Universal Robot

La robotique collaborative, un allié incontournable du secteur industriel

Dossier : Dossier FFE hors sérieMagazine N°737 Septembre 2018
Par Adrien POINSSOT

Qu’est-ce qui a motivé la création d’Universal Robots ?

La socié­té a été créée en 2005 par 3 uni­ver­si­taires et doc­teurs en robo­tique danois. Au Dane­mark, où l’industrie auto­mo­bile n’était guère pré­sente, il était cou­rant de pen­ser que la robo­tique, très uti­li­sée dans le domaine auto­mo­bile, n’était pas adap­table aux autres indus­tries. Face à ce par­ti pris, notre pari fut de créer une solu­tion d’automatisation et de robo­ti­sa­tion acces­sible à toutes les indus­tries. C’est trois ans plus tard, en 2008, que nous lan­cions le tout pre­mier cobot au sein d’une usine danoise, dans le but d’optimiser et de faci­li­ter la pro­duc­tion. Notre pro­jet était lan­cé avec l’ambition de rendre la robo­tique acces­sible à tous en insis­tant sur la faci­li­té d’utilisation, d’intégration et de déploie­ment du robot. Et ce, tout en lui per­met­tant de col­la­bo­rer et d’interagir avec l’opérateur.

Comment la cobotique s’inscrit-elle dans l’Industrie du Futur ?

L’Industrie du Futur (ou Smart Indus­try, en anglais), regroupe plu­sieurs tech­no­lo­gies visant à opti­mi­ser l’industrialisation et la pro­duc­tion, dont la cobo­tique. Cette der­nière n’existait pas il y a une dizaine d’années. Elle a vu le jour en 2008 avec le lan­ce­ment de notre pre­mier cobot. Aujourd’hui, nous sommes lea­ders de ce sec­teur, et le cobot est deve­nu l’outil de per­for­mance indus­trielle par excel­lence. Il incarne une nou­velle façon de pro­duire et de s’organiser dans l’atelier. Il confère une place plus forte à l’Homme en misant sur les tech­no­lo­gies afin d’améliorer la maî­trise des pro­cé­dés et le pilo­tage de la ligne de pro­duc­tion. Le cobot com­mu­nique direc­te­ment avec l’opérateur en temps réel et peut ana­ly­ser et his­to­ri­ser les don­nées de production. 

Concrètement, qu’est-ce qu’un cobot ?

Le mot cobot est la contrac­tion de « col­la­bo­ra­tif » et de « robot ». Il s’agit donc d’un robot col­la­bo­ra­tif, dont la plus grande par­ti­cu­la­ri­té est de tra­vailler avec l’opérateur humain, et non de le rem­pla­cer. Notre but, plus que d’optimiser la pro­duc­tion des entre­prises, est de reva­lo­ri­ser l’opérateur en le repla­çant au centre du pro­ces­sus de pro­duc­tion. Le cobot a pour but de prendre en charge les tâches pénibles et répé­ti­tives pour per­mettre à l’opérateur de se concen­trer sur d’autres à plus forte valeur ajou­tée. En quelque sorte, le cobot est un 3e bras que l’opérateur va pou­voir pro­gram­mer et uti­li­ser, tou­jours dans cette optique d’amélioration de la per­for­mance et de la pro­duc­ti­vi­té. Dans un pays comme la France, les équipes de pro­duc­tion sont vieillis­santes et il est de plus en plus dif­fi­cile d’attirer les jeunes talents dans les ate­liers de pro­duc­tion. Nos cobots vont non seule­ment pou­voir com­pen­ser cette perte de com­pé­tence, mais aus­si contri­buer à dépous­sié­rer ce sec­teur. En don­nant un nou­veau visage à une indus­trie sou­vent per­çue comme aus­tère et peu attrac­tive par les jeunes, ils aide­ront à atti­rer ces der­niers, et par­ti­ci­pe­ront ain­si au renou­vel­le­ment de géné­ra­tion dont l’industrie a besoin. 

Qu’est ce qui permet au cobot de redynamiser la compétitivité tout en contribuant à la réindustrialisation ?

