Pénétration Internet dans le monde en 2002

Le haut débit, un enjeu majeur pour les territoires et un espoir de renouveau pour les opérateurs

Dossier : Télécommunications : la libéralisationMagazine N°585 Mai 2003
Par Gabrielle GAUTHEY (82)

On a cou­tume d’en­tendre, depuis plu­sieurs années, que la France souffre d’un retard dans la péné­tra­tion d’In­ter­net. Il est vrai qu’a­vec 25 % de foyers connec­tés et 9 mil­lions d’a­bon­nés payants, notre pays est encore en des­sous de la moyenne euro­péenne. Tou­te­fois, plu­sieurs fac­teurs sont encou­ra­geants : le déve­lop­pe­ment d’In­ter­net haut débit est très rapide, puisque, début mars, la France a fran­chi le seuil de 1,7 mil­lion de lignes haut débit, dont 1,4 mil­lion d’a­bon­nés ADSL et près de 300 000 accès par câble, ain­si que la baisse régu­lière des tarifs d’ac­cès pour les­quels, pour le coup, notre pays est en très bonne posi­tion par rap­port à ses voi­sins (voir tableaux).

Pour­tant, tout comme pour la télé­pho­nie mobile, la prise en compte des enjeux ter­ri­to­riaux, liée à la mise en lumière de la dis­pa­ri­té d’ac­cès ter­ri­to­riale, est rela­ti­ve­ment récente.

La loi de 1996 d’ou­ver­ture du sec­teur à la concur­rence confiait aux seuls opé­ra­teurs le soin de déployer leurs offres sur les ter­ri­toires. Or, les dif­fi­cul­tés qu’ils ren­contrent, tout par­ti­cu­liè­re­ment aggra­vées par la crise du sec­teur, les ont natu­rel­le­ment fait pri­vi­lé­gier les zones les plus ren­tables ; les col­lec­ti­vi­tés locales ont donc res­sen­ti la néces­si­té d’une plus grande impli­ca­tion dans l’a­mé­na­ge­ment numé­rique de leurs ter­ri­toires. Cet inté­rêt était moti­vé par la convic­tion qu’une bonne des­serte numé­rique per­met­tant à la diver­si­té des offres d’at­teindre les acteurs pré­sents était désor­mais un enjeu essen­tiel de déve­lop­pe­ment et d’attrait.

En quoi l’ar­ri­vée de ces nou­veaux acteurs dans le champ des télé­com­mu­ni­ca­tions va-t-elle modi­fier le pay­sage que nous connais­sons ? Va-t-elle être source de dyna­misme, d’in­no­va­tion ? Consti­tue-t-elle un risque ou une oppor­tu­ni­té pour les opé­ra­teurs et les offreurs de services ?

Le haut débit, un enjeu majeur pour les territoires

Les besoins des territoires

Il sem­ble­rait que l’in­ter­ro­ga­tion sur l’u­ti­li­té du haut débit, que l’on enten­dait encore il y a quelque temps, soit quelque peu dépas­sée. Son accès paraît désor­mais essen­tiel à l’at­trait d’un ter­ri­toire, même si les besoins des dif­fé­rents acteurs pré­sents recouvrent des réa­li­tés dif­fé­rentes, selon qu’il s’a­git de besoins publics, d’en­tre­prises ou du grand public.

Pour les entre­prises, le haut débit paraît désor­mais cru­cial, à la fois pour le déve­lop­pe­ment et tout sim­ple­ment le main­tien d’ac­ti­vi­tés à un endroit don­né. Pre­nons l’exemple d’un grand groupe du sec­teur auto­mo­bile : com­ment peut-on ima­gi­ner que les col­la­bo­ra­teurs des sites dis­tants, mais éga­le­ment les sous-trai­tants, les conces­sion­naires, les garages affi­liés qui ont un besoin aigu de tra­vail col­la­bo­ra­tif, d’é­change de fichiers mul­ti­mé­dias, puissent s’en passer ?

Il en va de l’au­to­mo­bile comme de la qua­si-tota­li­té des acti­vi­tés éco­no­miques, dont pas une ne man­que­ra d’être tou­chée par l’ar­ri­vée du haut débit.

