argenx : la BioTech européenne de référence dans le domaine de l’immunologie

Grâce à son modèle collaboratif de recherche et sa très forte capacité d’innovation, argenx s’est imposée comme une BioTech internationale d’origine européenne de référence dans le domaine des maladies auto-immunes rares. Dans cette interview, François Rauch, son directeur général, nous en dit plus sur le modèle inédit de son entreprise, la place stratégique occupée par l’innovation et les sujets qui le mobilisent actuellement.
Quel est le positionnement d’argenx ?
argenx ambitionne de redéfinir le traitement des maladies auto-immunes. La société a vu le jour en 2008 à la suite d’un transfert de technologie de l’Université de Gand qui a mené d’importants travaux et recherches autour de la connaissance du système immunitaire.
Aujourd’hui, argenx s’appuie sur un savoir-faire clé dans le domaine de l’ingénierie des anticorps et travaille de manière systématique avec des centres de recherche universitaires et des institutions académiques de référence et à la pointe de leur domaine afin de développer des anticorps spécifiques pour cibler les mécanismes responsables de maladies auto-immunes.
Grâce à ces collaborations à très forte valeur ajoutée, nous bénéficions d’un pipeline d’innovation remarquable et d’une capacité de croissance significative. Ce positionnement inédit nous a permis de devenir la BioTech européenne ayant la plus forte valorisation sur le marché.
Quelles sont les aires thérapeutiques qui vous intéressent plus particulièrement ?
Dans le domaine des maladies auto-immunes, qui se sont fortement développées au cours des dernières années, nous travaillons sur plusieurs aires thérapeutiques, dont la neurologie, l’hématologie, la rhumatologie, ou encore la néphrologie… Cela représente plus d’une trentaine de programmes de développement avec un focus sur les maladies rares, dites orphelines, et pour lesquelles les besoins médicaux restent insuffisamment satisfaits aujourd’hui.
Actuellement, argenx a trois molécules en développement clinique chez l’Homme, et une de ces molécules a, d’ailleurs, déjà reçu deux autorisations de mise sur le marché (AMM) aux États-Unis et au Japon et une dans l’Union Européenne.
Au cœur de vos expertises, on retrouve donc l’immunologie. Dites-nous en plus.
Les maladies auto-immunes sont des pathologies dans le cadre desquelles votre propre système immunitaire se retourne contre vous. Depuis 2008, nous avons développé une véritable expertise dans ce domaine et plus particulièrement en matière d’autoanticorps pathogènes qui, dans le cadre d’une maladie auto-immune, ont la particularité de se retourner contre le système immunitaire au lieu de le protéger. Nos travaux portent notamment sur une modulation du système auto-immunitaire afin de cibler le plus précisément possible ces mécanismes et améliorer, in fine, la prise en charge d’une pathologie, sans impacter notre immunité dans sa globalité. En effet, l’enjeu et la difficulté de cette approche consistent à ne pas « mettre à plat » l’ensemble du système immunitaire afin de ne pas exposer les malades à de potentiels dangers ou infections.
Quelle place occupe l’innovation dans votre modèle ?
Elle est bien évidemment centrale ! Notre mission première en notre qualité de BioTech est d’apporter des innovations qui vont changer la prise en charge d’une pathologie en ayant un impact sociétal mesurable.
En parallèle, dans notre secteur, l’innovation reste le principal levier de croissance pour des entreprises comme la nôtre. Si l’innovation est avant tout scientifique et technologique, elle doit aussi contribuer à faire évoluer le fonctionnement des écosystèmes afin de favoriser les collaborations et la création de synergies vertueuses au bénéfice des médecins et de leurs patients.
