Courrier des lecteurs (six commentaires)

Dossier : ExpressionsMagazine N°537 Septembre 1998

Gérard PILÉ (41)

“ Pré­sence de Ber­na­nos ”, p. 35

Le lec­teur a sans doute rec­ti­fié de lui­même “l’énorme coquille ” du titre (selon les propres termes des Édi­tions de l’Aulne qui s’en sont excusées).

Autres erra­ta

  • P. 43, col. gauche, der­nier para­graphe : “Reve­nons à l’année 1938…” lire : “l’année 1933 ”.
  • P. 44, Les Baléares, deuxième para­graphe : “Met­tant en scène un écri­vain… Simone Alfié­ri ”. Ce corps de phrase doit être reje­té en fin de para­graphe (per­son­nages, non pas de Un Crime, mais de Un mau­vais rêve).

Par­mi les lettres reçues, signa­lons celle de Ser­vant (46) lequel “ selon l’usage de signa­ler les liens de paren­té avec des cama­rades ” rap­pelle que Mon­sei­gneur Péze­ril dis­pa­ru en avril der­nier (cf. p. 46) était le beau-frère de Pierre Legoux (27).

C. LEBRUN (48)

(Encore) sur les trente-cinq heures

Il est excep­tion­nel je crois, que trois cama­rades de la même pro­mo inter­viennent dans des numé­ros suc­ces­sifs de La Jaune et la Rouge pour don­ner leur avis et mar­quer leurs dif­fé­rences concer­nant un sujet bien défi­ni comme la loi sur les trente-cinq heures. Et, n’étant ni spé­cia­liste en éco­no­mie ni enga­gé poli­ti­que­ment ou socia­le­ment, j’ai envie de don­ner mon avis plus sur la façon dont le pro­blème est trai­té que sur le fait de savoir qui a raison.

Je trouve d’abord que aus­si bien Lesourne que Tri­bou­let exa­minent la ques­tion avec des oeillères, et c’est humain, car on ne peut pas avoir une idée a prio­ri sur un sujet et la défendre a pos­te­rio­ri sans être par­tial, ni consi­dé­rer d’avance comme erro­nés les argu­ments de ceux qui pensent autrement.

Je ne veux pas reprendre comme Tri­bou­let l’a fait les affir­ma­tions de Lesourne pour en rele­ver les inexac­ti­tudes, ni mon­trer ce que la posi­tion de Tri­bou­let peut avoir d’excessif (Lesourne le fera s’il en a envie); je vou­drais sim­ple­ment expo­ser quelques argu­ments qui me paraissent de simple bon sens (mais pro­ba­ble­ment ai-je aus­si des oeillères !).

1• C’est un fait constant que depuis des géné­ra­tions la durée jour­na­lière ou heb­do­ma­daire du tra­vail ouvrier dans l’industrie dimi­nue, et ce plus ou moins pro­gres­si­ve­ment selon les époques ; la ten­dance est sui­vie dans la plu­part des autres caté­go­ries de sala­riés, mais pas for­cé­ment chez les non-sala­riés, com­mer­çants, arti­sans, pro­fes­sions libé­rales ou patrons de PME-PMI.

Je n’ai connu en France qu’une seule réduc­tion bru­tale de durée, c’est celle de 1936 avec les 40 heures, et elle a don­né des résul­tats contes­tés : selon la cou­leur poli­tique de ceux qui ont étu­dié la ques­tion, le résul­tat a été posi­tif ou néga­tif sur le nombre des chô­meurs et pour l’économie du pays ; j’ai même enten­du quelqu’un, qui passe pour un spé­cia­liste, affir­mer que si nous avons per­du la Cam­pagne de France en 1940, c’est en par­tie au moins parce que l’armée de notre pays man­quait d’armes et de muni­tions, suite à la réduc­tion de pro­duc­tion de nos arse­naux consé­cu­tive aux accords Matignon.

De toute façon, que la loi existe ou pas, il est cer­tain que l’on arri­ve­ra un jour ou l’autre aux 35 heures heb­do­ma­daires ; obli­ger les employeurs à s’y résoudre dans un délai qu’ils estiment trop court revient à vio­ler une femme quand on veut avoir un enfant, alors que si on avait su s’y prendre, on aurait réus­si à la convaincre sans employer la force.

