Comment définir et suivre un itinéraire polytechnique

Dossier : Formations scientifiques : le paysage françaisMagazine N°667 Septembre 2011

Don­ner à l’É­cole la place qui doit être la sienne dans le nou­veau pôle d’en­sei­gne­ment supé­rieur de Palai­seau et Saclay ne doit pas être pas la seule pré­oc­cu­pa­tion de ceux qui ont en main son ave­nir. D’autres réformes sont à mener pour étendre le recru­te­ment à plus de talents, élar­gir la palette des dis­ci­plines, ren­for­cer la pré­sence du corps pro­fes­so­ral, déve­lop­per un modèle de recherche adap­té aux besoins du XXIe siècle, et créer les condi­tions d’une gou­ver­nance capable de conduire ces chan­ge­ments dans la durée.

Réflexions conduites par Mau­rice Ber­nard (48), avec Jean-Claude Tole­da­no (60), Antoine Com­pa­gnon (70), Clau­dine Her­mann, Jean-Claude Lehmann

REPÈRES
Mau­rice Ber­nard (48), qui a diri­gé l’en­sei­gne­ment et la recherche à l’É­cole poly­tech­nique de 1983 à 1990, Antoine Com­pa­gnon (70), pro­fes­seur au Col­lège de France et à Colum­bia, Clau­dine Her­mann, ancien pro­fes­seur à l’É­cole poly­tech­nique, Jean-Claude Leh­mann, ancien direc­teur de la recherche à Saint-Gobain et pré­sident de l’As­so­cia­tion des anciens élèves de l’É­cole nor­male supé­rieure (Ulm et Sèvres), et Jean-Claude Tole­da­no (60), ancien pro­fes­seur à l’É­cole poly­tech­nique, ancien direc­teur géné­ral adjoint pour l’en­sei­gne­ment, ont for­mé un petit groupe de réflexion sur l’a­ve­nir de l’É­cole poly­tech­nique. Ces réflexions sont résu­mées ici.

Un cadre pour l’École

L’a­ve­nir de l’É­cole doit, désor­mais, être pen­sé dans le cadre du grand pro­jet du pla­teau de Saclay, d’ins­pi­ra­tion jaco­bine. Ce pro­jet sou­lève cer­taines inter­ro­ga­tions : la taille est-elle pri­mor­diale ? Depuis dix ans, l’é­mer­gence des clas­se­ments type Shan­ghai, béné­fique à cer­tains égards car elle a réveillé nombre de res­pon­sables assou­pis, a aus­si contri­bué à brouiller les pistes et, par exemple, à faus­ser com­plè­te­ment la vision que l’on a en France des uni­ver­si­tés amé­ri­caines et de leur fonc­tion­ne­ment ( La Jaune et la Rouge n° 666 ).

Excellence

La force des meilleures uni­ver­si­tés repose sur la pra­tique assi­due de l’excellence

La force des meilleures uni­ver­si­tés amé­ri­caines, suisses, alle­mandes, bien­tôt chi­noises, repose non sur la taille, mais sur la pra­tique assi­due de l’ex­cel­lence ; et c’est à l’aune de ces consi­dé­ra­tions qu’il faut éva­luer les projets.

Au fon­de­ment de toute réus­site humaine, l’i­dée d’ex­cel­lence, de gran­deur est tou­jours pré­sente, sous une forme ou sous une autre. On observe aus­si que, dans les cas de réus­site, l’i­dée a été por­tée par un ou plu­sieurs per­son­nages excep­tion­nels, s’ap­puyant sur un groupe légi­time dans la cité.

Méritocratie

L’i­mage de l’X, et plus géné­ra­le­ment l’i­mage de l’i­ti­né­raire méri­to­cra­tique natio­nal, évo­lue rapidement.

Il fau­dra ima­gi­ner une méthode d’ad­mis­sion rigou­reuse, mais plus ouverte et moins dépen­dante d’un pro­gramme précis

L’en­sei­gne­ment supé­rieur fran­çais devra à court terme atti­rer de jeunes talents issus des classes défa­vo­ri­sées, ce à quoi l’É­cole poly­tech­nique peine comme la plu­part des autres filières d’ex­cel­lence du monde occi­den­tal. Pour mon­trer la route, l’É­cole devra résoudre un pro­blème dif­fi­cile : tout en conser­vant, au moins en par­tie, son concours d’ad­mis­sion tra­di­tion­nel dont tout le monde recon­naît que la grande sélec­ti­vi­té a des mérites indé­niables, il lui fau­dra ima­gi­ner une méthode d’ad­mis­sion rigou­reuse, mais plus ouverte et moins dépen­dante d’un pro­gramme précis.

