Histoire d’une création d’entreprise

Dossier : ExpressionsMagazine N°680 Décembre 2012
Par Pauline SERRAZ

Les jeunes entre­prises par­viennent à explo­rer des modèles éco­no­miques là où les tech­no­lo­gies ou les mar­chés ne sont pas bien connus. En peu d’années, elles sont capables de fran­chir bien des étapes.

Recherche et entreprise

Déve­lop­pée en par­te­na­riat avec le Labo­ra­toire d’informatique de l’École, X‑Search est une tech­no­lo­gie de car­to­gra­phie de com­pé­tences et d’expertise. Elle a per­mis de construire une base mon­diale de plus d’un mil­lion d’experts.

L’origine de l’entreprise se situe dans l’activité de cher­cheur de son fon­da­teur au Labo­ra­toire de phy­sique des plas­mas de l’X. L’École, via la Direc­tion des rela­tions indus­trielles et des par­te­na­riats, et le CNRS sont par­te­naires de l’initiative. Au contact de l’industrie, Albert Meige s’intéresse au couple « recherche publique-entre­prise ». C’est alors la vogue de l’innovation ouverte (open inno­va­tion), fon­dée sur le par­tage libre des savoirs, avec une forme de pro­tec­tion de la pro­prié­té intel­lec­tuelle qui per­met ce partage.

Le prix de l’Innovation

Selon les sec­teurs, les entre­prises, les pays, l’innovation ouverte tire plus ou moins bien pro­fit des nou­velles tech­no­lo­gies de l’information et de la com­mu­ni­ca­tion (NTIC) pour accé­lé­rer le pas­sage des tech­no­lo­gies vers leurs appli­ca­tions industrielles.

L’innovation ouverte est fon­dée sur le par­tage libre des savoirs

Le pro­jet d’Albert Meige est de rendre ce pas­sage plus per­for­mant et plus rapide, tout en abais­sant son coût. Com­ment ? Le dis­po­si­tif de valo­ri­sa­tion tech­no­lo­gique de l’École poly­tech­nique per­met le par­te­na­riat avec le Labo­ra­toire d’informatique de l’X (LIX).

La remise du prix de l’Innovation de l’École, en 2008, marque le sou­tien de celle-ci à l’entreprise, qui béné­fi­cie éga­le­ment d’un inves­tis­se­ment d’X‑Création.

Structurer les problèmes

Com­ment, ensuite, vendre un ser­vice ? Il faut les com­pé­tences néces­saires, donc « chas­ser » les bonnes têtes. Une tâche que les outils modernes for­gés par la start-up contri­buent à mieux résoudre.

L’accent est pla­cé sur l’étape ini­tiale de struc­tu­ra­tion des pro­blèmes, insé­pa­rable d’une appli­ca­tion indus­trielle et du cadre de la ren­ta­bi­li­té éco­no­mique. Un ancien res­pon­sable de la recherche et déve­lop­pe­ment d’un grand groupe a appor­té son concours pour entre­te­nir un réseau de consul­tants seniors, spé­cia­listes de la refor­mu­la­tion des problèmes.

Contacter les experts

On sait que les « experts » existent, dans toutes sortes de pays et d’organisations. Mais on ne les connaît pas. Il faut les contac­ter, il faut qu’ils s’impliquent. Cer­tains ont ten­té de mettre en place des réseaux sociaux pour chercheurs.

Albert Meige a pré­fé­ré aller cher­cher les experts là où ils se trouvent, dans les publi­ca­tions, les pages Web, les bre­vets. Il faut un moteur de recherche plu­tôt qu’un réseau social. C’est ain­si qu’il a construit X‑Search. Le reste est une ques­tion d’apprentissage et d’opiniâtreté. Il suf­fit aujourd’hui de contac­ter quelques cen­taines d’experts pré­ci­blés pour atteindre un taux de réponse de 30% et une par­ti­ci­pa­tion de 10%.

S’ouvrir aux PME

La start-up d’Albert Meige cherche aujourd’hui à se diver­si­fier. À côté de son ser­vice pro­po­sé aux grandes entre­prises, elle met en place une offre des­ti­née aux PME, dont l’accès à l’innovation ouverte reste problématique.

Enfin, elle tra­vaille sur des par­te­na­riats com­mer­ciaux stra­té­giques en Europe du Nord et dans des pays à forte croissance.

Avec une cin­quan­taine de pro­jets à son actif, dont une part signi­fi­ca­tive à l’étranger, Pre­sans tra­vaille dans des sec­teurs tou­chant aux sciences de l’ingénieur (aéro­nau­tique, défense, auto­mo­bile, etc.) et à l’agroalimentaire. Elle orga­nise des appels à exper­tise dans divers domaines : nou­velles tech­no­lo­gies, pré­in­ves­tis­se­ment, iden­ti­fi­ca­tion de par­te­naires poten­tiels, veille, ges­tion des connais­sances (know­ledge mana­ge­ment), etc.

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