • Lemon­nier a été déca­pi­té par les Japo­nais en 1943.
  • Cha­brol, ingé­nieur des Ponts et Chaus­sées, a été pré­fet de la Seine en 1812, puis conseiller d’État et député.
  • Le Play a fon­dé l’économie sociale.
  • Gouin a été, de 1843 à 1845, direc­teur des Ate­liers du che­min de fer de Paris-Saint-Germain.
  • Rous­seau a été gou­ver­neur géné­ral de l’Indochine.
  • Alphand, col­la­bo­ra­teur d’Haussmann, a diri­gé l’aménagement des pro­me­nades : bois de Bou­logne, parc Mon­ceau, bois de Vin­cennes, Buttes-Chau­mont, parc Montsouris.
  • Bel­grand s’est occu­pé de l’alimentation en eau potable de Paris.
  • Durand-Claye s’est inté­res­sé au “ tout-à‑l’égout ”.
  • Fores­tier, ingé­nieur et syl­vi­cul­teur en 1887 à la pré­fec­ture de la Seine. Char­gé de la conser­va­tion des bois de Vin­cennes et de Bou­logne, puis de l’aménagement de Baga­telle et du parc de Sceaux.
  • Niel, maré­chal de France. S’est signa­lé au siège de Sébas­to­pol. A consti­tué la garde nationale.
  • Roques, géné­ral. Ministre de la Guerre en 1914.
  • Deport, un des inven­teurs du canon de 75 équi­pé du frein hydropneumatique.
  • Emme­ry, auteur de grands tra­vaux hydrauliques.
  • Jul­lien, direc­teur de la Com­pa­gnie des che­mins de fer de l’Ouest.
  • Mille, ins­pec­teur géné­ral des Ponts et Chaus­sées. Construc­teur du dépo­toir municipal.
  • Navier, auteur de la théo­rie de l’élasticité.
  • Vigne, ingé­nieur géné­ral des Ponts et Chaus­sées. Auteur de tra­vaux sur la chaux hydrau­lique à la construc­tion des ponts.
  • Fer­ber, offi­cier avia­teur. Mort à Bou­logne-sur-Mer dans un acci­dent d’avion.
  • Noguès, avia­teur. A ouvert la ligne Paris-Indo­chine. Mort dans un acci­dent d’avion.
  • Lamé, mathé­ma­ti­cien et physicien.
  • Per­don­net, ini­tia­teur de la construc­tion des che­mins de fer. Direc­teur de l’École centrale.
  • Polon­ceau, ingé­nieur des Ponts et Chaus­sées. Recherches sur l’amélioration des routes.
  • Petiet, ingénieur.
  • Fran­quet de Fran­que­ville, ingénieur.
  • Résal, ingé­nieur des Ponts et Chaus­sées. Construc­teur de ponts métalliques.
  • Séjour­né, ins­pec­teur géné­ral des Ponts et Chaus­sées. Membre de l’Institut.

Répartition des activités

L’importance numé­rique des ingé­nieurs et des mili­taires cor­res­pond à la voca­tion de l’École poly­tech­nique. Les scien­ti­fiques sont bien repré­sen­tés. Il faut signa­ler la pré­sence de deux phi­lo­sophes. Aucun écri­vain ne figure sur cette liste.

Le fait d’avoir son nom sur une plaque de rue consti­tue une consé­cra­tion popu­laire pour l’intéressé. Dans l’avenir, il est pro­bable que les noms de mili­taires et de scien­ti­fiques seront de moins en moins choi­sis pour figu­rer sur les plaques de rues : les mili­taires, parce qu’ils n’ont plus l’aura qui était la leur jusqu’à l’entre-deux-guerres, les scien­ti­fiques, peut-être parce que leurs tra­vaux sont réa­li­sés par des équipes, ce qui nuit à la renom­mée indi­vi­duelle des res­pon­sables. Les regrets sont inutiles : il faut vivre avec son temps.

POLYTECHNICIENS ET RUES DE PARIS
RÉPARTITION PAR ARRONDISSEMENT
Ier​ JULLIEN, LEMONNIER 2
IIe​
IIIe​
IVe​
Ve​ GAY-LUSSAC, MALUS 2
VIe​ COMTE, LE VERRIER, SÉJOURNÉ 3
VIIe​ BOSQUET, DUVIVIER, FERRIÉ, JOFFRE, LE PLAY, RUEFF, VANEAU 7
VIIIe​ CLAPEYRON, FRANQUET DE FRANQUEVILLE 2
IXe​ ESTIENNE D’ORVES (D’) 1
Xe​ MORTENOL, PERDONNET 2
XIe​ CHABROL, FAIDHERBE 2
XIIe​ BIZOT, CHASLES, CORIOLIS, LAMÉ, LAMORICIÈRE, ROUSSEAU 6
XIIIe​ ARAGO, FORESTIER, RÉSAL 3
XIVe​ CONSIDÉRANT, OCAGNE (D’), DENFERT-ROCHEREAU, DURAND-CLAYE,
NAVIER, NOGUÈS, POINSOT, ROQUES
8
XVe​ ALPHAND, ARMAND, AVIA, BIENVENÜE, CARNOT, CAUCHY, CITROËN
DAUTRY, DEPORT, LIOUVILLE, VICAT
11
XVIe​ CLERGERIE, COURBET, ESTIENNE, FAYOLLE, FRESNEL, FOCH, MAUNOURY 7
XVIIe​ ARCHINARD, BIOT, DULONG, GOURGAUD, GOUIN, LE CHATELIER,
LOUCHEUR, NIEL, PETIET, POISSON, PONCELET, RENARD
12
XVIIIe​ BECQUEREL, HERMITE, POLONCEAU, THOLOSÉ (DE) 4
XIXe​ MILLE 1
XXe​ BELGRAND, EMMERY, FERBER, POINCARÉ, RENOUVIER 5
RÉPARTITION PAR PÉRIODE DE DÉSIGNATION

On a choi­si comme périodes de dési­gna­tion les régimes poli­tiques successifs.

  • Res­tau­ra­tion 3
  • Louis-Phi­lippe 1
  • IIe Répu­blique 0
  • Second Empire 13
  • IIIe Répu­blique (avant la Grande Guerre) 28
  • Grande Guerre 1
  • IIIe Répu­blique (après la Grande Guerre) 16
  • État fran­çais 1
  • Gou­ver­ne­ment pro­vi­soire 2
  • IVe Répu­blique 5
  • Ve République
     (De Gaulle) 3
     (Gis­card d’Estaing) 2
     (Mit­ter­rand) 3
     (Chi­rac) 2


Les périodes les plus fastes sont : la IIIe Répu­blique et le second Empire.

RÉPARTITION PAR PROMOTIONS

En grou­pant les pro­mo­tions par périodes de dix années, on obtient la répar­ti­tion suivante :

  • 1794 à 1800 8
  • 1801 à 1810 10
  • 1811 à 1820 6
  • 1821 à 1830 12
  • 1830 à 1840 7
  • 1841 à 1850 3
  • 1851 à 1860 3
  • 1861 à 1870 7
  • 1871 à 1880 11
  • 1881 à 1890 3
  • 1891 à 1900 2
  • 1901 à 1910 2
  • 1911 à 1920 3
  • 1921 à 1930 2


Les pro­mo­tions les plus favo­ri­sées sont dans l’ordre chronologique :
– entre 1794 et 1800,
– entre 1801 et 1810,
– entre 1821 et 1830,
– entre 1871 et 1880.

À par­tir de la pro­mo­tion 1882, les dési­gna­tions se font plus rares.

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