Jules Moch

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°554 Avril 2000Par : Éric MechoulanRédacteur : Alain THOMAZEAU (56)

Moch, poly­tech­ni­cien, sol­dat de deux guerres, a mar­qué son siècle : dépu­té presque sans dis­con­ti­nuer de 1928 à 1967, il est secré­taire géné­ral du gou­ver­ne­ment sous le Front popu­laire, résis­tant, ministre des Tra­vaux publics, de l’Intérieur et de la Défense entre 1945 et 1951, rap­pe­lé à l’Intérieur en 1958, diplo­mate char­gé du désar­me­ment à l’ONU de 1951 à 1961.

Ses idées ont tout pour déran­ger : il ose lier tech­nique et poli­tique, rela­ti­vi­ser le mar­xisme, se méfier de l’Allemagne, pré­fé­rer le pont au tun­nel sous la Manche, dénon­cer les expé­ri­men­ta­tions nucléaires, pro­po­ser une solu­tion ori­gi­nale au conflit algé­rien, prô­ner le désar­me­ment pen­dant la Guerre froide, exi­ger le ser­vice public mini­mum en temps de grève…

Obsé­dé par l’idéal de Jau­rès et Blum, tech­ni­cien qui a mis son action en accord avec sa pen­sée, défen­seur des liber­tés, adver­saire des lois d’exception et cham­pion de l’autorité de l’État, oppo­sant de Guy Mol­let, enne­mi de Mit­ter­rand, ser­vi­teur de la science depuis l’âge des aéro­planes jusqu’à celui des mis­siles inter­con­ti­nen­taux, Moch, per­son­na­li­té hors du com­mun, est un homme mécon­nu à découvrir.

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