Henri RENARD (40) en Grand Uniforme

Henri RENARD (40)

Dossier : TrajectoiresMagazine N°725 Mai 2017
Par Jacques BOUTTES (52)

Il fut cais­sier de sa pro­mo­tion, puis Délé­gué géné­ral de l’AX de 1985 à 1993. 

Après des études au lycée Hen­ri-IV puis à Mont­pel­lier, Hen­ri Renard entre à l’École poly­tech­nique en 1940 à Lyon. Il est un cais­sier de sa pro­mo­tion. Il se spé­cia­lise dans les télécommunications. 

En 1943, il est envoyé au STO à Vienne dès son retour à Paris ; les Alle­mands lui expliquent que s’il n’y va pas, ils enver­ront son père à sa place. Il retrouve à Vienne Ber­nard d’Espagnat (42). Il s’évade à trois reprises et est repris deux fois. 

La troi­sième fois est la bonne : pen­dant trois semaines, avec Ber­nard d’Espagnat, il voyage en cachette pour rejoindre le lac de Constance et pas­ser en Suisse. Ils reviennent en France en avril 1945. 

DU MINISTÈRE DES TÉLÉCOMMUNICATIONS À L’INDUSTRIE

Il com­mence sa car­rière au minis­tère des Télé­com­mu­ni­ca­tions, puis part pen­dant cinq ans au Maroc où il pilo­te­ra le déve­lop­pe­ment du réseau dans tout le pays. En 1954, il entre dans une entre­prise de télécommunications. 

De 1959 à 1981, il tra­vaille aux Pape­te­ries de France, entre­prise qui devien­dra Aus­se­dat-Rey. Il en pren­dra la direc­tion tech­nique. En 1981, il est mis en préretraite. 

PRÈS DE ONZE ANS À L’AX

Quand j’étais pré­sident de l’AX, j’ai bien connu Hen­ri Renard qui a rem­pla­cé le géné­ral Jean-Jacques Pau­ly (39) vic­time d’un acci­dent en novembre 1984. Il est deve­nu délé­gué géné­ral après quelques mois d’intérim assu­rés par Pierre Vidal (31).

“ Un homme discret, efficace dans tous les domaines ”

C’était un homme dis­cret, effi­cace dans tous les domaines qu’il a eus à gérer comme délé­gué géné­ral de l’AX. Avec Mar­cel Rama (41) qui le secon­dait, il a for­mé un tan­dem par­ti­cu­liè­re­ment uni et effi­cace. Excellent ges­tion­naire, ce fut un homme très appré­cié des per­son­nels de l’AX.

Il a été tou­jours de bon conseil pour moi. Il se pré­oc­cu­pait de la Caisse de secours pré­si­dée par Jean Dela­carte (47). Il avait lui-même des acti­vi­tés cari­ta­tives notam­ment pour aider les per­sonnes dro­guées : il a aidé un de mes amis et cette aide s’est révé­lée très efficace. 

Il est res­té délé­gué géné­ral avec mes suc­ces­seurs, Hen­ri Martre (47), Mar­cel Rou­let (54), Ber­nard Pache (54) avant de céder la place à Michel Dureau (53) en juin 1995. 

Hen­ri Renard était un homme de très grande qua­li­té. Pen­dant les près de onze ans qu’il a pas­sés à l’AX, il a su mani­fes­ter son atta­che­ment à la com­mu­nau­té poly­tech­ni­cienne, renouant ain­si avec les années pas­sées à l’École.

CONSULTER LA BASE

Durant mon mandat, en 1985, nous avons eu un différend avec le ministre de la Défense, Charles Hernu, au sujet de l’augmentation des effectifs de l’École. Nous étions d’accord sur le principe à condition qu’il y ait une concertation avec l’AX. Or, à l’été 1985, nous avons appris par hasard que le financement de nouveaux bâtiments avait été décidé.
Nous avons protesté en écrivant que, si cette décision n’était pas remise, nous demanderions leur avis à nos camarades. Après réception de la lettre du Ministre nous faisant savoir que s’il ne donnait pas suite à notre demande, nous organiserions la consultation de nos camarades.
Ce qu’Henri Renard et Marcel Rama ont fait et notre initiative a conduit Paul Quilès (61), successeur de Charles Hernu, à remettre la décision conformément à notre demande.

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