La recherche d’emploi Assez longue et pas toujours facile

Dossier : ExpressionsMagazine N°653 Mars 2010
Par Michel PRUDHOMME (64)

Com­bien de temps dure une recherche d’emploi ? Pour une per­sonne » prête » (pro­jet pro­fes­sion­nel, ciblage, CV, com­mu­ni­ca­tion orale au point) et dis­po­nible à 100 %, il faut comp­ter cinq mois en moyenne quand le mar­ché est bon, et plu­tôt six mois en temps de crise. Cette durée varie un peu avec l’âge, mais dépend sur­tout du pro­fil psy­cho­lo­gique de la personne.

Une per­sonne non prête ne sera pas dans ces chiffres. Débu­ter sa recherche tout en se met­tant au point est au mieux inef­fi­cace, au pire dan­ge­reux : les car­touches ne servent qu’une fois.

Une per­sonne non dis­po­nible à 100 % aura besoin de plus de temps, sauf à prendre la pre­mière pro­po­si­tion qui passe si elle est en poste. La recherche est-elle facile ? Il est impos­sible de faire un pro­nos­tic a prio­ri pour une per­sonne donnée.

Par contre, les fac­teurs qui sont de nature à faci­li­ter une recherche sont connus.

Cet article s’appuie sur l’expérience du cabi­net de conseil en tran­si­tion de car­rière « L’Espace Diri­geants », fon­dé il y a quelques années par l’auteur. Ses consul­tants et asso­ciés ont des ori­gines diverses : Poly­tech­nique, HEC, ESSEC, Sciences Po. Ses clients aus­si, cadres supé­rieurs et diri­geants en recherche d’emploi, avec une grande diver­si­té de métiers, sec­teurs, âges, formations.

Ce qui facilite une recherche

Tout d’a­bord por­ter un cer­tain inté­rêt à la nature humaine, être tour­né vers les autres, aimer les contacts humains, avoir de l’empathie, de l’af­fec­ti­vi­té, un cer­tain sens psychologique.

Une bonne capa­ci­té de com­mu­ni­ca­tion en décou­le­ra, et l’a­ni­ma­tion de son réseau per­son­nel et pro­fes­sion­nel en sera facilitée.

Ensuite, le res­pect des valeurs, des enga­ge­ments, une pro­pen­sion natu­relle à engen­drer la confiance ser­vi­ront dans la phase finale, quand il fau­dra être celui qui sera rete­nu dans la short list.

Enfin, la capa­ci­té à se remettre en ques­tion, de sor­tir des sché­mas pré­éta­blis, d’i­ma­gi­ner un futur dif­fé­rent pour sa vie pro­fes­sion­nelle. La dif­fi­cul­té est qu’il faut envi­sa­ger serei­ne­ment un chan­ge­ment de métier ou de sec­teur tout en conser­vant une légi­ti­mi­té indispensable.

Ce qui rend une recherche plus ardue

En pre­mier lieu, trop de ration­nel peut nuire. Une recherche d’emploi est dans une logique floue, le sens poli­tique y joue un grand rôle, ain­si que l’in­tui­tion. Le ration­nel pous­sé à l’ex­trême peut deve­nir per­fec­tion­niste, poin­tilleux, et il fait fuir, car il veut tou­jours avoir raison.

Une recherche dure en moyenne cinq à six mois si l’on est prêt

Ensuite, une estime de soi mal posi­tion­née est un fac­teur de dif­fi­cul­té : se sous-esti­mer en per­ma­nence don­ne­ra de soi une image d’hu­mi­li­té pré­ju­di­ciable ; se sur­es­ti­mer est pire : votre éven­tuel employeur vou­dra que vous res­tiez à votre place, et redou­te­ra que vous pre­niez la sienne.

L’es­time de soi est un fac­teur clé, et elle a été bien sou­vent mal­me­née par une évic­tion récente. Il est impé­ra­tif de la régler au mieux avant toute recherche.

Remon­ter son estime de soi est assez facile : vous devez être convain­cu que vous avez une cer­taine valeur sur le mar­ché et vous trou­ve­rez la place qui en résulte.

Dimi­nuer son estime de soi est plus dif­fi­cile et néces­site sou­vent six mois de recherche infructueuse.

Enfin, trop résis­ter au chan­ge­ment n’ai­de­ra pas. Une chose est cer­taine : l’a­ve­nir sera dif­fé­rent. Autant s’y pré­pa­rer tout de suite. Écou­tez les avis des autres, et ne balayez pas d’un revers de main les hypo­thèses qui semblent saugrenues.

Créé il y a plus de qua­rante ans, le Bureau des Car­rières de l’AX pro­pose des entre­tiens per­son­na­li­sés, des sémi­naires et ate­liers, l’ac­cès à dif­fé­rents réseaux ain­si que des moyens logistiques.

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