2• Dans mon sou­ve­nir les 35 heures heb­do­ma­daires fai­saient par­tie du pro­gramme du can­di­dat Mit­ter­rand en 1981 ; et quand celui-ci a été élu, et a dis­po­sé d’une large majo­ri­té à l’Assemblée natio­nale, il s’est conten­té d’une mesure par­tielle, le pas­sage à 39 heures. Pour­quoi s’est-il arrê­té en che­min ? Peut-on nous dire quelle rai­son l’a conduit à se limi­ter dans ses ambi­tions ? On pour­ra répondre qu’il a éta­bli la 5e semaine de congés payés ; d’accord, mais ce n’est pas tout à fait équi­valent : cela ne repré­sente que moins d’une heure heb­do­ma­daire, et en géné­ral cette semaine sup­plé­men­taire peut être prise au moment de l’année où cela convient le mieux pour le pro­gramme de pro­duc­tion de l’entreprise, alors qu’avec la rigi­di­té du texte actuel de la loi Aubry, les 188 heures de tra­vail sup­pri­mées dans l’année sont éta­lées régu­liè­re­ment sur 47 semaines, quelle que soit la répar­ti­tion de la charge de tra­vail au long des mois.

3• Du temps du pré­sident Gis­card d’Estaing, une étude avait été deman­dée à l’INSEE pour savoir si et com­ment une réduc­tion de la durée du tra­vail per­met­trait de lut­ter contre le chô­mage qui com­men­çait à gran­dir en France ; les experts offi­ciels avaient alors ren­du leur oracle : on pou­vait dimi­nuer le chô­mage en rédui­sant la durée du tra­vail à deux conditions :

  • que la réduc­tion de durée soit significative,
  • que cela n’augmente pas le coût de pro­duc­tion, qui com­porte deux élé­ments : le coût sala­rial de l’unité pro­duite et l’amortissement ; il fal­lait donc réduire les salaires indi­vi­duels (puisque à pro­duc­tion égale il y aurait plus de sala­riés) et ne pas réduire le temps d’utilisation des machines (étant sup­po­sé que celles-ci étaient déjà uti­li­sées au maxi­mum pos­sible de leur capa­ci­té et de leur durée de vie).

Ce sont les mêmes experts (ou leurs clones) qui actuel­le­ment conseillent le gou­ver­ne­ment. Ils mettent en appli­ca­tion la pre­mière par­tie de leurs conclu­sions d’il y a vingt ans, mais semblent en avoir oublié la seconde ! Pourquoi ?

4. Quant à l’argument de dimi­nuer les gros béné­fices des grands trusts natio­naux ou inter­na­tio­naux, pour en faire pro­fi­ter les sala­riés, je veux bien recon­naître qu’il paraît valable et juste, à condi­tion d’arriver à convaincre les diri­geants de ne pas délo­ca­li­ser. Mais il ne faut pas oublier que le tis­su indus­triel fran­çais est sur­tout com­po­sé de PME et de PMI qui, comme on dit vul­gai­re­ment, tirent sou­vent le diable par la queue ; elles uti­lisent le peu de béné­fices qu’elles arrivent à tirer de leur acti­vi­té pour renou­ve­ler leur équi­pe­ment et ne pas perdre leur place dans l’ambiance de concur­rence achar­née qui est leur lot quo­ti­dien. Et ces entre­prises-là n’ont pas les moyens d’augmenter leurs prix de revient.

(…) Pour conclure, je dirai que si M. Jos­pin et le CNPF avaient vou­lu s’entendre sur la ques­tion avant de la mettre sur la place publique, un accord aurait sûre­ment déjà été trou­vé, la loi cor­res­pon­dante votée sans pro­blème et l’on sau­rait que les 35 heures seront une réa­li­té en France d’ici x années, avec l’acceptation de tous. Le pro­blème est de savoir qui n’a pas vou­lu de ces dis­cus­sions préalables !

P. CHASSANDE (56)

Le XXIe siècle ou le XIXe ? Réponse à Jacques Bourdillon1 

Jacques Bour­dillon dénonce les excès et les dérives de l’écologisme, mais ne résiste pas lui-même à la ten­ta­tion d’autres excès, ceux du scien­tisme et du posi­ti­visme ; et il néglige le fait qu’aujourd’hui notre pla­nète est un espace fini, qua­si­ment dépour­vu de terres de conquête. Ce qui affai­blit consi­dé­ra­ble­ment les utiles rap­pels à la rai­son et à l’humanisme qu’il nous adresse.

Ain­si la plu­part des pro­po­si­tions avan­cées sont à mes yeux justes ou inté­res­santes, mais par­tielles, voire partiales.

