L’humour du Christ dans les Évangiles

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°605 Mai 2005Par : André de Peretti (36)Rédacteur : Jean DOMAIN (36)

“ Le Christ a‑t-il ri ? ” se deman­daient doc­te­ment les pro­ta­go­nistes du Nom de la rose. Notre cama­rade ne s’encombre pas des pré­cau­tions sco­las­tiques, il se met sans aucune hési­ta­tion en quête des traces d’humour, dans une lec­ture “ au petit bon­heur ” des Évan­giles, de la Nati­vi­té à la Pas­sion, de l’Annonciation à l’Ascension, il débusque et ana­lyse maints lieux et moments où le sou­rire et le tra­gique, la droi­ture et la ten­dresse, le clair et l’obscur confèrent un visage au Christ, un ton à sa voix, enfin un relief, une pro­fon­deur à son message.

Certes, par son humour, le Christ évite et déjoue bien des pièges (sou­vent mor­tels) : il rap­pelle aus­si à cha­cun ses res­pon­sa­bi­li­tés. Mais, à l’image de l’humour juif, des clairs-obs­curs de Rem­brandt, des réflexions de Kier­ke­gaard ou encore des à‑propos de Rabe­lais et de Mon­taigne, ne cherche-t-il pas à offrir “ un contre­point tra­gique à la condi­tion humaine et au rap­port à Dieu ” (p. 53) ? Ain­si, “ en libre désordre, en avan­cées irré­gu­lières ”, “ d’esquisse en esquisse ” (p. 243), Per­et­ti fini par se deman­der, par nous deman­der si l’humour du Christ et des Évan­giles ne serait pas là pour nous aider à appri­voi­ser notre époque, effer­ves­cente et étour­dis­sante, baroque et féroce.

Notre cama­rade recon­naît, en pas­sant, que l’on pour­rait lui “ repro­cher de vou­loir déni­cher à toute force des preuves d’humour dans les dits et les gestes, ou même les pres­crip­tions du Christ ” (p. 230). Mais n’est-ce pas là un moyen, se défend-il, de sor­tir de nos sem­pi­ter­nelles et mono­tones lec­tures ? Il faut donc relire la para­bole du cha­meau et de l’aiguille, le récit de la légion de démons, à par­tir de l’éclairage pro­po­sé par cet ouvrage, et appri­voi­ser ain­si une pos­ture de lec­ture, ori­gi­nale peut-être pour beau­coup d’entre nous, mais non dénuée de profondeur.

Per­et­ti recon­naît avoir aimé rédi­ger cet essai. Et nous à le lire ? À vous de juger.

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