La poule aux œufs d’or

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°688 Octobre 2013Par : Christian GERONDEAU (57)Rédacteur : François-Xavier MARTIN (63)Editeur : Télégraphe/Éditions du Toucan, éditeur indépendant – 2013 – 16, rue Vézelay, 75008 Paris.

Dans son récent ouvrage La Poule aux oeufs d’or, la Renais­sance de Poly­tech­nique, Chris­tian Geron­deau fait un his­to­rique de la nature de l’enseignement à l’École. Le but de Gas­pard Monge et des autres fon­da­teurs était de créer un éta­blis­se­ment pré­pa­rant des jeunes gens de tous milieux à deve­nir les ingé­nieurs civils et mili­taires dont la jeune Répu­blique avait un criant besoin.

Pierre-Simon Laplace vou­lut ensuite en faire un vivier de scien­ti­fiques en réorien­tant la for­ma­tion vers les sciences.

Enfin, la mili­ta­ri­sa­tion de l’X par Napo­léon ajou­ta une com­po­sante sup­plé­men­taire à la mis­sion de l’École.

Le livre : LA POULE AUX OEUFS D’OR La Renaissance de Polytechnique par Christian Gerondeau (57)Alors qu’un véri­table éta­blis­se­ment « poly­tech­nique » aurait dû inclure dans ses pro­grammes la pré­pa­ra­tion aux métiers d’ingénieur de dif­fé­rentes spé­cia­li­tés, cette mis­sion est res­tée dévo­lue à un ensemble « d’écoles d’application » civiles et mili­taires indé­pen­dantes aux cur­sus pla­cés en aval de celui de l’X.

Dif­fi­cul­té sup­plé­men­taire : la créa­tion ulté­rieure de classes pré­pa­ra­toires a don­né aux élèves entrant à l’X un niveau qui leur per­met­trait de suivre direc­te­ment l’enseignement de ces écoles d’application.

Alors à quoi occu­per les élèves de l’X pen­dant deux ans ? L’École a cru pou­voir trou­ver une réponse dans un ensei­gne­ment scien­ti­fique ency­clo­pé­dique, essen­tiel­le­ment mathé­ma­tique, pous­sé à un niveau inuti­le­ment éle­vé pour la plu­part des anciens élèves des­ti­nés à deve­nir ingé­nieurs ou dirigeants.

Une construc­tion aus­si alam­bi­quée n’est pas adap­tée au contexte actuel de concur­rence mon­diale entre for­ma­tions supé­rieures, d’autant plus que la plu­part des poly­tech­ni­ciens tra­vaillent main­te­nant dans des entre­prises dès leur sor­tie de l’École.

Pour redon­ner aux anciens de l’X un rôle qui cor­res­ponde au pré­lè­ve­ment que cette ins­ti­tu­tion effec­tue sur la jeu­nesse fran­çaise, Chris­tian Geron­deau, quand il fut pré­sident de l’AX, a mis beau­coup d’espoir et d’énergie dans une réforme de la gou­ver­nance de l’École.

Deux points pas­sion­ne­ront tous les anciens de l’X : l’historique des débats sur le conte­nu sou­hai­table de son ensei­gne­ment et les péri­pé­ties de l’adoption récente d’une loi et d’un décret réfor­mant sa gouvernance.

Cer­tains lec­teurs trou­ve­ront cepen­dant que Chris­tian Geron­deau mini­mise l’importance des réformes enga­gées depuis une ving­taine d’années, en par­ti­cu­lier un cer­tain rap­pro­che­ment de l’École avec les entre­prises, ain­si que l’ajout dans le cur­sus poly­tech­ni­cien d’une spé­cia­li­sa­tion (qui est, dans la plu­part des cas, confiée à un autre éta­blis­se­ment d’enseignement supé­rieur fran­çais ou étranger).

Poster un commentaire