Bien débuter sa carrière : Analyser les comportements

Dossier : ExpressionsMagazine N°650 Décembre 2009
Par Michel PRUDHOMME (64)

Le Bureau des Car­rières de l’AX a mis en place des ate­liers spé­ci­fiques des­ti­nés aux jeunes cama­rades, d’a­bord des élèves volon­taires à Palai­seau, puis de jeunes anciens à Paris : ce sont les ate­liers » Début de car­rière » et les ate­liers » Pre­miers emplois « . Plus de cent jeunes sont venus à ces ateliers. 

Une aide ponctuelle

La majo­ri­té des cama­rades venus à ces ate­liers avait besoin d’une aide ponc­tuelle pour la ges­tion de leur car­rière déjà bien lan­cée. Néan­moins, voi­ci quelques phrases sou­vent enten­dues : » J’ai démis­sion­né parce que ce que je fai­sais ne m’in­té­res­sait plus » ; » Je ne sais pas ce que je veux faire » ; » La recherche ne me convient pas, je veux aller vers le concret » ; » Je cherche depuis un an à chan­ger, mais je ne trouve rien. » Le grand nombre de cama­rades venant à ces ate­liers nous a sur­pris : nous avons dédou­blé les ses­sions et aug­men­té le nombre de par­ti­ci­pants par ses­sion pour arri­ver à satis­faire toute la demande. 

Les comportements types

Ne par­lons pas des com­por­te­ments » nor­maux » à ce stade de la vie pro­fes­sion­nelle, qui res­tent la majo­ri­té. Par contre, voi­ci les prin­ci­pales atti­tudes posant pro­blème que nous avons recensées : 

Celui qui change trop souvent

Appre­nant vite, l’en­nui arrive tôt : il change trop vite de poste, d’employeur, de métier et se retrouve peu employable dès 30 ans. Il croit qu’il suf­fit d’a­voir tou­ché à de nom­breux métiers ou domaines pour pro­gres­ser, et se rend compte de son erreur.

Gérer une car­rière déjà bien lancée

Celui qui ne change pas

Il a trou­vé un domaine où il excelle, et s’y com­plaît. Son moteur est intel­lec­tuel : résoudre des pro­blèmes com­plexes. Son employeur le sait et en pro­fite. Un jour, il se rend compte qu’il y a autre chose dans la vie pro­fes­sion­nelle, mais ce sera dif­fi­cile pour lui de changer. 

Celui qui veut tout changer

Il a com­men­cé dans un sec­teur, et a com­men­cé à y acqué­rir une cer­taine légi­ti­mi­té. Puis un jour, il décide d’al­ler faire tout autre chose, dans un tout autre domaine. C’est l’at­ti­tude typique du cher­cheur qui veut aban­don­ner la recherche. Nous appe­lons cela le pro­jet de fuite. 

Celui qui se cache

Il est dans une entre­prise depuis plu­sieurs années, où il est appré­cié, mais il veut la quit­ter parce qu’il ne s’en­tend pas avec son nou­veau chef hié­rar­chique. Il envoie des CV à droite et à gauche, et ne trouve rien. Son employeur l’ap­prend, et la situa­tion se dégrade. 

Celui qui s’ennuie

Il res­sent les limites de l’en­vi­ron­ne­ment dans lequel il tra­vaille depuis long­temps, et sou­haite chan­ger. C’est l’at­ti­tude typique du fonc­tion­naire qui veut aller dans le pri­vé. Il ne mesure pas la dif­fi­cul­té de l’en­tre­prise, et sous-estime le temps et les efforts néces­saires pour la mener à bien. 

Sortir des schémas

La réa­li­té ne s’ap­prend pas à l’é­cole. Si l’on com­pare les jeunes poly­tech­ni­ciens aux jeunes diplô­més d’autres écoles, on constate que les pre­miers sont plu­tôt moins bien armés en début de car­rière : mau­vaise connais­sance de l’en­tre­prise et de son rôle ; sur­es­ti­ma­tion de l’im­por­tance des connais­sances tech­niques ; sous-esti­ma­tion des fac­teurs humains ; pré­pon­dé­rance accor­dée à la réso­lu­tion de pro­blèmes com­plexes ; résis­tance sou­vent incons­ciente au chan­ge­ment ; dif­fi­cul­té à sor­tir des sché­mas men­taux préétablis.

Créé il y a plus de qua­rante ans, le Bureau des Car­rières de l’AX pro­pose des entre­tiens per­son­na­li­sés, des sémi­naires et ate­liers, l’ac­cès à dif­fé­rents réseaux ain­si que des moyens logistiques.

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