Par ailleurs, on peut pen­ser que l’É­cole poly­tech­nique pour­rait, devrait, prendre la tête d’un impor­tant mou­ve­ment visant à atti­rer davan­tage de jeunes filles vers l’en­sei­gne­ment supé­rieur scien­ti­fique tout en lut­tant contre la désaf­fec­tion en Occi­dent des jeunes pour les études scientifiques.

Des enseignants à plein temps

Si l’X attire tou­jours d’ex­cel­lents ensei­gnants, rares sont ceux qui n’ont pas une autre acti­vi­té d’en­sei­gne­ment ou de recherche en dehors de l’É­cole. De là il résulte que l’en­sei­gne­ment et la recherche sur le cam­pus de l’X res­tent des acti­vi­tés dis­jointes, ce qui n’est pas de mise dans l’en­sei­gne­ment supé­rieur de notre temps.

Certes, dans cer­tains cas rares et bien iden­ti­fiés, il peut être béné­fique pour l’É­cole qu’une per­son­na­li­té exté­rieure apporte un cer­tain concours à l’en­sei­gne­ment, mais le cumul pra­ti­qué à grande échelle et depuis long­temps, en France en géné­ral et à l’X en par­ti­cu­lier, doit être éra­di­qué sans faiblesse.

Nouvelles disciplines

L’É­cole doit prendre pied dans des dis­ci­plines nou­velles. Le spectre des com­pé­tences requises du corps ensei­gnant, qui s’est déjà beau­coup élar­gi depuis sa créa­tion, devra s’é­tendre encore.

D’au­tant plus que le cur­sus lié à un iti­né­raire poly­tech­nique moder­ni­sé doit s’é­tendre sur quatre ans, et même plus pour ceux qui se lan­ce­ront dans un doc­to­rat. Il s’a­git là d’a­che­ver une révo­lu­tion que la réforme X 2000, ins­ti­tuée par Pierre Faurre , avait amor­cée sans pou­voir la mener à son terme. Il faut ajou­ter qu’un tuto­rat très effi­cient devra deve­nir la règle, de sorte que l’in­té­rêt des élèves pour leurs études soit très accru par rap­port à la situa­tion actuelle, et que soit ren­due plus effi­cace leur orien­ta­tion professionnelle.

Organisation de la recherche

Les labo­ra­toires pré­sents sur le site de Palai­seau relèvent, pour la plu­part, par­tiel­le­ment de l’É­cole elle-même, mais aus­si simul­ta­né­ment d’ins­ti­tu­tions diverses : du CNRS presque tou­jours, dont relèvent tous les per­son­nels des labo­ra­toires, mais aus­si d’ins­ti­tu­tions asso­ciées. Le rôle du CNRS est donc cru­cial pour les cher­cheurs qu’il éva­lue et dont il contrôle les car­rières, pour les équipes aux­quelles il attri­bue des moyens.

C’est là une orga­ni­sa­tion illo­gique et per­verse qui déres­pon­sa­bi­lise la gou­ver­nance de l’É­cole dans sa poli­tique de recherche. Comme la situa­tion est iden­tique dans toutes les uni­ver­si­tés fran­çaises, on peut pen­ser que des textes régle­men­taires vien­dront pro­chai­ne­ment pro­lon­ger la loi LRU de l’é­té 2007 et modi­fier cet état de fait.

Ouver­ture

L’en­sei­gne­ment à l’É­cole doit deve­nir beau­coup plus ouvert sur des savoirs moins étroi­te­ment liés aux mathé­ma­tiques et aux sciences phy­siques. Pour détec­ter les talents de l’a­ve­nir dans les sciences de la vie, les sciences cog­ni­tives, les sciences humaines et sociales, la sélec­tion ne doit plus être exclu­si­ve­ment fon­dée sur des savoirs étroi­te­ment asso­ciés aux mathé­ma­tiques. En par­ti­cu­lier, le recru­te­ment à par­tir d’une filière » chi­mie, bio­lo­gie, sciences de la vie » qui s’im­pose depuis vingt ans n’a jamais encore pu être mis en oeuvre, tant sont pesants les conser­va­tismes disciplinaires.