– Léguer aux géné­ra­tions futures, après l’avoir enri­chi, le patri­moine tech­nique éco­no­mique et cultu­rel héri­té : oui, mais quid du patri­moine natu­rel et du stock des res­sources natu­relles non renou­ve­lables ? Pour Pro­mé­thée, l’idée de pro­tec­tion de la nature devait être absurde, incon­ce­vable. Aujourd’hui, en rai­son jus­te­ment du suc­cès pro­di­gieux des entre­prises pro­mé­théennes, et de la “ mul­ti­pli­ca­tion ” humaine, la nature a besoin de pro­tec­tion pour sur­vivre, au béné­fice des hommes.

– Offrir à 10 mil­liards d’humains une “ mobi­li­té non réfré­née ” est une géné­reuse uto­pie, mais il fau­drait s’interroger sur les consé­quences sur les réserves de pétrole et sur l’effet de serre.

– L’étroite cor­ré­la­tion entre déve­lop­pe­ment éco­no­mique et inves­tis­se­ment (notam­ment infra­struc­ture de trans­ports) n’est pas vrai­ment démon­trée, les éco­no­mistes sont géné­ra­le­ment pru­dents sur ce thème, même si cer­tains s’engagent net­te­ment. Il semble plus exact de par­ler de dis­po­ni­bi­li­té de ser­vices variés.

La future loi sur l’aménagement du ter­ri­toire doit d’ailleurs rem­pla­cer les sché­mas d’infrastructure par des sché­mas de ser­vice, balayant au pas­sage l’article 17 de la loi Pas­qua (aucun point du ter­ri­toire à plus de 50 km d’une gare TGV ou d’un échan­geur auto­rou­tier), véri­table cari­ca­ture d’une concep­tion géo­mé­trique et méca­niste de l’aménagement du territoire.

– Le déve­lop­pe­ment de la connais­sance : oui bien sûr, mais toute la connais­sance, y com­pris les sciences dites molles, y com­pris les approches sys­té­miques, si peu mises en oeuvre encore.

– Ne pas se trom­per d’ennemi ou de cible, dans le choix des prio­ri­tés : ô com­bien ! Mais pré­ci­sé­ment, J. Bour­dillon ne se trompe-t-il pas d’ennemi en visant “ cer­tains mou­ve­ments éco­lo­gistes ”. Au-delà des prises de posi­tion de quelques irres­pon­sables, ce sont les réac­tions de l’opinion publique (fran­çaise, et occi­den­tale sans doute) qui sont en cause. Le mal est donc plus profond.

Pour­quoi ceux qui savent, lorsqu’ils parlent, ne sont-ils pas enten­dus ? Ne serait-ce pas que les suc­ces­seurs de Pro­mé­thée et les dis­ciples d’Auguste Comte ont été long­temps trop sûrs d’eux-mêmes et de leur science du moment ? Et aus­si un effet du défi­cit de culture scien­ti­fique des élites admi­nis­tra­tives, poli­tiques, médiatiques ?

– Le prin­cipe de pré­cau­tion, source de risques ? Je suis sur ce point entiè­re­ment d’accord : c’est une méde­cine puis­sante dont il faut res­pec­ter les indi­ca­tions d’emploi, telles notam­ment que les spé­ci­fie la loi du 2 février 1995 qui a intro­duit ce prin­cipe dans notre légis­la­tion. Mais bien manié c’est un outil de déci­sion qui peut évi­ter des erreurs stra­té­giques graves.

Ain­si, on peut sou­te­nir, sans para­doxe, que le prin­cipe de pré­cau­tion com­man­dait de lais­ser en ser­vice le sur­gé­né­ra­teur Super­phé­nix comme ins­tru­ment de recherche-déve­lop­pe­ment, afin de “ pré­ve­nir un risque de dom­mages graves et irré­ver­sibles ” à l’horizon de quelques décen­nies, celui d’une pénu­rie d’énergie, dès lors que le risque nucléaire créé par cet appa­reil pou­vait, lui, être consi­dé­ré comme maîtrisé.

– L’enrichissement du patri­moine : oui mais atten­tion ! Par­ler de la “ contri­bu­tion consi­dé­rable des auto­routes à la qua­li­té de l’environnement ” relève de la pro­vo­ca­tion et du détour­ne­ment dia­lec­tique : il serait cor­rect de dire que les construc­teurs d’autoroutes par­viennent à limi­ter à leur mini­mum les atteintes à l’environnement.

– L’intégrisme éco­lo­giste est dan­ge­reux, mais on ne le contre­ra pas en prô­nant seule­ment “ un sur­croît de science, de tech­nique, de réseaux struc­tu­rants et d’industrie ”, sans aus­si un sur­croît de conscience, de réflexions sur les fina­li­tés, et de res­pon­sa­bi­li­té vis-à-vis des géné­ra­tions futures.

