Les métamorphoses du calcul

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°627 Septembre 2007Par : Gilles DOWEK Mathématicien, logicien et informaticien, chercheur et professeur à l’École polytechnique.Rédacteur : J. R.

Socle même de la méthode mathé­ma­tique depuis l’Antiquité grecque, la notion de démons­tra­tion s’est pro­fon­dé­ment trans­for­mée depuis le début des années soixante-dix.

Plu­sieurs avan­cées mathé­ma­tiques impor­tantes, non tou­jours connec­tées les unes aux autres, remettent ain­si pro­gres­si­ve­ment en cause la pré­émi­nence du rai­son­ne­ment sur le cal­cul, pour pro­po­ser une vision plus équi­li­brée, dans laquelle l’un et l’autre jouent des rôles complémentaires.

Cette véri­table révo­lu­tion nous amène à repen­ser le dia­logue des mathé­ma­tiques avec les sciences de la nature. Elle éclaire d’une lumière nou­velle cer­tains concepts phi­lo­so­phiques, comme celui du juge­ment ana­ly­tique et syn­thé­tique. Elle nous amène aus­si à nous inter­ro­ger sur les liens entre les mathé­ma­tiques et l’informatique, et sur la sin­gu­la­ri­té des mathé­ma­tiques qui est long­temps res­tée l’unique science à ne pas uti­li­ser d’instruments.

Enfin, et c’est cer­tai­ne­ment le plus pro­met­teur, elle nous laisse entre­voir de nou­velles manières de résoudre des pro­blèmes mathé­ma­tiques, qui s’affranchissent de cer­taines limites arbi­traires que la tech­no­lo­gie du pas­sé a impo­sées à la taille des démons­tra­tions : les mathé­ma­tiques sont peut-être en train de par­tir à la conquête d’espaces jusqu’alors inaccessibles.

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