Pierre Soufflet (40), pionnier de la dissuasion nucléaire et de l’espace

Dossier : ExpressionsMagazine N°693 Mars 2014

Né en 1919, et après avoir été pri­son­nier de guerre en Alle­magne, il choi­sit l’aéronautique à la sor­tie de Poly­tech­nique en 1945, puis Sup’Aéro avant d’intégrer le Centre des pro­pul­seurs de Saclay, dont il devient quelques années plus tard le sous-directeur.

La troisième puissance spatiale

Inau­gu­ra­tion de la rue qui porte son nom à Bouillan­court (Picar­die).

Alors que le géné­ral de Gaulle décide en 1959 de réa­li­ser une force de dis­sua­sion nucléaire, Pierre Souf­flet est nom­mé en 1961 direc­teur du dépar­te­ment Engins à la délé­ga­tion minis­té­rielle à l’Armement, qui devien­dra la direc­tion tech­nique des Engins en 1965.

De 1961 à 1969, il aura la lourde res­pon­sa­bi­li­té du déve­lop­pe­ment des mis­siles MSBS et SSBS pour les­quels tout était à inven­ter : la pro­pul­sion, le gui­dage, la concep­tion géné­rale des mis­siles et l’organisation indus­trielle. C’est ain­si que, au début des années 1970, la France put dis­po­ser, à la date pré­vue, des mis­siles du pla­teau d’Albion et de la com­po­sante océa­nique stra­té­gique (FOST).

Le 26 novembre 1965, en dotant l’un des véhi­cules balis­tiques d’un troi­sième étage, il per­met­tait à la France de deve­nir la troi­sième puis­sance spa­tiale avec Dia­mant.

Visionnaire

Mais Pierre Souf­flet voit plus loin. Son but est de pré­pa­rer l’avenir de l’Europe dans la pro­pul­sion des lan­ceurs spatiaux.

Son but est de préparer l’avenir de l’Europe​

En 1969, il réunit dans une nou­velle socié­té, la SEP (Socié­té euro­péenne de pro­pul­sion), diverses enti­tés de pro­pul­sion-fusée. Il en devient le pré­sident-direc­teur général.

Quinze ans après, le mis­sile balis­tique M4 et le lan­ceur Ariane sont opé­ra­tion­nels. Quant à la SEP, elle devient l’une des toutes pre­mières socié­tés de pro­pul­sion-fusée dans le monde.

Un homme discret

Voi­là ce que fut, trop briè­ve­ment décrit, le par­cours de cet homme dis­cret tou­jours convi­vial, vision­naire et aux grandes com­pé­tences auquel notre pays doit beaucoup.

Pierre Souf­flet avait été fait com­man­deur de la Légion d’honneur par le géné­ral de Gaulle en 1966, puis éle­vé à la digni­té de grand offi­cier de la Légion d’honneur en 1981 par le pré­sident de la Répu­blique Fran­çois Mitterrand.

Ses obsèques ont été célé­brées en la cathé­drale Saint-Louis-des-Inva­lides ; les hon­neurs mili­taires lui y ont été rendus.

Pierre Soufflet présentant le moteur Viking du lanceur spatial Ariane au président de la République, Valéry Giscard d’Estaing
Pierre Souf­flet pré­sen­tant le moteur Viking du lan­ceur spa­tial Ariane au pré­sident de la Répu­blique, Valé­ry Gis­card d’Estaing, lors d’un salon du Bourget.

2 Commentaires

Ajouter un commentaire

demon­chaux georgesrépondre
10 novembre 2017 à 9 h 35 min

j’é­tais conseiller à l’é­poque
C’é­tait un grand homme pas par la taille,mais flo­rence Souf­flet nous a fait cadeau des tableaux de sa tante Thé­rése pour entre­te­nir l’é­glise de Bouillancourt

georges demon­chauxrépondre
7 juillet 2018 à 2 h 17 min

des tableaux pour sau­ver une église
Sa niéce Madame Flo­rence Souf­flet nous à fait cadeau d’une cen­taine de tableaux et Aqua­relles pour entre­te­nir l’é­glise de Bouillan­court sous Mian­nay 80870 moyen­ne­vil­lle et sa tombe

Répondre