En France, cet écosystème regroupe les médecins et chercheurs des centres de référence maladies rares regroupés en filières de santé maladies rares, la Fondation Maladies Rares, les associations de patients ainsi que les acteurs ou organismes institutionnels comme la Banque Nationale des maladies rares (BNDMR), le Système national de données de santé (SNDS) qui rendent accessible la donnée de santé. Une meilleure collaboration et coordination entre l’ensemble de ces parties prenantes doit permettre de mieux comprendre et accompagner la trajectoire de soins des patients à travers l’ensemble du système de santé afin d’avoir un réel impact sur la prise en charge de ces pathologies et le bien-être des patients.
Aujourd’hui, quels sont les sujets et les enjeux qui vous mobilisent ?
La France a été pionnière dans la prise en charge des maladies rares avec une prise en charge structurée autour de filières, de centres dédiés dans la majorité des CHU… Au-delà, la France s’est aussi dotée de 3 Plans Nationaux Maladies Rares (PNMR). Aux côtés d’autres acteurs, argenx a, par ailleurs, contribué au 4e PNMR dont nous attendons la publication par nos autorités de tutelle.
Aujourd’hui, il s’agit donc de poursuivre ces efforts avec un focus sur l’accès à l’innovation qui pose un double enjeu : une meilleure prise en charge des patients et la reconnaissance de la valeur des recherches et des efforts de notre BioTech.
“argenx ambitionne de redéfinir le traitement des maladies auto-immunes. […] Grâce à ces collaborations à très forte valeur ajoutée, nous bénéficions d’un pipeline d’innovation remarquable et d’une capacité de croissance significative.”
Pour ce faire, la donnée issue de notre système de santé est clé, car elle nous permet de mieux comprendre et appréhender la prise en charge de la maladie aujourd’hui et, in fine, la façon dont nos innovations peuvent contribuer à l’améliorer. Cela demande de s’inscrire dans une logique partenariale avec l’ensemble des acteurs de l’écosystème pour réaliser ce travail essentiel dans la durée. Cette réalité légitime aujourd’hui le modèle pour lequel nous avons opté à la création d’argenx en 2008.
Au-delà, le renforcement de cet écosystème et la valorisation de l’innovation doivent également permettre l’émergence de success stories dans le monde de la BioTech européenne. Dans cet univers, argenx est une illustration concrète de l’excellence de la recherche scientifique et universitaire européenne, de la capacité à innover de nos talents et de la possibilité de construire une trajectoire de valorisation sur le marché qui n’a rien à envier aux BioTechs américaines !
Aujourd’hui, comment vous projetez-vous ? Quelles sont les pistes que vous explorez ?
Continuer à innover pour améliorer la prise en charge des maladies auto-immunes et rares en capitalisant sur nos différents partenariats et l’écosystème de santé dans sa globalité !
Sur un plan plus opérationnel, suite à l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché de notre première molécule, notre enjeu est d’accompagner la bonne intégration et utilisation de notre innovation dans le système de soins et de nous assurer qu’elle puisse aider le plus grand nombre de patients.
Enfin, à titre personnel, je reste convaincu que les données de santé restent largement inexploitées en France et en Europe. Il est primordial de mieux les valoriser pour augmenter l’impact de l’innovation portée par les BioTechs et garantir que cette innovation soit bénéfique aux patients.
Et pour conclure ?
Aujourd’hui, les BioTechs n’attirent pas forcément les jeunes ingénieurs malgré les très belles opportunités qu’elles peuvent leur offrir. Diplômé de l’École Centrale, j’ai pu me rendre compte que la formation délivrée par les écoles d’ingénieurs est pourtant un atout dans ce domaine, car elle donne à ses diplômés les outils et les méthodes pour appréhender et comprendre des systèmes complexes, une réelle compréhension de la science, des compétences en matière de gestion de projets pluridisciplinaires… Autant de qualités recherchées par le secteur de la biotechnologie et du développement de médicaments !
Au-delà, il s’agit aussi d’un secteur qui a une forte culture de l’innovation et un poids économique considérable, sans oublier un impact sociétal indéniable !