Le thermique au cœur de la transition énergétique

Dossier : Dossier FFEMagazine N°697 Septembre 2014
Par François HABÈGRE (74)

Le débat sur la transition énergétique occulte souvent la place du thermique. Comment vous positionnez-vous sur ce point ?

Notre pro­fes­sion s’est beau­coup mobi­li­sée pour que l’énergie ther­mique, trop sou­vent oubliée dans le débat sur la tran­si­tion éner­gé­tique, soit recon­nue à sa juste place qui tient en un chiffre : 50 % de l’énergie consom­mée en France l’est sous forme de chaleur.

C’est donc avec satis­fac­tion que je constate que nous avons été enten­dus sur ce point par les pou­voirs publics car la cha­leur est bien prise en compte dans les objec­tifs fixés par le Pro­jet de Loi tel que pré­sen­té en Conseil des Ministres notam­ment au tra­vers de l’augmentation du dis­po­si­tif « Fonds Chaleur ».

En revanche, sur le deuxième thème sur lequel nous nous sommes mobi­li­sés, à savoir les éco­no­mies d’énergie, l’approche pro­po­sée par la loi reste limi­tée aux tra­vaux lourds d’isolation des bâtiments.

C’est une vision trop réduc­trice : il convien­drait plu­tôt de mettre en avant « l’efficacité éner­gé­tique » qui englobe la réno­va­tion ther­mique du bâti mais aus­si les équi­pe­ments et le pilo­tage glo­bal des éner­gies au niveau du ter­rain, qui per­mettent des éco­no­mies d’énergie ren­tables en seule­ment quelques années.

Il faut encore pro­gres­ser dans ce sens.

Quels sont, au niveau des territoires, les avantages de l’approche thermique ?

La ques­tion éner­gé­tique est au coeur des agen­das des ter­ri­toires avec un enjeu d’attractivité à la fois éco­no­mique et envi­ron­ne­men­tal. L’approche ther­mique per­met d’aider les acteurs locaux à rele­ver ce chal­lenge en s’appuyant sur 3 leviers clefs : les réseaux de cha­leur, la cogé­né­ra­tion et la biomasse.

Les réseaux de cha­leur per­mettent d’optimiser les consom­ma­tions d’énergie au niveau d’un quar­tier, d’une ville ou d’une métropole.

Ils sub­sti­tuent une ins­tal­la­tion indus­trielle gérée et opti­mi­sée par des pro­fes­sion­nels à des mil­liers d’installations indi­vi­duelles. Ils contri­buent à décar­bo­ner le ter­ri­toire en per­met­tant notam­ment la valo­ri­sa­tion à grande échelle des éner­gies des ter­ri­toires (bio­masse, géo­ther­mie, solaire ther­mique, éner­gies de récu­pé­ra­tion de pro­ces­sus indus­triels, de data cen­ters, ou d’usines d’incinération).

La cogé­né­ra­tion, pro­duc­tion simul­ta­née de cha­leur et d’électricité, pré­sente un double avan­tage : un ren­de­ment supé­rieur de 10 à 15 % par rap­port à une approche tra­di­tion­nelle de pro­duc­tions sépa­rée et une réduc­tion des coûts de créa­tion de lignes élec­triques du fait d’une valo­ri­sa­tion locale de l’électricité produite.

Il est regret­table que l’encadrement public actuel se tra­duise par une réduc­tion signi­fi­ca­tive des capa­ci­tés de cogé­né­ra­tion dans notre pays.

La bio­masse et plus par­ti­cu­liè­re­ment le bois-éner­gie, a deux ver­tus : un effet favo­rable sur l’environnement et un effet signi­fi­ca­tif sur la créa­tion locale d’emploi (tra­vaux de construc­tion des ins­tal­la­tions, exploi­ta­tion et filière amont du bois). Uti­li­sée sur un réseau de cha­leur ou pour ali­men­ter des sites indus­triels ou ter­tiaires (hôpi­taux, bureaux, etc.), elle per­met de dimi­nuer l’empreinte car­bone d’un ter­ri­toire et de réduire sa dépen­dance aux éner­gies fossiles.

C’est enfin à l’échelle locale que se situe l’enjeu clef des éco­no­mies d’énergie. Pour Dal­kia, il faut déve­lop­per le concept de « Contrat de Per­for­mance éner­gé­tique » (CPE) par lequel un opé­ra­teur s’engage sur des per­for­mances éner­gé­tiques et des réduc­tions de consommation.

Le CPE per­met d’assurer un meilleur équi­libre entre capi­taux enga­gés et résul­tats obtenus.

EN BREF

Dalkia est une entreprise spécialisée dans les services énergétiques.
Elle emploie en France 12 430 collaborateurs répartis sur l’ensemble du territoire.
Elle a réalisé en 2013 un CA de 3,52 Md€.

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