Éditorial : Carrière et solidarité

Dossier : Gestion de carrièreMagazine N°659 Novembre 2010
Par Christian GERONDEAU (57)

Pour la majo­ri­té d’entre nous, l’é­poque où il était pos­sible d’ef­fec­tuer toute sa car­rière en toute sécu­ri­té dans la même entre­prise ou dans le même ser­vice public est révo­lue. Il faut donc apprendre à gérer sa car­rière dans la durée si l’on ne veut pas que le hasard ou d’autres s’en chargent, et c’est là un pro­fond chan­ge­ment qui s’im­pose à tous ou presque.

La mon­dia­li­sa­tion, la géné­ra­li­sa­tion des méthodes anglo-saxonnes, la réduc­tion des oppor­tu­ni­tés offertes par la fonc­tion publique et la crise rendent aujourd’­hui plus pres­sante cette obligation.

Mal­gré des pro­grès impor­tants mais récents, la for­ma­tion même que nous rece­vons ne nous pré­pare pas suf­fi­sam­ment à ce monde nou­veau, alors que la ges­tion des car­rières s’ap­prend et s’en­seigne ailleurs. Certes, il est impos­sible de tout pré­voir des décen­nies à l’a­vance mais il est pos­sible de réduire les risques, par exemple en ayant plu­sieurs cordes à son arc et en se consti­tuant très tôt un réseau.

Fort heu­reu­se­ment, pour ceux des Poly­tech­ni­ciens qui sont impa­tients de pro­gres­ser, qui sou­haitent chan­ger d’o­rien­ta­tion ou qui se trouvent à un moment de leur vie » entre deux emplois » il existe des outils mis en place dans le cadre de l’AX. Le Bureau des Car­rières auquel cha­cun peut s’a­dres­ser et qui reçoit une tren­taine de nos cama­rades par mois est proche des entre­prises, avec près de deux cents cor­res­pon­dants usuels. Il fait par­tie de sur­croît d’un réseau de struc­tures ana­logues oeu­vrant au sein des asso­cia­tions d’an­ciens de plus de vingt autres Grandes Écoles, qui sont ain­si en mesure de mettre en com­mun les offres d’emploi qu’elles reçoivent et les ser­vices qu’elles offrent. Enfin, des aides per­son­na­li­sées sont mises à la dis­po­si­tion de ceux qui le néces­sitent sous des formes diverses.

Mais, au-delà de ce que peuvent faire une Asso­cia­tion comme l’AX et ceux qui œuvrent en son sein et qu’il faut saluer et remer­cier pour leur dévoue­ment sans faille, il reste quelque chose d’es­sen­tiel et que nous envient beau­coup d’autres Grandes Écoles. Il s’a­git de la fameuse » soli­da­ri­té poly­tech­ni­cienne » qui conduit tous ceux d’entre nous qui le peuvent à accor­der une atten­tion toute par­ti­cu­lière aux can­di­da­tures qui leur sont sou­mises lors­qu’elles pro­viennent de l’un ou de l’une de ceux qui ont fré­quen­té les mêmes lieux que nous et reçu la même for­ma­tion, gage d’une rigueur intel­lec­tuelle de plus en plus pré­cieuse et néces­saire à notre époque.

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