Vue de Metz

Le sens du service public

Dossier : PolytechniciennesMagazine N°712 Février 2016
Par Anne-Florie CORON (00)

Lorsque j’ai pas­sé le bac, j’aimais les sciences sans avoir de goût pour un domaine en par­ti­cu­lier. J’ai inté­gré l’X car je sou­hai­tais faire une école géné­ra­liste, et je pen­sais déjà à la chance de pou­voir ren­con­trer des pro­fes­seurs d’exception, comme Éli­sa­beth Badin­ter qui était char­gée du cours d’introduction à la psychanalyse.

Au service de l’État

J’ai deux enfants de 7 ans et 3 ans. Je pense que l’articulation entre la vie personnelle et la vie professionnelle se passe bien à partir du moment où l’on a un conjoint qui accepte de jouer son rôle dans l’organisation du quotidien avec les enfants.

J’ai fait le choix de la fonc­tion publique à la sor­tie de l’X (corps des télé­com­mu­ni­ca­tions, désor­mais corps des Mines après la fusion des deux), par goût pour le ser­vice au public et pour l’intérêt général.

Dix ans après, je reste très satis­faite de ce choix et pense pour­suivre ma car­rière dans la fonc­tion publique.

Des fonctions variées

Mon expé­rience pro­fes­sion­nelle est consti­tuée de dix années dans trois ser­vices de l’État qui m’ont per­mis d’occuper des fonc­tions très variées : pilo­tage d’un grand pro­jet de sys­tème d’information sécu­ri­sé, ges­tion des res­sources humaines dans le cadre des fusions des corps de l’État, mise en oeuvre de la poli­tique publique de pré­ven­tion des risques en Lor­raine et mana­ge­ment d’un ser­vice de 65 agents.

Une responsabilité territoriale

Depuis sep­tembre 2013, je suis chef du ser­vice pré­ven­tion des risques de la Direc­tion régio­nale de l’environnement, de l’aménagement et du loge­ment (DREAL) de Lor­raine à Metz, au sein du minis­tère de l’Écologie, du Déve­lop­pe­ment durable et de l’Énergie, en charge de la mise en oeuvre de la poli­tique publique de pré­ven­tion des risques (ins­pec­tion des ins­tal­la­tions clas­sées, risques natu­rels et hydrau­liques, risques miniers, déve­lop­pe­ment des éner­gies renouvelables).

Nous venons de démar­rer les tra­vaux de fusion avec nos voi­sins d’Alsace et de Cham­pagne-Ardenne, dans le cadre de la réforme territoriale.

Depuis 2013, je suis chef du ser­vice pré­ven­tion des risques de la DREAL de Lor­raine à Metz.

Apprendre en observant

Il y a dix ou quinze ans, je ne me serais jamais crue capable d’occuper un tel poste. Ce qui m’a per­mis de le faire, c’est d’occuper une suc­ces­sion de postes où l’on m’a confié pro­gres­si­ve­ment des res­pon­sa­bi­li­tés de plus en plus impor­tantes, et où j’ai pu obser­ver com­ment tra­vaillaient mes col­lègues plus expérimentés.

“ Des métiers passionnants, à des années-lumière des clichés sur la fonction publique ”

Ma pre­mière chef était une poly­tech­ni­cienne de cinq ans mon aînée : c’était un écart assez impor­tant pour que je puisse apprendre en l’observant, et assez faible pour que je puisse me pro­je­ter et me convaincre que j’arriverais un jour, comme elle, à conduire une réunion, gérer une équipe, mener des négo­cia­tions dif­fi­ciles, recru­ter des col­la­bo­ra­teurs, etc. Je lui dois énormément.

“ Choisissez tout ”

J’aimerais trans­mettre le mes­sage de deux per­son­na­li­tés que j’admire beau­coup : celui de Natha­lie Loi­seau, la direc­trice de l’ENA : « Choi­sis­sez tout », et celui de Gisèle Hali­mi, avo­cate qui a eu une contri­bu­tion déter­mi­nante dans les lois pour les droits des femmes : « Ne vous rési­gnez jamais. »

Il est impor­tant de dire aus­si que les métiers de l’administration sont pas­sion­nants, à des années-lumière des cli­chés que l’on peut entendre sur la fonc­tion publique.

Je suis entou­rée de col­la­bo­ra­teurs conscien­cieux, pas­sion­nés et créatifs.

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