Les besoins publics d’un ter­ri­toire, c’est-à-dire des col­lec­ti­vi­tés elles-mêmes, du sec­teur de l’é­du­ca­tion, de la san­té sont bien évi­dem­ment très struc­tu­rants, et beau­coup s’ac­cordent à dire que ce sont les usages publics qui tire­ront for­te­ment la demande dans un ave­nir proche. Enfin, pour ce qui est du grand public, les exemples étran­gers, comme celui de la Suède, nous montrent la spi­rale ver­tueuse de l’offre et de la demande en la matière : la faci­li­té du haut débit sus­cite l’in­no­va­tion des usages (échanges de films, de musique…), les com­mu­nau­tés inventent de nou­veaux contenus.

La plu­part des opé­ra­teurs constatent, une fois l’offre de haut débit dis­po­nible, des besoins en crois­sance, sou­vent de façon expo­nen­tielle, sur­tout chez les usa­gers professionnels.

Les risques de fracture

Le haut débit néces­site néan­moins des inves­tis­se­ments impor­tants et il est natu­rel que le seul jeu du mar­ché entraîne une pola­ri­sa­tion des inves­tis­se­ments sur les zones dites « blanches » et ne conduise pas à un déve­lop­pe­ment équi­li­bré de territoires.

C’est ain­si que se creusent très net­te­ment des écarts entre les zones métro­po­li­taines, dis­po­sant d’une cer­taine concur­rence et d’offres de ser­vices diver­si­fiées, des zones où le seul ser­vice dis­po­nible est celui de l’AD­SL de France Télé­com, et enfin des zones dites « noires » d’où le haut débit est et sera par­fois dura­ble­ment exclu.

Ce risque de frac­ture géo­gra­phique se double d’un risque de frac­ture sociale et entre générations.

Enfin, un des risques sup­plé­men­taires d’In­ter­net haut débit est celui de la créa­tion d’une nou­velle bar­rière à l’en­trée de la concur­rence, alors que celle-ci com­mence à bien exis­ter sur la voix : sur le 1,4 mil­lion de lignes ADSL, seules 10 000 étaient dégrou­pées début 2003.
Les dif­fi­cul­tés d’in­ves­tis­se­ment que ren­contre l’en­semble des opé­ra­teurs, y com­pris l’o­pé­ra­teur his­to­rique, rendent néces­saire un accom­pa­gne­ment public, à l’ins­tar de ce qui s’est pro­duit dans de très nom­breux pays.

Une nécessaire implication des collectivités locales

Le constat : une implication récente et croissante

Il est indé­niable que, depuis deux ans, les col­lec­ti­vi­tés locales sont de plus en plus nom­breuses à éla­bo­rer des sché­mas numé­riques d’a­mé­na­ge­ment de leurs ter­ri­toires, et à se lan­cer dans des pro­jets d’in­fra­struc­tures, de ser­vices ou d’usages.

Ain­si le nombre des pro­jets est allé crois­sant depuis l’an­née 2001, comme en témoignent les chiffres des pro­jets accom­pa­gnés par la CDC, par man­dat de l’É­tat : fin 2002, celle-ci accom­pa­gnait 117 pro­jets d’in­fra­struc­tures, 35 pro­jets de ser­vices et 109 pro­jets d’u­sages. La ten­dance amor­cée en 2001 des pro­jets des dépar­te­ments et des orga­ni­sa­tions inter­com­mu­nales s’est confir­mée en 2002. Elle trouve pro­ba­ble­ment son expli­ca­tion, pour ce qui concerne les infra­struc­tures sup­ports de réseaux de télé­com­mu­ni­ca­tions, dans la tra­di­tion des com­pé­tences exer­cées par ce type de col­lec­ti­vi­tés dans le domaine de la voi­rie et des tra­vaux de génie civil.

La majo­ri­té des pro­jets (92 % en août 2002) se situent tou­te­fois aujourd’­hui en phase d’in­gé­nie­rie, dont la moi­tié (53 %) en phase amont de la démarche, 39 % en phase d’é­tudes de faisabilité.