– Remettre l’homme au centre du débat : voi­là bien l’enjeu en effet, mais pour­quoi en appe­ler encore à “ la tra­di­tion judéo-chré­tienne, Des­cartes et les Lumières ”, pour­quoi res­sas­ser un pas­sé glo­rieux ? Les idées de déve­lop­pe­ment durable, mises en avant depuis la confé­rence de Rio en 1992, ont pré­ci­sé­ment pour objec­tif de conci­lier le pro­grès social, le déve­lop­pe­ment éco­no­mique, la pré­ser­va­tion de l’environnement, mais dans le contexte et avec les moyens et les modes de pen­sée du XXIe siècle, que nous avons à construire jour après jour, et non dans la nos­tal­gie de ceux du XIXe.

1. La Jaune et la Rouge, mars 1998.

P. MALAVAL (52)

Envi­ron­ne­ment et fiscalité

Dans les années 60, alors que la poli­tique de pro­tec­tion de l’environnement n’en était qu’à ses pre­miers bal­bu­tie­ments, plu­sieurs de nos cama­rades avaient pré­co­ni­sé d’essayer d’internaliser les coûts externes pour tendre à une meilleure uti­li­sa­tion des res­sources natu­relles dans l’intérêt de tous.

Ce prin­cipe, bien plus concret que tous ceux dont on se pré­vaut actuel­le­ment, n’a pas eu grand suc­cès. Même les agences finan­cières de bas­sin, qui consti­tuaient pour­tant un champ d’application idéal, ont été bâties sur une idée de finan­ce­ment de pro­grammes d’intervention. Et nous avons vu pro­li­fé­rer la régle­men­ta­tion dont on constate l’efficacité toute relative.

La France n’est pas la seule vic­time de ce type de choix des modes d’intervention et même les pays les plus libé­raux n’y ont pas échap­pé. L’application de cer­taines régle­men­ta­tions aux USA, sur les zones humides par exemple, est digne du Père Ubu. Mais l’administration y est moins omni­po­tente et les sys­tèmes de choix plus démo­cra­tiques ; les men­ta­li­tés ont évo­lué et on a com­men­cé à tirer les consé­quences de l’échec des pays tota­li­taires, pour­tant à même de bri­mer les ini­tia­tives indi­vi­duelles sup­po­sées nocives, pour évi­ter une dégra­da­tion de l’environnement.

J’avais été frap­pé, lors d’une confé­rence inter­na­tio­nale orga­ni­sée en 1996 par l’Université d’Aix-Marseille sur le thème “ Droits de pro­prié­té et envi­ron­ne­ment ”, par l’intérêt des expé­riences menées dans dif­fé­rents pays pour obte­nir une amé­lio­ra­tion de l’environnement sans qu’il soit néces­saire de mettre un gen­darme, chi­miste et bio­lo­giste de sur­croît, der­rière cha­cun1.

Aus­si peut-on se réjouir de la publi­ca­tion par notre revue d’articles qui mettent enfin en évi­dence l’intérêt des ins­tru­ments éco­no­miques, en par­ti­cu­lier des taxes non affec­tées. Il n’est pas trop tard pour inci­ter les res­pon­sables à réflé­chir sur les moyens d’obtenir à moindre coût les inflexions souhaitées.

Il fau­drait certes ana­ly­ser d’autres cas, la ges­tion des espaces natu­rels2 ou l’exploitation de la peur des toxiques par exemple, se poser la ques­tion des moda­li­tés des choix alter­na­tifs des objec­tifs, actuel­le­ment fort tech­no­cra­tiques, et de l’usage de slo­gans comme base d’informations. Mais, en se limi­tant au choix des moyens, l’analyse des exemples pré­sen­tés montre que la régle­men­ta­tion est en défi­ni­tive plus coû­teuse pour une effi­ca­ci­té plus contestable.

Cepen­dant l’efficacité n’est pas tout et l’on peut réflé­chir aux consé­quences du choix des moyens sur le type de socié­té que nous nous préparons.

