Le complexe de Babel

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°527 Septembre 1997Par : Jean VOGE (40)

Inter­net, réseaux de com­mu­ni­ca­tion, auto­routes de l’information, mon­dia­li­sa­tion des échanges de don­nées. Le fan­tasme de Babel, la com­mu­ni­ca­tion de tous avec tous, resur­git, en même temps que ses limites.

Pre­mier para­doxe des tech­niques de l’information : prio­ri­té de nos déci­deurs, elles n’augmentent plus la pro­duc­ti­vi­té des cols blancs. À par­tir d’un cer­tain seuil, les gains de pro­duc­ti­vi­té com­mencent à stag­ner, même dans les acti­vi­tés de haute technologie.

Second para­doxe : des tech­no­lo­gies basées sur les connais­sances concep­tuelles génèrent une com­plexi­té qui échappe à la raison.

C’est le grand retour de l’intuition, envi­sa­gée comme un tableau impres­sion­niste, dont la struc­ture est à l’image de la com­plexi­té du cerveau.

Les pistes arpen­tées par Jean Voge, ingé­nieur géné­ral des télé­com­mu­ni­ca­tions, mais sur­tout pen­seur de la moder­ni­té, empruntent aus­si bien aux tech­no­lo­gies des réseaux qu’à l’économie mar­chande ou aux sciences du cerveau.

Les conclu­sions qu’il en rap­porte sont édi­fiantes. Les struc­tures les plus adap­tées à la sur­vie en socié­té de l’information sont des équipes d’une dizaine de per­sonnes, fonc­tion­nant sur le modèle des grands sys­tèmes bio­lo­giques : auto-adap­ta­tion à l’environnement, fon­dé sur la com­pé­ti­tion et la coopé­ra­tion entre hommes et techniques.

Jean Voge pro­phé­tise le pas­sage du cybe­res­pace, ration­nel et indi­vi­duel, au “ syner­monde ”, où les syner­gies entre les indi­vi­dus, la “ conta­gion des idées et des sen­ti­ments ” jouent le rôle moteur dans l’évolution de la société.

Une pen­sée de Confu­cius pour entrer dans le synermonde…

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