Un mar­ché en plein décollage
Accès Inter­net
% foyers connectés 25% 31 décembre 2002 – Médiamétrie
% uti­li­sa­teurs d’Internet 39,50% Jan­vier 2003 – Médiamétrie
Nombre d’abonnés payants à Internet envi­ron 9 millions 31 décembre 2002 – AFA
Accès haut débit
Nombre de lignes haut débit envi­ron 1,7 million 31 décembre 2002 – AFA, AFORM, FT
Nombre de lignes ADSL envi­ron 1,4 million 31 décembre 2002 – FT
Nombre d’accès modem câble 283 000 31 décembre 2002 – AFORM
Péné­tra­tion du haut débit envi­ron 18% des accès 31 décembre 2002
Nombre de lignes dégroupées 10 440 1er février 2003 – ART
Taux de péné­tra­tion des PC 38,80% 4e tri­mestre 2002 – Médiamétrie


Quelques-unes se posi­tionnent d’ailleurs aujourd’­hui comme « lea­ders » dans le domaine et font figure de réfé­rence. Le Sip­pe­rec, Syn­di­cat inter­com­mu­nal de la péri­phé­rie pari­sienne, est l’un des pre­miers à avoir éla­bo­ré un pro­jet dans le cadre de la pre­mière rédac­tion de l’ar­ticle L 1511–61. Il s’est enga­gé dans une démarche volon­ta­riste pour répondre aux besoins en haut débit d’u­ti­li­sa­teurs publics comme le sec­teur de l’en­sei­gne­ment supé­rieur et de la recherche mais aus­si des entre­prises de sa zone.

Par­mi les expé­riences pion­nières, on peut éga­le­ment citer le réseau de Castres-Maza­met. L’ob­jec­tif était de construire les liai­sons haut débit néces­saires au main­tien de l’ac­ti­vi­té éco­no­mique, en inté­grant les besoins des col­lec­ti­vi­tés locales et des indus­triels concernés.

Cette mon­tée en puis­sance des col­lec­ti­vi­tés, pour récente qu’elle soit en France, rejoint une ten­dance qu’on a pu noter dans les pays étrangers.

En effet, la plu­part de nos voi­sins ont don­né une impul­sion publique soit natio­nale (Corée…) mais le plus sou­vent locale (USA, Suède, Ita­lie, Alle­magne…) au haut débit. Cette action prend certes des formes diverses selon les tra­di­tions his­to­riques des pays : entrée des régies publiques d’élec­tri­ci­té dans le sec­teur des télé­com­mu­ni­ca­tions dans le but de sti­mu­ler la concur­rence, prise de par­ti­ci­pa­tion des col­lec­ti­vi­tés locales dans des opé­ra­teurs locaux (Net­Co­logne…), par­te­na­riat plus ou moins direct avec le sec­teur pri­vé (Ita­lie).

Il est vrai que, contrai­re­ment au cas de la France, l’im­pli­ca­tion des acteurs publics locaux est beau­coup plus libre chez nos voi­sins euro­péens : la France fait en effet par­tie des cinq der­niers pays où les col­lec­ti­vi­tés sont limi­tées dans leurs com­pé­tences en matière de télécommunications.

En France, comme ailleurs, ces pro­jets cor­res­pondent à dif­fé­rents objectifs.

Les raisons de l’implication des collectivités locales

En s’ap­pro­priant pro­gres­si­ve­ment ce domaine nou­veau pour elles que sont les TIC, les col­lec­ti­vi­tés obéissent à un triple objectif :

  • les TIC peuvent tout d’a­bord être vues comme un moyen indis­pen­sable de moder­ni­sa­tion de l’ac­tion publique locale : la col­lec­ti­vi­té cherche à moder­ni­ser ses propres struc­tures, le déve­lop­pe­ment spec­ta­cu­laire du nombre d’in­tra­nets dans les col­lec­ti­vi­tés ou de l’u­sage de l’In­ter­net pour la pas­sa­tion des mar­chés publics répond à cette logique,
  • les TIC sont ensuite un moyen de moder­ni­ser la rela­tion entre les col­lec­ti­vi­tés et leurs admi­nis­trés, citoyens et entre­prises et ain­si de rap­pro­cher le ser­vice public des usa­gers. Le déve­lop­pe­ment des sites des col­lec­ti­vi­tés et de leur inter­ac­ti­vi­té tra­duit ce besoin,
  • enfin de nom­breux pro­jets de col­lec­ti­vi­tés répondent à un sou­ci d’a­mé­na­ge­ment numé­rique de leurs ter­ri­toires, d’ac­cès faci­li­té à Inter­net haut débit. Ce fai­sant les col­lec­ti­vi­tés cherchent à la fois à pal­lier la défi­cience du mar­ché en anti­ci­pant et quan­ti­fiant les besoins de leurs ter­ri­toires et en aidant les opé­ra­teurs à atteindre les zones les moins ren­tables mais aus­si à faire émer­ger une offre diver­si­fiée, seule garante d’un accès au haut débit à un coût abordable.