Bien que cet aspect n’ait pas été déve­lop­pé lors des débats qui ont pré­cé­dé cette publi­ca­tion, le prin­ci­pal avan­tage des méthodes pré­co­ni­sées est de ne pas cas­ser à terme les res­sorts du fonc­tion­ne­ment de notre socié­té, essen­tiel­le­ment la liber­té. Elle doit être enca­drée certes, mais qu’en reste-t-il lorsque les auto­ri­tés publiques se sub­sti­tuent dans le détail aux déci­sions indi­vi­duelles, inter­disent toute anti­ci­pa­tion par des pro­cé­dures d’autorisation, par­fois sans que les cri­tères soient préa­la­ble­ment défi­nis, se sub­sti­tuent par­fois aux ges­tion­naires légi­times ? L’examen de cer­taines régle­men­ta­tions adop­tées pour pro­té­ger l’environnement est affo­lant. Au nom de l’intérêt de l’humanité ne risque-t- on pas d’obtenir une caste de scribes régnant sur une nur­se­ry ? ou une caserne ? ou un sovkhoze ?

Uti­li­ser des ins­tru­ments éco­no­miques à pro­duit non affec­té, comme le pré­co­nisent la plu­part des articles, n’a pas seule­ment un inté­rêt éco­no­mique. C’est un moyen de limi­ter un risque de dégra­da­tion de la digni­té humaine, beau­coup plus grave que ceux que l’on cherche à réduire par des poli­tiques d’interdiction de plus en plus tatillonnes.

Une poli­tique de pro­tec­tion de l’environnement est indis­pen­sable. La régle­men­ta­tion y a sa place. Mais il ne faut pas lais­ser ceux qui veulent notre bien en faire une poli­tique d’asservissement.

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1. Les Actes de ce col­loque ont été publiés en décembre 1997 : “ Droits de pro­prié­té et envi­ron­ne­ment ”, Dalloz.
2. Voir mon article sur le cas de l’agriculture, à pro­pos d’une réunion-débat d’X‑Environnement, dans le n° 526, juin-juillet 1997, de La Jaune et la Rouge.

F. du CASTEL (43)

Ayant appar­te­nu à la pro­mo­tion 1943 B, je ne par­tage pas le point de vue expri­mé en page 99 de La Jaune et la Rouge de mai 1998.

Dans le compte ren­du du livre de R. Col­liac et P. Pabion, il est écrit que l’existence d’une “ com­mis­sion d’épuration ” de la pro­mo pour l’admission à l’École de Cher­chell est “ géné­ra­le­ment consi­dé­rée comme arbi­traire et intempestive ”.

Je trouve au contraire tout à fait légi­time que, à la Libé­ra­tion, le gou­ver­ne­ment du géné­ral de Gaulle ait déci­dé de faire exa­mi­ner par une com­mis­sion com­po­sée de résis­tants de l’intérieur et de l’extérieur les posi­tions adop­tées par cha­cun des élèves pré­sents à l’École pen­dant l’Occupation, pour déci­der de ceux qui méri­taient une pro­mo­tion d’officier pour pour­suivre la guerre et seraient envoyés à l’École de Cher­chell à cette fin.

Que les atten­tistes ne méri­taient pas cette pro­mo­tion paraît une évi­dence et leur envoi aux armées com­bat­tantes sans un grade d’officier ne me semble pas une sanc­tion mais un honneur.

Je consi­dère comme méri­toire pour ma pro­mo­tion que plus de la moi­tié des élèves aient été recon­nus pour leur par­ti­ci­pa­tion à la Résis­tance ou aux com­bats de la Libération.

J.-P. BARDE

Nous avons reçu de M. Jean-Phi­lippe Barde les pré­ci­sions ci-des­sous au sujet de son article dans le n° 534, avril 1998, de La Jaune et la Rouge.

En ce qui concerne la taxe nor­vé­gienne sur le C02, le chiffre de 21 % concerne des réduc­tions d’émission réa­li­sées en une année par cer­taines ins­tal­la­tions. Il ne s’agit donc pas d’une réduc­tion glo­bale et conti­nue. La rédac­tion n’est donc pas suf­fi­sam­ment précise.

La réforme fis­cale sué­doise a été une réforme d’ensemble et la redis­tri­bu­tion de 6% du PIB n’est pas due exclu­si­ve­ment aux nou­velles éco­taxes qui ont repré­sen­té alors envi­ron 1 % du PIB, ce qui n’est pas négli­geable. Les autres modi­fi­ca­tions de la fis­ca­li­té ont concer­né essen­tiel­le­ment une restruc­tu­ra­tion de la fis­ca­li­té de l’énergie, l’élargissement de l’assiette de la TVA et une baisse des taux mar­gi­naux de l’impôt sur le reve­nu. En l’occurrence, la réforme fis­cale conti­nue et l’on dis­cute notam­ment de savoir si les éco­taxes devraient être com­pen­sées par une réduc­tion de la fis­ca­li­té du tra­vail (recherche du “ double dividende ”).

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