Pro­jet d’excellence

Tout recru­te­ment à l’É­cole devra se faire dans le cadre d’un pro­jet conçu à l’É­cole, sécré­té par ses forces vives, et donc vali­dé et por­té par la direc­tion. Cette logique doit décou­ler des sta­tuts d’une École réno­vée. Il est indis­pen­sable que la gou­ver­nance future de l’É­cole arrive à implan­ter cette culture en dehors de laquelle il n’est pas de pers­pec­tive d’excellence.

Situer et évaluer

L’X doit redé­fi­nir le socle com­mun de savoirs et de com­pé­tences qui était sa carac­té­ris­tique originale

Le pro­blème prin­ci­pal reste de pou­voir répondre à deux ques­tions pré­cises. Tout d’a­bord, com­ment situer les diverses équipes actuelles dans la recherche mon­diale ? Les­quelles sont réel­le­ment au pre­mier niveau, les­quelles sont seule­ment hono­rables ? On note­ra que l’É­cole n’est l’ob­jet d’au­cune éva­lua­tion glo­bale (ensei­gne­ment et recherche), comme le sont bien d’autres ins­ti­tu­tions. Une éva­lua­tion des dépar­te­ments ensei­gne­ment et recherche, éva­lua­tion appro­fon­die, donc indé­pen­dante et inter­na­tio­nale, doit être mise en route dans les meilleurs délais.

Recherche applicative

La seconde ques­tion concerne le type de recherche à pri­vi­lé­gier : fon­da­men­tale, orien­tée, appli­quée ou appli­ca­tive ? Aux États-Unis, des ins­ti­tu­tions comme Cal­tech ou MIT ont mon­tré que le vrai choix est celui de l’ex­cel­lence. La recherche fon­da­men­tale est indis­pen­sable pour asseoir le pres­tige inter­na­tio­nal de l’ins­ti­tu­tion et atti­rer les meilleurs pro­fes­seurs. La recherche appli­ca­tive est essen­tielle si l’on conti­nue, à juste titre, de voir l’X comme une école d’in­gé­nieurs. Le docu­ment pré­sen­té ci-contre répond à cette ques­tion essentielle.

Com­pa­rai­son X‑MIT

La » School of engi­nee­ring » du MIT délivre annuel­le­ment envi­ron 700 mas­ters et 300 doc­to­rats. 25% des mas­ters MIT conti­nuent leurs études (essen­tiel­le­ment doctorats).

Le terme » School of engi­nee­ring » est essen­tiel, car le MIT inclut d’autres schools ; le chiffre MIT est donc supérieur.

Approche plu­ri­dis­ci­pli­naire

L’É­cole, pour gar­der sa place d’ac­teur mon­dial dans le champ de l’en­sei­gne­ment supé­rieur et de la recherche, doit être pré­sente dans la plu­part des champs du savoir : non seule­ment les domaines que sous-tendent les mathé­ma­tiques, la phy­sique, la chi­mie, l’in­for­ma­tique, mais aus­si cer­tains sec­teurs rele­vant des sciences du vivant, des sciences humaines et sociales. Car les pro­blèmes que ren­con­tre­ra notre espèce à l’a­ve­nir devront être abor­dés à la lumière de dis­ci­plines diverses.

Socle commun

L’É­cole devra veiller à assu­rer la cohé­rence de la for­ma­tion poly­tech­ni­cienne. Suivre un iti­né­raire poly­tech­nique, c’est d’a­bord acqué­rir, durant les pre­mières années à Palai­seau, les outils néces­saires à la réelle plu­ri­dis­ci­pli­na­ri­té que requiert la com­plexi­té du monde d’au­jourd’­hui et que les élèves, dans leurs der­nières années à Palai­seau, appren­dront à pra­ti­quer. Aus­si l’X doit-elle redé­fi­nir ce socle com­mun de savoirs et de com­pé­tences qui, à sa nais­sance, en était la carac­té­ris­tique originale.

Le rat­ta­che­ment au minis­tère de la Défense pré­sente plus d’a­van­tages que d’inconvénients.
© ÉCOLE POLYTECHNIQUE/J. BARANDE

Tutelle militaire

Inévi­ta­ble­ment, la ques­tion de la tutelle de l’É­cole se pose­ra. Le rat­ta­che­ment au minis­tère de la Défense pré­sente plus d’a­van­tages que d’in­con­vé­nients. Notam­ment, il apporte aux élèves un envi­ron­ne­ment de qua­li­té, dont un enca­dre­ment humain qui n’a pas d’é­qui­valent dans les autres ins­ti­tu­tions d’en­sei­gne­ment supé­rieur fran­çaises ou étran­gères : il faut donc le conserver.