Risque ou espoir de renouveau pour les opérateurs ?

Des évolutions législatives et réglementaires imminente

Un retard fran­çais par rap­port au reste du monde ?
La France était dis­tan­cée par ses voi­sins européens
mais elle rat­trape pro­gres­si­ve­ment son retard avec un taux de
crois­sance sou­te­nu du nombre d’accès, notam­ment en haut débit.
Le taux de péné­tra­tion des PC (38,8 %) est sans doute pénalisant.
Source CMA Consul­ting — 3e tri­mestre 2002

En pre­mier lieu, la trans­po­si­tion du paquet télé­coms va don­ner de nou­velles pos­si­bi­li­tés de dyna­mi­ser le mar­ché en libé­ra­li­sant le régime de cer­tains réseaux comme le câble, mais aus­si en don­nant pro­ba­ble­ment davan­tage d’ou­tils pour favo­ri­ser le dégrou­page de la boucle locale et donc l’en­trée des opé­ra­teurs alternatifs.

Par ailleurs, les condi­tions selon les­quelles les col­lec­ti­vi­tés peuvent mettre en place des infra­struc­tures sont aujourd’­hui défi­nies dans le cadre de l’ar­ticle L 1511–61 du Code géné­ral des Col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales (CGCT) qui paraît aujourd’­hui beau­coup trop res­tric­tif. Il semble acquis, à l’heure où nous écri­vons, qu’une évo­lu­tion légis­la­tive immi­nente vienne faire évo­luer sub­stan­tiel­le­ment cette capa­ci­té d’ac­tion : les col­lec­ti­vi­tés locales pas­se­raient de simples ges­tion­naires d’in­fra­struc­tures neutres au métier « d’o­pé­ra­teur d’o­pé­ra­teurs », que les Anglo-Saxons nomment « carriers”/carrier ». Elles obtien­draient même le droit d’être, dans cer­taines condi­tions d’in­suf­fi­sance du mar­ché, opé­ra­teurs de ser­vices, c’est-à-dire qu’elles auraient la capa­ci­té d’of­frir donc de délé­guer des ser­vices de télé­com­mu­ni­ca­tions ou Inter­net aux clients finaux.

La meilleure utilisation des fonds publics

Si au niveau euro­péen la France ne figure pas en tête de liste des pays équi­pés, c’est aus­si en par­tie parce qu’elle semble avoir bien du mal à opti­mi­ser l’en­semble des méca­nismes finan­ciers sus­cep­tibles d’ai­der au déve­lop­pe­ment des TIC. Les enve­loppes euro­péennes (fonds struc­tu­rels contrac­tua­li­sés dans les Docu­ments uniques de pro­gram­ma­tion), natio­nales (fonds issus des Contrats de plan État Région) sont dra­ma­ti­que­ment sous-uti­li­sées. L’ap­pui finan­cier des col­lec­ti­vi­tés locales devrait éga­le­ment pou­voir être mieux employé, sans faus­ser le jeu de la concur­rence en sub­ven­tion­nant tel ou tel opérateur.

Quel partenariat avec les opérateurs ?

Il est clair que l’ar­ri­vée des col­lec­ti­vi­tés locales dans le champ des télé­com­mu­ni­ca­tions met en évi­dence l’in­suf­fi­sance d’un modèle lais­sant la res­pon­sa­bi­li­té de la des­serte du ter­ri­toire aux seuls opérateurs.

Elle ne signi­fie pas pour autant une sub­sti­tu­tion des col­lec­ti­vi­tés aux opé­ra­teurs, celles-ci n’en ayant en géné­ral ni la volon­té ni les compétences.

Certes, il est vrai qu’un inter­ven­tion­nisme exces­sif des col­lec­ti­vi­tés pour­rait conduire à une évic­tion des opé­ra­teurs, par exemple par assè­che­ment du mar­ché par la com­mande publique lorsque celle-ci est sous­trai­tée dans des GFU (grou­pe­ments fer­més d’utilisateurs).

