Jacques OLLIVIER (X39)

Jacques OLLIVIER (39), ou l’art du bien vieillir

Dossier : TrajectoiresMagazine N°724 Avril 2017Par : François GERIN (68)

Après une sco­la­ri­té aux lycées Char­le­magne et Louisle- Grand, il entre à l’X en 1939. L’année de sa sor­tie, en novembre 1942, la SNCF décide excep­tion­nel­le­ment d’embaucher quelques X direc­te­ment à la sor­tie de la promotion. 

Orphe­lin de père à l’âge de 14 ans et aîné de 4 enfants, Jacques Olli­vier devait être rapi­de­ment auto­nome pour allé­ger les charges fami­liales : il se porte donc can­di­dat et est retenu. 

UNE CARRIÈRE AU SERVICE DU RAIL

Il entre au réseau Sud-Ouest au ser­vice maté­riel et trac­tion. Il y assure les fonc­tions de chauf­feur, puis méca­ni­cien titu­laire d’une loco­mo­tive à vapeur, pen­dant six mois au dépôt de Tours, poste qui l’a mar­qué à vie et déclen­ché sa pas­sion pour le rail et les hommes du rail. 

Par la suite, les postes nom­breux et variés qui lui sont confiés néces­sitent de nom­breux chan­ge­ments de rési­dence (12 en tout) : chef de dépôt de loco­mo­tives à Paris, chef d’atelier de répa­ra­tions de wagons à Mont­lu­çon, chef adjoint de grand ate­lier de voi­tures à Paris, adjoint au chef de la divi­sion de la trac­tion à Bor­deaux, chef d’arrondissement du maté­riel et de la trac­tion à Limoges, chef de la divi­sion des voi­tures et wagons à Paris, direc­teur régio­nal à Tours, chef du dépar­te­ment du maté­riel à Paris et enfin, adjoint au direc­teur du maté­riel de la SNCF. 

Départ à la retraite en novembre 1983 avec, comme cadeau de départ, une impor­tante par­ti­ci­pa­tion à l’achat d’un orgue litur­gique, car une nou­velle vie s’annonce. Après une vie très orga­ni­sée entre les res­pon­sa­bi­li­tés pro­fes­sion­nelles et fami­liales (marié avec 5 enfants), un nou­veau par­tage du temps se profile. 

ENTRE MUSIQUE ET SERVICE DES AUTRES

En 1984, il fait une demande d’inscription sur la liste des experts près la cour d’appel de Paris, dans la spé­cia­li­té « Trans­ports ». Il aura peu d’expertises à faire, et donc il occupe beau­coup de son temps à se remettre à la musique. 

“ Mécanicien titulaire d’une locomotive à vapeur, un poste qui l’a marqué à vie ”

Après des mises à niveau en sol­fège à la Catho, il suit des cours d’orgue avec un pro­fes­seur pro­fes­sion­nel, Pierre Cogen, avec qui se tis­se­ront des liens de fidèle amitié. 

En 1996, après douze années par­ta­gées entre Royan et Paris, il s’installe défi­ni­ti­ve­ment à Royan.Il y met son intel­li­gence au ser­vice des autres : il devient le vice-pré­sident de son club de bridge et donne des cours d’arbitrage toutes les semaines ; il fré­quente très régu­liè­re­ment son Rota­ry club dont il sou­tient les actions ; il est très actif au sein de la rési­dence de retraite où vit avec son épouse, en par­ti­ci­pant au conseil d’administration et en étant une aide très effi­cace pour la direc­trice de l’établissement ; il se montre un mari remar­quable en assis­tant son épouse, atteinte de la mala­die d’Alzheimer, le plus long­temps pos­sible avant qu’elle ne soit pla­cée, moment très dif­fi­cile pour lui. 

Elle décé­de­ra en 2014. Son der­nier voyage à Paris, au moment de ses 96 ans en octobre 2015, lui per­met d’assister à l’inauguration de l’orgue de la Phil­har­mo­nie par Thier­ry Escaich, qu’il appré­ciait énormément. 

Il est par­ti dans son som­meil, en lais­sant dans le désar­roi tous ceux qui ont appré­cié sa dis­po­ni­bi­li­té, son éner­gie et son enthousiasme. 

Il était de ces per­sonnes qu’on ne voit pas vieillir et qui sont un exemple pour les jeunes de « l’art du bien vieillir ».

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