D’autre part, il serait de l’in­té­rêt géné­ral que la défense de la nation retire beau­coup plus de l’É­cole avec le recru­te­ment de cadres du plus haut niveau et de com­pé­tences mul­tiples, et sur­tout qu’elle déve­loppe des par­te­na­riats pri­vi­lé­giés avec cer­tains labo­ra­toires de l’École.

Le pilo­tage de ces réformes implique que l’X se dote d’une gou­ver­nance pro­fes­sion­nelle du meilleur niveau. Ce qui exige d’at­ti­rer à sa tête une per­son­na­li­té excep­tion­nelle qui sau­ra s’en­tou­rer d’une équipe plei­ne­ment légi­time à l’in­té­rieur comme à l’ex­té­rieur, et qu’elle dis­pose des moyens maté­riels et humains nécessaires.

Contrats « Défense »
Le minis­tère de la Défense devrait pro­po­ser à chaque per­son­nel tra­vaillant sur le site de l’É­cole un contrat per­son­nel. Un tel contrat défi­ni­rait de manière pré­cise les droits et obli­ga­tions des per­son­nels tra­vaillant sur le site : avan­tages propres à un cam­pus moderne, devoir de réserve, par­ti­ci­pa­tion à la vie de l’É­cole et à l’en­ca­dre­ment des élèves, contri­buant ain­si à ce que, dans la for­ma­tion des élèves en quatre ans, les labo­ra­toires et les struc­tures asso­ciées jouent un rôle accru. Ain­si, à l’X, l’en­sei­gne­ment et la recherche ces­se­raient enfin d’être des domaines disjoints.

La recherche dans le cadre du futur campus Polytechnique

Un docu­ment, inti­tu­lé » Recom­man­da­tions pour la recherche à l’X dans le cadre du futur cam­pus Poly­tech­nique », a été rédi­gé par Jean-Claude Leh­mann et Arnold Migus (69), direc­teur géné­ral du CNRS. En voi­ci quelques points saillants.

Un élément déterminant

Les modèles exis­tants et les chan­ge­ments en cours en France amènent à consi­dé­rer que la recherche doit consti­tuer un élé­ment déter­mi­nant de la stra­té­gie de l’X. La nation de demain aura besoin de jeunes qui, outre le défi de faire pro­gres­ser les connais­sances, ont le goût de l’en­tre­pre­neu­riat et du déve­lop­pe­ment tech­no­lo­gique, et qui soient capables d’ap­pré­hen­der eux-mêmes, en plus du contexte socio­lo­gique, juri­dique ou de mar­ché, les argu­ments scien­ti­fiques et tech­no­lo­giques qui motivent et moti­ve­ront de plus en plus cer­taines des déci­sions les plus impor­tantes. La recherche de l’É­cole est donc pri­mor­diale et le tra­vail en labo­ra­toire doit appor­ter sa contri­bu­tion à cette for­ma­tion : non seule­ment pour atti­rer un ensei­gne­ment de qua­li­té, mais aus­si pour par­ti­ci­per à l’ac­qui­si­tion des com­pé­tences et à la for­ma­tion des élèves pour aller vers un ensei­gne­ment fon­dé sur l’ex­pé­ri­men­ta­tion, la réa­li­sa­tion et la recherche.

Le rôle clé des enseignants

Le corps ensei­gnant de l’É­cole doit désor­mais assu­rer le lien entre recherche et ensei­gne­ment sur le site. On ne pour­ra faire l’é­co­no­mie d’une évo­lu­tion, sinon d’une rup­ture sur ce point. Les ensei­gnants doivent en effet être les por­teurs de la stra­té­gie de l’é­ta­blis­se­ment, se sen­tir tota­le­ment impli­qués par elle et char­gés de l’en­ri­chir et de la pro­mou­voir . La popu­la­tion d’en­sei­gnants per­ma­nents au sein de l’É­cole doit être déve­lop­pée, ce qui implique de créer un flux d’en­trées-sor­ties d’en­sei­gnants, par exemple par des postes contrac­tuels trans­for­més après quelques années en postes per­ma­nents pour les meilleurs.

Un schéma de recherche spécifique

La recherche à l’X doit évo­luer pour cou­vrir un spectre large, allant d’une excel­lente recherche fon­da­men­tale dans quelques dis­ci­plines jus­qu’à une recherche à voca­tion clai­re­ment tech­no­lo­gique . La réa­li­té des tech­no­lo­gies est tota­le­ment trans­ver­sale à la notion de dis­ci­plines : ce sont l’éner­gie, l’en­vi­ron­ne­ment, la com­mu­ni­ca­tion, la san­té… La recherche doit reflé­ter cette réalité.

