Le nucléaire face aux évolutions majeures du monde

Dossier : Dossier FFEMagazine N°698 Octobre 2014
Par Bruno LANCIA

Quels sont les enjeux actuels et futurs du secteur du nucléaire ?

Pour abor­der cette ques­tion, il est néces­saire de dis­so­cier la France et le reste du monde.

En France, le nucléaire four­nit la très grande majo­ri­té de l’énergie élec­trique. Les enjeux sont impor­tants et mul­tiples : l’intégration du REX post Fuku­shi­ma per­met­tant d’accroître encore plus les niveaux de sûre­té, la pro­lon­ga­tion de la durée de vie des réac­teurs (ce pro­jet est un des plus lourds inves­tis­se­ments indus­triels d’Europe), la construc­tion de nou­veaux réac­teurs en France et à l’étranger, le sto­ckage des déchets avec le pro­jet CIGEO, ain­si que le déman­tè­le­ment de cer­taines ins­tal­la­tions nucléaires.

Dans le monde, la poli­tique nucléaire est variable selon les régions ; cer­tains pays comme l’Allemagne et la Suisse ont choi­si d’arrêter le nucléaire, d’autres per­sistent dans le choix de ne pas y entrer tan­dis que d’autres émettent le sou­hait de se lan­cer à l’image du Moyen-Orient, ou de l’Asie du Sud-Est.

La filière nucléaire repré­sente donc un mar­ché dyna­mique dont les besoins pour les pro­chaines années sont impor­tants et essen­tiel­le­ment tour­nés vers le grand international.

Comment la filière nucléaire est-elle organisée en France et peut-on parler de spécificité française ?

Assu­ré­ment la filière fran­çaise pré­sente des spé­ci­fi­ci­tés que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. La pre­mière d’entre elles, tient au fait d’avoir un exploi­tant unique, EDF, pour l’ensemble des cen­trales de pro­duc­tion nucléaires. Ensuite, le nucléaire repré­sente 70 % de la pro­duc­tion éner­gé­tique en France, ce qui est un record mon­dial. Enfin, la France a une par­faite et com­plète maî­trise de l’ensemble des étapes de la filière : la R&D, la concep­tion, la fabri­ca­tion, l’exploitation mais aus­si la pro­duc­tion d’énergie.

Ces spé­ci­fi­ci­tés offrent à la filière fran­çaise nucléaire une place de choix au niveau international.

D’ailleurs, pour aug­men­ter la cohé­rence et la cohé­sion de la filière fran­çaise à l’international, deux struc­tures ont été créées :

  • Le CSFN – Comi­té Stra­té­gie de la Filière Nucléaire – créé en 2011, dont la voca­tion est de ren­for­cer les rela­tions et les par­te­na­riats entre les acteurs du nucléaire et leur per­mettre d’avoir une démarche com­mune et globale.
  • Le PNB – Pôle de l’Industrie du Nucléaire qui a voca­tion de favo­ri­ser l’innovation, d’œuvrer pour la mise en place de for­ma­tions en lien avec les attentes du sec­teur, de déve­lop­per des syner­gies et des coopé­ra­tions entre ses adhérents.

Comment se positionne Nuvia dans ce paysage ? Quels sont vos objectifs et vos projets ?

Nuvia, filiale du groupe Vin­ci est spé­cia­li­sé dans les acti­vi­tés nucléaires. Depuis la créa­tion de la marque NUVIA en 2008, nous nous sommes déve­lop­pés dans de nom­breux pays par­mi les­quels la France, bien sûr, mais aus­si le Royaume-Uni, la Répu­blique Tchèque, et des implan­ta­tions plus récentes en Chine, Inde, Suède, Cana­da et USA.

Notre objec­tif est de pour­suivre ce déve­lop­pe­ment dans ce sec­teur hau­te­ment tech­no­lo­gique et à voca­tion inter­na­tio­nale. En com­plé­ment à notre déve­lop­pe­ment géo­gra­phique, nous avons inté­gré des com­pé­tences fortes en ingé­nie­rie, nous per­met­tant de répondre aux exi­gences de pro­jets com­plexes, dans les domaines de la pro­lon­ga­tion de vie des cen­trales, du déman­tè­le­ment et de la ges­tion de déchets.

Nous avons nos propres usines per­met­tant d’assurer la concep­tion, la fabri­ca­tion et la pro­duc­tion de pro­duits avec notam­ment deux gammes dédiées : « NUVIA­Tech Pro­tec­tion » pour la maî­trise des risques : incen­die, sis­mique, inon­da­tion, et radio­lo­gique et « NUVIA­Tech Ins­tru­ments » qui concerne la mesure nucléaire.

Les débats récurrents sur le réchauffement climatique ou le développement des énergies nouvelles ouvrent-ils de nouvelles perspectives au nucléaire ?

Aujourd’hui, nous nous diri­geons assu­ré­ment vers un mix défi­ni par chaque pays selon ses propres choix stra­té­giques, mais au sein duquel le nucléaire apporte une réponse éco­no­mique avec une éner­gie à bas coût et propre, non émet­trice de CO2, j’en suis convaincu.

Le secteur est-il pourvoyeur d’emplois ?

Abso­lu­ment et pour plu­sieurs rai­sons. La pre­mière est méca­nique et tient au départ en retraite des géné­ra­tions qui ont construit les cen­trales fran­çaises. La seconde est conjonc­tu­relle et liée aux nom­breux inves­tis­se­ments déjà cités. Enfin, le nucléaire, nous l’avons dit, offre aus­si des pers­pec­tives à l’international.

Quelle est l’actualité de NUVIA ?

NUVIA est un des prin­ci­paux acteurs du déman­tè­le­ment en Europe où nous sommes pré­sents sur plu­sieurs pro­jets majeurs. Ces pro­jets mobi­lisent des com­pé­tences uniques et néces­sitent d’être inno­vant pour déployer des solu­tions com­plexes, et per­mettre de limi­ter les risques très pré­sents sur ce type d’activité.

Nos équipes sont aus­si mobi­li­sées tant en France qu’à l’étranger sur des opé­ra­tions de main­te­nance et d’exploitation des ins­tal­la­tions nucléaires, de ges­tion de déchets avec une seule ambi­tion l’excellence au ser­vice de la sûre­té des installations.

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