À Paris comme à Tokyo — Promenade japonaise

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°685 Mai 2013Rédacteur : Lady GastronomiX

Cer­tains vous diront que la nour­ri­t­ure japon­aise est une ali­men­ta­tion pour petites natures et appétits d’hirondelles. D’autres que la pro­liféra­tion des sushi bars est un phénomène de mode, lié à la vogue de la diété­tique et au culte du corps. D’autres, enfin, s’en tireront d’une pirou­ette : « C’est nip­pon ni mau­vais », et vien­dront rejoin­dre la longue liste de ceux qui par­lent sans savoir.

Moi, je me suis posé des ques­tions : une nour­ri­t­ure de fem­melette, ces plats con­coc­tés pour de féro­ces cheva­liers aux moeurs aus­si cru­elles que raf­finées ? Une mode, certes, mais le goût de l’exotisme, asso­cié à une ali­men­ta­tion plus saine, est-il à blâmer et ne peut-il flat­ter des palais gourmets ?

Pour en avoir le coeur net, je me suis ren­seignée auprès de Japon­ais de Paris et de votre cama­rade Loisel, ama­teur expert en la matière. J’ai testé deux adress­es pour vous ; j’en suis sor­tie comblée.

Des pro­duits sains, des algues, des pois­sons et des vian­des sélec­tion­nés, tra­vail­lés avec sim­plic­ité et accom­pa­g­nés des tra­di­tion­nels graines, wasabi et sauces. Une nour­ri­t­ure, somme toute, assez médié­vale. Qual­ité et saveur sont les maîtres mots de ces bonnes maisons.

20 heures, je remonte la rue Sainte- Anne jusque chez Michi, au numéro 58 bis. Un moment d’hésitation : suis-je à Tokyo ? Une mul­ti­tude de bars à sushis, restau­rants gas­tronomiques japon­ais, épiciers japon­ais, agences de voy­ages japon­ais­es jalon­nent cette rue parisienne.

Bien qu’ayant eu maintes fois l’occasion de déguster ces spé­cial­ités dans quelque restau­rant à la mode, chez Michi, j’ai le sen­ti­ment d’être une béotienne.

Le cadre, d’une extrême sim­plic­ité, n’invite pas par­ti­c­ulière­ment à entr­er. L’endroit est exigu. Un lucky cat salue inlass­able­ment sur un coin du bar der­rière lequel se côtoient le SushiyaSan, qui manie avec une dex­térité de samouraï la lame tran­chante, et la cais­sière, très geisha, souri­ante.

On déguste au comp­toir, à cinq ou six, pas plus. Pour accéder aux tables, il faut descen­dre un escalier tortueux vers le sous-sol et une autre petite salle sans fior­i­t­ures. Le restau­rant est bondé, autant qu’il est pos­si­ble sur une si petite sur­face. Sur la table, pas de nappe, une coupelle, une paire de baguettes et une trop petite servi­ette en papier.

Le ser­vice est rudi­men­taire, mais l’essentiel est là : les mets sont de qual­ité. Les pois­sons ou crus­tacés sont frais, sushis et sashimis, très savam­ment relevés, sont déli­cieux : 25 euros par per­son­ne, thé compris.

Au Sushi-Marché, par­mi les meilleurs mag­nans japon­ais de la Cap­i­tale, l’ambiance est très dif­férente. Dans cette cabane tra­di­tion­nelle, curieux chalet en frisette vernissée, on déguste la cui­sine la plus authen­tique­ment japon­aise de Paris. J’ai pioché au hasard dans un menu dom­iné par les idéo­grammes. Agedashi, sukiya­ki, tan­don, un par­cours gas­tronomique et vrai­ment dépaysant, sans faute. Compter une quar­an­taine d’euros à la carte.

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• Michi, 58 bis, rue Sainte-Anne, 75002 Paris.
• Sushi-Marché, 20, rue Mirabeau, 75016 Paris.

Commentaire

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Anonymerépondre
14 mai 2013 à 8 h 05 min

Excel­lent arti­cle, très

Excel­lent arti­cle, très amu­sant. On a vraiement envie d’aller gouter à ces petits plats japon­nais. Mer­ci pour ce diver­tisse­ment enrichissant

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