Bien débuter sa carrière (2) : Savoir piloter sa vie professionnelle

Dossier : ExpressionsMagazine N°651 Janvier 2010
Par Michel PRUDHOMME (64)

De nom­breux jeunes s’in­ter­rogent sur ce que l’on attend d’eux dans les entre­prises. Des ate­liers spé­ci­fiques pour éva­luer la situa­tion sont, par exemple, pro­po­sés aux jeunes poly­tech­ni­ciens. Après l’a­na­lyse des com­por­te­ments1, voi­ci quelques mes­sages pour aider à choi­sir au fil des tran­si­tions de carrière.

Le pro­jet pro­fes­sion­nel est le fil conduc­teur d’une future car­rière. C’est à cha­cun, et à per­sonne d’autre, de le construire. Il per­met­tra de s’o­rien­ter, étape après étape, tout au long de la vie professionnelle.

Un processus itératif

Il est tout à fait nor­mal que ce pro­jet pro­fes­sion­nel soit flou en sor­tant de l’É­cole. Mais cha­cun res­sent cer­tai­ne­ment un goût ou une atti­rance vers un sec­teur ou un type de métier : recherche, déve­lop­pe­ment, pro­duc­tion, vente, mar­ke­ting, finances.

C’est suf­fi­sant pour un pre­mier emploi. Par contre, après une, et a for­tio­ri deux étapes (trois à six ans), il faut avoir un pro­jet bien conso­li­dé, véri­table cahier des charges de son objec­tif à cinq ou dix ans : métier, sec­teur, type d’en­tre­prise, res­pon­sa­bi­li­tés, budget.

Réussir les transitions

Il faut réflé­chir à chaque chan­ge­ment d’é­tape, à chaque tran­si­tion. Le pro­blème est que per­sonne n’est vrai­ment clair avec soi-même sur ses goûts et ses motivations.

Il se peut que votre inté­rêt et celui de votre employeur divergent

En outre, on change en pre­nant de l’âge. Si la réso­lu­tion de pro­blèmes com­plexes est le moteur de départ, il est fort pro­bable que l’on va s’en las­ser. Le pro­jet pro­fes­sion­nel per­met faci­le­ment d’ar­bi­trer entre deux pro­po­si­tions. Il se peut que votre inté­rêt et celui de votre employeur divergent : il sou­haite que vous res­tiez alors que vous vou­lez changer.

Garder son employabilité

L’employabilité est une variable qui mesure l’ap­ti­tude à cher­cher à un moment pré­cis un emploi qui convienne, s’ins­cri­vant dans le pro­jet professionnel.

Il faut conser­ver une » employa­bi­li­té forte » aus­si long­temps que pos­sible. Com­ment faire ?

Poser des ques­tions, deman­der de l’aide pour com­prendre com­ment fonc­tionne l’or­ga­ni­sa­tion de début de car­rière. En pro­fi­ter, sans abu­ser bien enten­du, pour pré­pa­rer une pre­mière tran­si­tion, qui doit aug­men­ter l’employabilité.

Ce qui augmente l’employabilité

Une exten­sion des res­pon­sa­bi­li­tés, une pro­mo­tion visible montrent que, dans un envi­ron­ne­ment don­né, après une étape d’ap­pren­tis­sage, l’employeur fait confiance. Un chan­ge­ment de métier à l’in­té­rieur de l’en­tre­prise, un poste plus opé­ra­tion­nel sont la meilleure preuve que celui-ci inves­tit sur son employé pour l’avenir.

Il vaut donc mieux choi­sir comme pre­mier employeur une orga­ni­sa­tion qui per­met­tra ces exten­sions et chan­ge­ments, et y res­ter au moins deux étapes (six ans).

Ce qui diminue l’employabilité

Des chan­ge­ments trop rapides, démis­sions ou licen­cie­ments, peu importe, peuvent en une dizaine d’an­nées don­ner un pro­fil dif­fi­cile à satis­faire. Il ne suf­fit pas d’a­voir tou­ché à de nom­breux métiers ou domaines pour pro­gres­ser. De même, la recherche de » l’ex­cel­lence » dans un seul domaine tech­nique poin­tu peut don­ner un pro­fil ana­logue. Il vaut mieux avoir un pro­jet pro­fes­sion­nel appa­rent et crédible.

Avant de chan­ger d’employeur, s’as­su­rer qu’il n’y a pas d’autre solu­tion, jouer dans la durée.

Ne pas résister au changement

Il faut savoir construire et faire évo­luer son pro­jet pro­fes­sion­nel, ne pas se méprendre sur l’en­tre­prise et son rôle, ne pas sur­es­ti­mer l’im­por­tance des connais­sances tech­niques, ne pas sous-esti­mer les fac­teurs humains, savoir agir quand il faut, ne pas résis­ter au chan­ge­ment quand il est nécessaire.

1. Décembre 2009, page 54

Créé il y a plus de qua­rante ans, le Bureau des Car­rières de l’AX pro­pose des entre­tiens person­na­lisés, des sémi­naires et ate­liers, l’ac­cès à dif­fé­rents réseaux ain­si que des moyens logistiques.

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