Le recours aux cobots per­met d’instaurer un cercle ver­tueux : avec la robo­tique col­la­bo­ra­tive, la pro­duc­tion est amé­lio­rée et les opé­ra­teurs sont valo­ri­sés. Résul­tat, un gain en com­pé­ti­ti­vi­té et une meilleure maî­trise des pro­cé­dés et de l’outil indus­triel. Adrien Poins­sot un allié incon­tour­nable du sec­teur indus­triel. Pour les sala­riés, c’est aus­si plus de confort (par l’abandon des tâches pénibles) et un nou­vel inté­rêt pour leur tra­vail, puisqu’ils sont reva­lo­ri­sés. En effet, le cobot faci­lite la mon­tée en com­pé­tences des sala­riés et leur per­met ain­si de retrou­ver du sens dans leur tra­vail au quo­ti­dien, en étant acteur et non simples exé­cu­tants. Ain­si, le cobot contri­bue au main­tien de l’emploi dans l’industrie : en valo­ri­sant l’humain qu’il place au centre de la pro­duc­tion, il per­met à ce der­nier de gagner de nou­velles exper­tises et com­pé­tences. Pour la France, il s’agit d’un enjeu réel. Le pays compte plus de 2.7 mil­lions de per­sonnes tra­vaillant dans la pro­duc­tion manu­fac­tu­rière. La nou­velle logique indus­trielle se carac­té­rise par des cycles de vie et de pro­duc­tion rac­cour­cis, une réac­ti­vi­té ren­for­cée et la néces­si­té d’avoir un retour sur inves­tis­se­ment en quelques mois. La robo­tique col­la­bo­ra­tive s’inscrit tota­le­ment dans cette logique. En France, nous dis­po­sons d’un savoir-faire qu’il est essen­tiel de mettre en avant. Les grands groupes et la plu­part des entre­prises du CAC40 ne s’y sont pas trom­pés et ont déjà recours au cobot pour boos­ter leur com­pé­ti­ti­vi­té. C’est le cas de l’usine du Groupe PSA à Sochaux, qui dans le cadre de son pro­jet « Usine du Futur », com­prend des petits ate­liers en espace ouvert pour faci­li­ter la coha­bi­ta­tion et la col­la­bo­ra­tion entre les robots et l’homme. Ces nou­veaux outils per­mettent en effet un véri­table gain en agi­li­té et flexi­bi­li­té à toutes les étapes de la pro­duc­tion, mais aus­si une syner­gie entre la tech­no­lo­gie et les Hommes pour pro­duire tou­jours mieux. 

Quelles sont vos prochaines perspectives de développement ?

Notre prio­ri­té reste la démo­cra­ti­sa­tion de la cobo­tique afin de pou­voir tou­cher un plus large public. Sur un plan plus opé­ra­tion­nel, nous conti­nuons à tra­vailler sur l’accessibilité et l’usage sim­pli­fié des robots et des pla­tes­formes asso­ciées. Dans cette optique, nous déve­lop­pons des outils pour accé­lé­rer et faci­li­ter cette ouver­ture. Ain­si, nous avons lan­cé une plate-forme d’apprentissage en ligne gra­tuite sur la cobo­tique, l’Universal Robots Aca­de­my, qui pro­pose un conte­nu d’e‑learning inédit com­po­sé de 9 modules pour per­mettre de se fami­lia­ri­ser avec les robots col­la­bo­ra­tifs. Près de 30 000 per­sonnes se sont déjà for­mées en ligne. Nous comp­tons éga­le­ment déve­lop­per plus encore l’écosystème Uni­ver­sal Robots+. Via cette plate-forme en ligne, des experts issus des dif­fé­rents domaines de l’industrie pro­posent des acces­soires, péri­phé­riques ou appli­ca­tions cer­ti­fiés Uni­ver­sal Robots qui com­plètent nos robots et opti­misent leurs uti­li­sa­tions. Cet éco­sys­tème va connaître dans les pro­chains mois une accé­lé­ra­tion du nombre d’apps pro­po­sées suite au lan­ce­ment de notre nou­velle gamme de cobots e‑Series, récem­ment pré­sen­tée au salon Auto­ma­ti­ca à Munich, qui offre tou­jours plus de flexi­bi­li­té, poly­va­lence et faci­li­té de pro­gram­ma­tion à nos par­te­naires et clients. 

Quel futur voyez-vous pour la cobotique ?

Si la cobo­tique était incon­nue il y a une dizaine d’années, elle béné­fi­cie aujourd’hui de très fortes pers­pec­tives de crois­sance et ouvre la voie à l’Industrie 5.0. Nous devons conti­nuer à nous déve­lop­per pour suivre la ten­dance du mar­ché et conser­ver notre lea­der­ship. Plus que jamais, le cobot est l’outil de per­for­mance indus­trielle par excel­lence que de nom­breux acteurs recon­nus comme PSA, Renault, Valeo, L’Oréal ou Essi­lor ont déjà adopté. 

www.universal-robots.com/fr/

EN BREF
• 25 000 robots col­la­bo­ra­tifs ins­tal­lés dans le monde
• 72% de crois­sance en 2017
• Plus de 500 per­sonnes dans le monde
• Un chiffffre d’affffaires de 170 mil­lions USD 

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