L’UCHRONIE

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°653 Mars 2010Par : Eric B. Henriet (89)Rédacteur : Jean Duquesne (52)Editeur : Editions Klincksiek - 2009

Couverture du livre : L'uchronieQu’est-ce que l’uchronie ? C’est l’histoire telle qu’elle aurait pu être, si un évé­ne­ment contin­gent avait chan­gé son cours, par exemple si Louis XVI avait dépas­sé Varennes. Cette branche de la science his­to­rique, inven­tée en 1857 par Renou­vier, n’est pas consi­dé­rée comme négli­geable par les his­to­riens. Je n’en veux pour preuve que le dis­cours d’Yves-Marie Ber­cé, pré­sident de la très scien­ti­fique Socié­té de l’Histoire de France, le 14 juin 2006, et consa­cré en par­tie à l’uchronie, qu’il qua­li­fie, quant à lui, d’histoire virtuelle.

Le livre d’Éric Hen­riet répond à cin­quante ques­tions sur le sujet, d’une manière par­fai­te­ment éru­dite et très docu­men­tée. Le fait qu’il soit publié par les édi­tions Klinck­sieck inter­di­sait d’ailleurs qu’il en soit autrement.

Qu’il me soit per­mis de for­mu­ler un vœu : ne pour­rait-on concen­trer les uchro­nies sur des chan­ge­ments du cours de l’histoire dépen­dant de la volon­té d’une seule per­sonne. À titre d’exemple, pour reprendre le cas de Louis XVI, que se serait-il pas­sé s’il n’avait pas rap­pe­lé les Par­le­ments, s’il n’avait pas fait la guerre d’Amérique ou s’il s’était reti­ré à Ram­bouillet le 5 octobre 1789 ? L’identification de ces aiguillages de l’histoire ren­drait, me semble-t-il, l’uchronie moins uto­pique et moins mar­quée par l’imagination.

Mais celle-ci n’est-elle pas la « folle du logis » ?

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