« Adaptée et robuste, l’IA est un partenaire d’avenir »

Le Centre de Recherche d’Artefact a pour mission de créer un écosystème d’innovation autour de l’IA et des données, en favorisant la coopération entre professeurs de grandes universités et représentants d’entreprises internationales partenaires. Objectif : une recherche de pointe guidée par les données et applications industrielles de ses entreprises partenaires.
Quel est l’ADN d’Artefact ?
Artefact est une société de conseil en ingénierie, spécialisée en IA et Data. Leader en Europe et présente dans 23 pays, avec une forte empreinte en France, elle comprend 1 700 employés au total, dont une grande proportion d’ingénieurs. Artefact accompagne ses entreprises clientes à travers leurs projets sur l’intelligence artificielle et la Data couvrant des questions stratégiques, autour par exemple de la data gouvernance, jusqu’au développement et déploiement de modèles.
Notre pôle composé de Data scientists, ingénieurs software, data analysts peut déployer un large panel de machine learning dans des cas applicatifs. Objectif : opérer jusqu’au bout de la chaîne afin que le client puisse faire un bon usage de l’IA.
Artefact a également d’autres visages, comme la School of Data qui vise la formation pour la reconversion professionnelle, ou l’organisation de salons et de grands événements en France comme AI for Health ou Adopt AI.
Parlez-nous du centre de recherche d’Artefact
Le centre de recherche est dédié à la recherche open source. Sa mission est d’améliorer l’IA dans ses applications en entreprise, afin de la rendre plus utilisable et adaptée aux besoins. Nous visons ainsi à casser cette image de boîte noire incontrôlable inhérente au machine learning.
Pour ce faire, le centre se divise en deux domaines de compétences : les mathématiques appliquées, pour améliorer les modèles d’un point de vue statistique ; et le management science, qui prend les entreprises et les organisations comme objet d’étude. Nous étudions leur appropriation de la technologie et imaginons les améliorations possibles.
Quel est votre mode de fonctionnement ?
Nous sommes avant tout sur de la recherche scientifique, dans le sens où notre objectif n’est pas financier. Le fruit de notre travail se traduit en publications scientifiques et en conférences internationales. Contrairement au conseil, qui peut être très rapide, le centre de recherche est sur un temps plus long. Nous nouons des partenariats entre des experts académiques d’une part, et des entreprises porteuses de problématiques métiers d’autre part. Cette corrélation nous permet de s’attaquer à des cas d’usages concrets en accédant aux bases de données des entreprises partenaires. La finalité étant de tester nos méthodologies dessus et de les améliorer à ces problèmes réels et à large échelle.
Une révolution pour le retail ?
Le retail est un secteur compilant énormément de données, au travers des tickets de caisse. En l’adaptant à cette structure, l’intelligence artificielle sait faire parler ce ticket, car chaque produit listé étant assimilable à un mot, qui s’articule avec les autres. Ainsi, on peut prédire les habitudes de consommation, et adapter le magasin en fonction. Nous pouvons ainsi capturer les interactions entre produits, afin de mettre en rayon les produits qui sont complémentaires, ou éviter le « cannibalisme » entre les produits ou les promotions. Nous avons la conviction que cette utilisation des données est l’avenir de la grande distribution. Certes l’IA ne remplacera jamais l’expérience et le savoir-faire d’un chef de rayon ou d’un retail partner, mais elle va le rendre encore plus efficace avec l’information remontée des données.
Un outil crucial dans le domaine bancaire également ?
Une fois encore, Artefact ne va pas remplacer les analystes financiers, qui ont des compétences parfaites dans leur domaine. Néanmoins, il leur est impossible de détecter la totalité des profils fragiles ou des fraudeurs. Grâce aux modèles de scoring entraînés sur les données historiques, nous pouvons remonter des profils de clients inhabituels, et ainsi anticiper des événements négatifs avant même qu’ils ne posent un réel problème. Comme un analyste doit pouvoir justifier ses décisions, ce qui est une obligation régulatoire, nous travaillons sur un scoring qui soit explicable et qui fournisse des raisons interprétables aux profils à haut score.
L’IA augmente donc les capacités humaines au travail ?
C’est une certitude. J’aime prendre l’exemple de Google. Quand on fait une requête sur un moteur de recherche, une analyse en découle. Le machine learning interroge des milliers de milliards de pages web… ce qui est infaisable sans que ce soit automatique. Le gain de temps offert par l’algorithme représente tout ce travail que l’humain n’a pas à faire au préalable. L’intelligence artificielle fait de même. Avec pour finalité évidemment le choix final de l’humain qui décide de s’approprier, ou non, le résultat proposé. Et de lui donner du sens. Cela a commencé avec la recherche via les livres, puis internet avec Wikipedia en son temps par exemple, et se poursuit avec la technologie actuelle. Et ça n’est pas près de s’arrêter.
Quels sont selon vous les enjeux de l’IA générative ?
Il y a eu un virage, avec Chat GPT notamment, sur l’appropriation d’une nouvelle technologie par le public. C’est la première fois qu’on voit quelque chose s’infuser par le bas : les employés se sont mis à trouver de bonnes façons d’utiliser Chat GPT comme une aide dans leur travail. Le gros enjeu du point de vue d’Artefact réside dans le cadrage de ces technologies, sur des cas applicatifs. Ne plus se servir d’un outil généraliste pour tout et n’importe quoi, mais de construire des applications robustes pour une tâche précise. Il y a actuellement un manque de robustesse de ces modèles, qui vont chercher de l’information dans leur mémoire, ce que l’on comprend mal, au risque de ressortir un résultat inadapté, voire absurde. Nous travaillons par exemple sur un indice de confiance simple, mais fiable à afficher à l’utilisateur. À la fois pour ne pas fausser l’information, mais aussi pour garder un esprit critique sur les réponses du modèle.