La recherche doit atti­rer les indus­triels, futurs employeurs des élèves. Pour cela, l’X devrait se fixer comme objec­tif d’in­ven­ter ce que sera la recherche de demain, dans un monde où la place de la science et de la tech­no­lo­gie est deve­nue un enjeu plus com­plexe et plus évo­lu­tif qu’au siècle der­nier. Ain­si, par exemple, cer­tains labo­ra­toires devraient se voir confier des objec­tifs expli­ci­te­ment tech­no­lo­giques sur des thèmes trans­ver­saux trou­vant leur ori­gine dans les grands enjeux actuels de socié­té. Devraient éga­le­ment être déve­lop­pées des acti­vi­tés de démons­tra­teur, ana­logues à ce qui se fait au « Media Lab  » du MIT ou à ce que réa­lisent les construc­teurs auto­mo­biles avec les concept cars.

Fédérer le site de Palaiseau

Si l’É­cole doit mener sa propre stra­té­gie de recherche, la recherche doit éga­le­ment être per­çue comme un extra­or­di­naire élé­ment fédé­ra­teur entre les écoles, un ciment entre des éta­blis­se­ments habi­tués à vivre de manière auto­nome. Parce qu’elle pos­sède actuel­le­ment le centre de recherche le plus struc­tu­ré et le plus recon­nu sur le plan aca­dé­mique, l’X a un devoir vis-à-vis de ses par­te­naires du site : elle doit, sans être hégé­mo­nique, consti­tuer le noyau de la recherche du cam­pus Poly­tech­nique et s’im­po­ser comme un faci­li­ta­teur de l’in­té­gra­tion des pro­jets de recherche avec les acteurs qui l’entourent.

La déno­mi­na­tion de l’É­cole doit être valo­ri­sée à l’é­gard des autres acteurs de recherche du cam­pus. Concer­nant l’in­té­gra­tion de la dimen­sion recherche dans la for­ma­tion, il est deman­dé à l’É­cole de mettre en place un jeu d’in­di­ca­teurs à même de mesu­rer les contacts à aug­men­ter entre l’é­tu­diant et le milieu de la recherche. Concer­nant la stra­té­gie de recherche, il sera néces­saire de défi­nir un cer­tain nombre de pro­jets por­teurs sus­cep­tibles de fédé­rer les équipes de recherche autour de quelques thé­ma­tiques fortes. Tout en res­tant atta­ché à l’im­pli­ca­tion forte des orga­nismes de recherche, il convien­dra de recher­cher un élar­gis­se­ment aux acteurs com­pé­tents du cam­pus. L’É­cole doit être force de pro­po­si­tion et inté­gra­teur de pro­jets de recherche grâce aux alliances nouées par le centre de recherche.

2 Commentaires

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Ber­trand du Castelrépondre
1 septembre 2011 à 14 h 28 min

Où est le pri­vé ?
Une grande par­tie des poly­tech­ni­ciens sont employés dans le sec­teur pri­vé, inter­na­tio­na­le­ment ou natio­na­le­ment, dans la recherche aus­si bien que dans la ges­tion. Il est éton­nant qu’il n’y ait pas un mot à ce sujet dans ce rap­port. Et c’est encore plus éton­nant quant on connaît le rôle fon­da­men­tal du pri­vé dans les meilleures uni­ver­si­tés (dont une incar­na­tion récente est la recherche trans­la­tion­nelle). Il me semble que la pre­mière chose à faire est de revoir ce rap­port en consi­dé­ra­tion du rôle éco­no­mique de l’é­cole, et peut-être d’autres rôles (poli­tique?) qui me sont moins fami­liers, ayant moi-même fait une car­rière aux États-Unis dans la recherche pri­vée. Cette myo­pie datée curée en ajou­tant des auteurs infor­més sur le sujet, on fera face à une véri­table pers­pec­tive d’a­ve­nir concurentielle.

Mau­rice BERNARD (48)répondre
27 septembre 2011 à 6 h 51 min

Réponse à Ber­trand Du CASTEL qui déplore que l’on ne parle guère
Nous n’a­vons pas sou­hai­té nous réfé­rer au modèle his­to­rique de l’X, pour­voyeuse des cadres supé­rieurs de la Nation, fonc­tion­naires ou pas, ce qui est connu de tous. Pour nous, une ins­ti­tu­tion d’en­sei­gne­ment supé­rieur forme les talents pour des emplois extrê­me­ment variés.

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