TER

L’AFITF, un outil au service du développement et de la mobilité durable

Dossier : Dossier FFEMagazine N°699 Novembre 2014
Par Philippe DURON

Quelles sont exactement les missions de l’AFITF ?

Éta­blis­se­ment public rele­vant de la tutelle du ministre char­gé des trans­ports, l’AFITF a été créée à l’origine pour finan­cer les grands pro­jets déci­dés par le CIADT de décembre 2003, mais très vite son champ s’est élargi.

“L’AFITF se doit de concourir au développement durable, ce qui, dans le domaine des transports, implique de favoriser le report modal du trafic routier de fret.”

Aujourd’hui, l’AFITF a pour mis­sion de concou­rir, dans le res­pect des objec­tifs du déve­lop­pe­ment durable et selon les orien­ta­tions du Gou­ver­ne­ment, au finan­ce­ment des pro­jets d’intérêt natio­nal, inter­na­tio­nal ou ayant fait l’objet d’un contrat de plan entre l’État et les régions, rela­tifs à la réa­li­sa­tion d’infrastructures rou­tières, fer­ro­viaires, flu­viales ou portuaires.

L’agence apporte éga­le­ment un concours finan­cier à la créa­tion et au déve­lop­pe­ment de liai­sons fer­ro­viaires, flu­viales ou mari­times régu­lières de trans­port de fret, ou encore de sys­tèmes de trans­ports col­lec­tifs de per­sonnes, enfin à la réa­li­sa­tion d’ouvrages de défense contre la mer.

Quel est le sens d’une agence distincte de l’État pour apporter les financements de celui-ci dans les grands projets d’infrastructures de transport ?

L’AFITF a été créée pour assu­rer un flux finan­cier régu­lier en faveur des infra­struc­tures de trans­port, en « sanc­tua­ri­sant » des res­sources pour les pré­ser­ver des aléas bud­gé­taires. Ces res­sources sont en grande par­tie des res­sources affec­tées géné­rées par le tra­fic rou­tier : c’est le cas de la taxe d’aménagement du ter­ri­toire et de la rede­vance doma­niale per­çues auprès des socié­tés conces­sion­naires d’autoroutes ain­si que du pro­duit d’une par­tie des amendes radar, ce qui donne tout son sens à l’AFITF comme outil finan­cier du report modal.

Il s’agit de res­sources finan­cées par les usa­gers et non par le contri­buable, comme devait l’être éga­le­ment l’écotaxe et comme devrait l’être la majo­ra­tion de la taxe inté­rieure sur la consom­ma­tion de pro­duits éner­gé­tiques (TICPE) au béné­fice de l’ Agence.

Par ailleurs les conseils d’administration de l’AFITF sont l’occasion d’un réel dia­logue entre les admi­nis­tra­tions et les repré­sen­tants des élus qui en font par­tie, per­met­tant, à l’occasion de l’examen des conven­tions de finan­ce­ment, de débattre tant de pro­jets concrets que des orien­ta­tions de l’Etat en matière de finan­ce­ment des infra­struc­tures de transports.

En même temps l’AFITF reste pla­cée sous l’étroit contrôle des minis­tères char­gés des trans­ports et du bud­get ain­si que du Parlement.

J’ajoute que l’AFITF est tout sauf une admi­nis­tra­tion bis, l’ensemble des dépenses d’intervention étant géré par son pré­sident et son secré­ta­riat géné­ral com­po­sé de quatre personnes.

Quelles sont les réalisations de l’agence depuis sa création ?

Depuis sa créa­tion, l’agence a signé quelque 500 conven­tions de finan­ce­ment et payé un mon­tant cumu­lé de 17,6 Mds€.

42% de ce mon­tant est allé au sec­teur rou­tier, pour des grands pro­jets auto­rou­tiers (A34, A65, A75) et rou­tiers (Route Centre Europe Atlan­tique), mais aus­si pour la moder­ni­sa­tion, la régé­né­ra­tion et la sécu­ri­sa­tion de cer­tains itinéraires.

Le sec­teur fer­ro­viaire a béné­fi­cié de 40 % des paie­ments ver­sés par l’agence, pour des pro­jets de liai­son à grande vitesse (LGV Bre­tagne Pays de la Loire, Est, Sud Europe Atlan­tique) et pour des opé­ra­tions visant à déve­lop­per le fret fer­ro­viaire (trans­port com­bi­né) ou à amé­lio­rer le trans­port de passagers.

12 % des paie­ments sont allés au déve­lop­pe­ment des trans­ports en com­mun dans une cin­quan­taine d’agglomérations, Outre Mer et en métro­pole, y com­pris en Ile de France.

Enfin, 4 % des paie­ments ont béné­fi­cié au sec­teur por­tuaire, mari­time et fluvial.

Quels sont les défis actuels auxquels répond l’agence au niveau des infrastructures de transport ?

Tout d’abord, l’agence se doit de concou­rir au déve­lop­pe­ment durable, ce qui, dans le domaine des trans­ports, implique de favo­ri­ser le report modal du tra­fic rou­tier de fret (déve­lop­pe­ment des auto­routes fer­ro­viaires, des auto­routes de la mer, des infra­struc­tures fluviales).

“ L’agence soutient l’amélioration des transports du quotidien et concourt à la politique de restauration de l’égalité des territoires. ”

L’agence sou­tient aus­si l’amélioration des trans­ports du quo­ti­dien (déve­lop­pe­ment de sys­tèmes de trans­port en com­mun en site propre et assu­rant l’accessibilité aux per­sonnes à mobi­li­té réduite) et concourt à la poli­tique de res­tau­ra­tion de l’égalité des ter­ri­toires (renou­vel­le­ment des trains d’équilibre du territoire).

Ceci sans comp­ter le main­tien et l’amélioration des réseaux exis­tants, y com­pris du réseau rou­tier. Paral­lè­le­ment, un autre défi pour l’Agence consiste bien enten­du à dis­po­ser de res­sources stables à la hau­teur de ces besoins.

Quelles sont les orientations futures en matière de financement des opérations d’infrastructures de transport ?

Pour le finan­ce­ment des infra­struc­tures de trans­port qui com­porte un effort notable en faveur de l’entretien et de l’amélioration des réseaux exis­tants, l’AFITF a besoin de res­sources stables. Il est donc néces­saire de com­plé­ter les res­sources actuelles de l’Agence par de nou­velles recettes affectées.

Poster un commentaire