L’avenir de l’esprit

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°576 Juin/Juillet 2002Par : Thierry GAUDIN (59)Rédacteur : JR

Dans ces entre­tiens avec le phi­lo­sophe Fran­çois L’Yvonnet, Thier­ry Gau­din, ingé­nieur deve­nu pros­pec­ti­viste, s’attache à mon­trer que la muta­tion contem­po­raine n’est pas assi­mi­lable à un nou­vel ava­tar de la révo­lu­tion indus­trielle mais doit être com­prise comme un véri­table chan­ge­ment de civilisation.

L’ampleur de cette trans­for­ma­tion fait se lever les résis­tances et les confor­mismes. Mais quelque chose d’inévitable est en train de se produire.

Thier­ry Gau­din constate que la notion même de connais­sance est mise en cause. Il pro­pose une phi­lo­so­phie de la recon­nais­sance, qui vaut pour les indi­vi­dus comme pour les col­lec­ti­vi­tés, ou encore les “ per­sonnes morales ” que sont les entreprises.

Vue avec le regard d’un pros­pec­ti­viste, la phi­lo­so­phie appa­raît en effet comme une pro­duc­tion de l’espèce humaine, un de ces nom­breux dis­cours qu’elle éla­bore pour se recon­naître, se jus­ti­fier, se confor­ter, se rassurer.

À par­tir de mul­tiples exemples emprun­tés aus­si bien au monde de la lit­té­ra­ture, de la vie ani­male, des rela­tions inter­na­tio­nales ou de l’économie, Thier­ry Gau­din invite à rompre avec l’injonction phi­lo­so­phique de Par­mé­nide – dis­tin­guer ce qui est de ce qui n’est pas – en adop­tant pour règle : dis­tin­guer ce qui est vivant de ce qui ne l’est pas. Il jette les bases d’une phi­lo­so­phie de la pros­pec­tive et d’une pros­pec­tive de la phi­lo­so­phie. Un livre clé pour com­prendre notre futur.

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