Liberté et convivialité

Dossier : X-Musique : En pêchant la truite avec SchubertMagazine N°654 Avril 2010

Mon pre­mier sou­ve­nir de X‑Musique date de l’É­cole : Jean- Fran­çois Guil­bert avait orga­ni­sé une ren­contre du groupe avec les élèves ins­tru­men­tistes à Palai­seau. Ce devait être en 1982, je pense. Je me rap­pelle le plai­sir de déchif­frer une sonate de Grieg, puis en pas­sant la porte d’une autre salle, celui d’en­tendre le Quin­tette avec cla­ri­nette de Brahms.

Jean-Marc KERISIT (80)Il est bien dif­fi­cile pour un musi­cien ama­teur de trou­ver des par­te­naires : en effet, il existe peu de struc­tures per­met­tant la pra­tique de la musique de chambre en ama­teur, et par petites annonces, pour l’a­voir pra­ti­qué, on est sou­vent déçu. Res­tent les stages. Mais quand on a charge de famille, ce n’est pas for­cé­ment com­pa­tible. Grâce à X‑Musique, j’ai l’oc­ca­sion de jouer avec de bons musiciens.

Ain­si, par exemple, repre­nant sérieu­se­ment le vio­lon après quelques années d’une cou­pable négli­gence, j’ai pu ren­con­trer au sein du groupe une excel­lente pia­niste, Thiên-Nga Lê (84), avec qui j’ai joué d’a­bord sans don­ner de concert, puis nous avons mon­té la Sonate de Debus­sy que nous avons jouée l’an­née sui­vante au concert du groupe, et encore le Grand Duo de Schu­bert l’an dernier.

Le prin­cipe est la liber­té : on ren­contre des musi­ciens lors des séances chez Jean-Fran­çois, on prend ren­dez-vous si on le sou­haite pour tra­vailler en dehors de ces réunions, éven­tuel­le­ment en vue de jouer au concert annuel du groupe. Depuis quelques années je suis plus actif dans ce groupe et je pro­pose aus­si de mon­ter des œuvres en trio, qua­tuor ou quin­tette, j’ai ain­si pu tra­vailler et jouer en public des œuvres que je rêvais de jouer depuis long­temps : le Trio de Ravel, le pre­mier Qua­tuor avec pia­no de Fau­ré ou bien encore le quin­tette La Truite de Schu­bert ! Cette année, ce sera le non moins mer­veilleux pre­mier Trio de Mendelssohn.

Il me faut aus­si dire un mot de l’am­biance très sym­pa qui règne chez Jean-Fran­çois, les plus anciens côtoyant les plus jeunes, et le plai­sir de déchif­frer comme des enfants gour­mands par­mi les par­ti­tions dis­po­nibles. Et aus­si par­ler un peu du concert annuel où les musi­ciens de dif­fé­rents niveaux trouvent un cadre sym­pa­thique et bien­veillant. Il faut dire que le public est sou­vent com­po­sé de fer­vents sup­por­ters, mais pas seule­ment. Et puis, c’est pour la bonne cause, puisque les béné­fices vont à une asso­cia­tion de sou­tien aux plus démunis.

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