Tou­te­fois, les pro­jets qui com­mencent à émer­ger sur le ter­ri­toire semblent plu­tôt s’o­rien­ter vers de nou­veaux modèles de par­te­na­riat public-pri­vé avec des opé­ra­teurs (délé­ga­tions de ser­vice public sub­ven­tion­nées, affer­mage…), et non vers des exploi­ta­tions directes par les col­lec­ti­vi­tés. De plus, ils tra­duisent la pré­oc­cu­pa­tion de l’ap­pui à une plus grande ouver­ture du mar­ché. Les col­lec­ti­vi­tés sentent bien les limites à moyen terme de sub­ven­tion­ner un seul opé­ra­teur même si cela peut paraître ten­tant pour des ques­tions de rapi­di­té de mise en œuvre. La plu­part mettent expli­ci­te­ment en avant l’ou­ver­ture des plates-formes régio­nales construites à une grande diver­si­té d’of­freurs de ser­vices. Cette ouver­ture est d’ailleurs une condi­tion indis­pen­sable à l’emploi de fonds publics.

Ain­si, on peut signa­ler qu’a­vant même la fin de la mise en œuvre de l’in­fra­struc­ture par le Sip­pe­rec, plus de sept opé­ra­teurs en sont clients, ren­ta­bi­li­sant de fait l’investissement.

Il n’est tou­te­fois pas exclu que cette action fasse émer­ger de nou­veaux acteurs sur les ter­ri­toires venant tem­pé­rer le pro­ces­sus de concen­tra­tion que nous avons connu ces der­niers mois : d’ores et déjà se forment pour répondre aux appels d’offres des coa­li­tions régio­nales alliant des entre­prises de tra­vaux publics, des opé­ra­teurs et des constructeurs.

Il se pour­rait bien éga­le­ment qu’à l’ins­tar de ce qui s’est là encore pro­duit chez cer­tains pays voi­sins moins cen­tra­li­sés que la France de nou­veaux opé­ra­teurs locaux, agiles, moins contraints par cer­tains impé­ra­tifs de péréqua­tion natio­nale de coût de cœur de réseaux et plus inno­vants voient le jour.

Conclusion

2003 est une période char­nière où, après le constat de l’es­souf­fle­ment d’un modèle de des­serte du ter­ri­toire lais­sé aux seules forces du mar­ché, se des­sinent, grâce aux évo­lu­tions légis­la­tives et régle­men­taires à venir, de nou­velles pers­pec­tives : de nou­veaux outils de régu­la­tion favo­ri­sant notam­ment le dégrou­page, et l’in­ter­ven­tion des col­lec­ti­vi­tés locales dans l’an­ti­ci­pa­tion, l’ac­com­pa­gne­ment, le finan­ce­ment de pro­jets de déve­lop­pe­ment numé­rique paraît désor­mais iné­luc­table et souhaitable.

Cette inter­ven­tion doit se faire en pri­vi­lé­giant le par­te­na­riat public-pri­vé avec les opé­ra­teurs et les offreurs de ser­vices, dans des condi­tions d’emploi des fonds publics ouvertes et non dis­cri­mi­na­toires, et peut donc être un espoir de renou­veau pour les acteurs.

De plus, cette libé­ra­tion des éner­gies locales sera sûre­ment à l’o­ri­gine du déve­lop­pe­ment de nou­veaux usages inno­vants. Dans ces condi­tions, elle nous semble aujourd’­hui consti­tuer une chance de redon­ner un second souffle à un sec­teur qui en a bien besoin.

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1.
Le L 1511–6 du CGCT fixe plu­sieurs principes :
– les col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales peuvent, après une consul­ta­tion publique des­ti­née à recen­ser les besoins des opé­ra­teurs ou uti­li­sa­teurs, créer des infra­struc­tures des­ti­nées à sup­por­ter des réseaux de télécommunications ;
– les col­lec­ti­vi­tés ne peuvent pas exer­cer les acti­vi­tés d’o­pé­ra­teur au sens du 15° de l’ar­ticle L 32 du Code des Postes et des Télécommunications ;
– les infra­struc­tures peuvent être mises à la dis­po­si­tion d’o­pé­ra­teurs ou d’u­ti­li­sa­teurs par voie conven­tion­nelle, dans des condi­tions objec­tives, trans­pa­rentes et non dis­cri­mi­na­toires (…). La mise à dis­po­si­tion d’in­fra­struc­tures par les col­lec­ti­vi­tés ne doit pas por­ter atteinte aux droits de pas­sage dont béné­fi­cient les opé­ra­teurs de télé­com­mu­ni­ca­tions autorisés ;
– les dépenses et les recettes rela­tives à la construc­tion, à l’en­tre­tien et à la loca­tion d’in­fra­struc­tures (…) sont retra­cées au sein d’une comp­ta­bi­li­té distincte.

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