Hors concours

Dossier : ExpressionsMagazine N°579 Novembre 2002

Les chan­ge­ments inter­ve­nus sous la direc­tion de Pierre Petiau

Concours 1995 : sup­pres­sion du petit oral
Entre l’écrit et le grand oral sub­sis­tait un oral très bref de mathé­ma­tiques, non clas­sant mais éli­mi­na­toire pour un tiers des can­di­dats “ sous-admis­sibles ”. De mul­tiples rai­sons ont conduit à faire dis­pa­raître cette inter­ro­ga­tion sup­plé­men­taire : sim­pli­fier la ges­tion du concours, faire des éco­no­mies de temps et d’argent, épar­gner du stress aux étu­diants et rompre avec la pré­émi­nence des mathé­ma­tiques, confor­mé­ment à la volon­té de diver­si­fi­ca­tion du pro­fil des can­di­dats mani­fes­tée par le Conseil d’administration de l’École.

Concours 1997 : prise en compte de la réforme des classes pré­pas et du remo­de­lage des filières
La réforme des classes pré­pas en 1995 s’est réper­cu­tée sur le concours à par­tir de 1997. Poly­tech­nique qui recru­tait une grande majo­ri­té de matheux en a pro­fi­té pour rééqui­li­brer les pro­mo­tions en faveur des phy­si­ciens : cela s’est tra­duit par un accrois­se­ment impor­tant (50 %) du nombre de places accor­dées aux can­di­dats de pré­pas PC au détri­ment de ceux de la filière MP. Quant aux places réser­vées aux autres filières, elles sont res­tées quan­ti­ta­ti­ve­ment mar­gi­nales : PSI parce que les sciences indus­trielles sont éloi­gnées de l’enseignement poly­tech­ni­cien, PT à cause de la dimen­sion plus tech­nique de la filière.

Concours 1997 : épreuve d’analyse de docu­ments scientifiques
La réforme des pré­pas a intro­duit les TIPE (tra­vaux d’initiative per­son­nelle enca­drés), qui consistent pour les étu­diants à réa­li­ser un tra­vail d’approfondissement scien­ti­fique fon­dé sur une recherche docu­men­taire ou un tra­vail d’expérimentation. Dans la fou­lée, le concours d’admission de l’X s’est doté d’une épreuve d’étude d’article scien­ti­fique : les exa­mi­na­teurs peuvent désor­mais juger des qua­li­tés d’analyse et d’exposition dont font preuve (ou non) les candidats.

Concours 2000 : ouver­ture aux can­di­dats universitaires
Poly­tech­nique tenait à offrir des places aux meilleurs étu­diants des uni­ver­si­tés. Dix places sont désor­mais ouvertes à ces étu­diants. Peuvent concou­rir ceux d’entre eux qui rem­plissent les condi­tions sui­vantes : être ins­crits en licence, avoir obte­nu l’année pré­cé­dente le DEUG avec au moins la men­tion Bien, ne pas avoir redou­blé, ne pas avoir été en 2e année de pré­pa avant l’université.​

Pierre Petiau a fêté ses soixante-cinq ans le 12 juin der­nier : il est obli­gé de ces­ser son acti­vi­té à l’École poly­tech­nique. “ Mais en tant que cher­cheur CNRS, j’ai encore le droit de res­ter un an au labo avant de prendre ma retraite ”, ajoute-t- il, lui qui mène de front depuis plus de dix ans le concours de l’X et la recherche au Labo­ra­toire Leprince- Rin­guet (LLR, ex-PNHE).

X57, spé­cia­liste de phy­sique des par­ti­cules, ancien pré­sident du Dépar­te­ment d’enseignement de phy­sique de l’École, Pierre Petiau a connu éga­le­ment dans sa car­rière des res­pon­sa­bi­li­tés de chef de dépar­te­ment de phy­sique au minis­tère de la Recherche.

À Poly­tech­nique, le pre­mier concours dont il a eu la res­pon­sa­bi­li­té est celui de 1991. “ Mais j’ai sui­vi de près celui de 1990 avec mon pré­dé­ces­seur Roger Des­combes, tout comme Gérard Fon­taine, mon suc­ces­seur, a sui­vi avec moi celui de 2002. ”

Grosse orga­ni­sa­tion, le concours d’entrée à l’X fait tra­vailler toute l’année une équipe de six per­sonnes : le direc­teur est en effet secon­dé par une chef de bureau, Isa­belle Cor­ra­boeuf, trois ges­tion­naires, Véro­nique Oriol, Natha­lie Ric­ca­don­na et Phi­lippe Via­let, et une secré­taire, Domi­nique Chtioui. Au moment des épreuves, c’est une bonne cen­taine d’examinateurs et de cor­rec­teurs qui est mise à contribution.

Les poly­tech­ni­ciens sont issus de plu­sieurs filières : le concours de cer­taines d’entre elles est confié à d’autres écoles. La direc­tion du concours de Poly­tech­nique s’occupe des deux filières MP et PC (majo­ri­taires en nombre de places accor­dées par pro­mo­tion) ain­si que des Fran­çais issus de l’université.

Une organisation étalée sur toute l’année

Le dérou­le­ment d’une année peut se pré­sen­ter de la manière sui­vante. Au mois de sep­tembre, un bilan sta­tis­tique du concours qui vient d’avoir lieu est publié. L’automne est consa­cré à la pré­pa­ra­tion des docu­ments d’inscription : 10000 bro­chures sont envoyées chaque année dans les lycées.

En décembre, les étu­diants de pré­pas s’inscrivent auprès d’un ser­vice com­mun qui recueille simul­ta­né­ment leurs can­di­da­tures pour tous les grands concours : Cen­trale, Supe­lec, Mines, Ponts, les ENS, etc., et aus­si Poly­tech­nique. La direc­tion du concours de l’X a jusqu’en février pour se par­ta­ger avec quelques autres écoles le contrôle des dos­siers de candidature.

Des sujets préparés entre juin et février

C’est en février-mars aus­si que sont réa­li­sées les der­nières véri­fi­ca­tions des sujets des épreuves écrites du concours (dont le pro­ces­sus d’élaboration et de mise au point a débu­té au mois de juin de l’année pré­cé­dente). L’écrit a lieu mi-mai dans une ving­taine de centres (y com­pris au Maroc et en Tuni­sie). L’oral a lieu de mi-juin à mi-juillet.

Pierre Petiau a cal­qué sa vie pro­fes­sion­nelle sur ce calen­drier douze années durant. Il quitte ses fonc­tions de direc­teur du concours juste avant le chiffre 13 fatidique !

Gérard Fon­taine, nou­veau direc­teur du concours d’admission

Comme l’actuel direc­teur Pierre Petiau, M. Fon­taine est issu du Labo­ra­toire Leprince-Rin­guet (LLR, ex-PNHE).

X65 et direc­teur de recherche au CNRS, c’est un spé­cia­liste des astro-par­ti­cules : ses tra­vaux portent sur l’étude du rayon­ne­ment cos­mique à l’aide de détec­teurs de par­ti­cules ana­logues à ceux uti­li­sés auprès des grands accé­lé­ra­teurs. Ensei­gnant à l’X, il par­ti­cipe notam­ment aux cours de la majeure élec­tro­nique, com­po­sants et systèmes.

Il a pris ses fonc­tions à la direc­tion du concours d’admission de l’École le 1er septembre

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